3.5/10L'Armée de la Résistance

/ Critique - écrit par juro, le 15/02/2011
Notre verdict : 3.5/10 - Résiste, prouve que tu existes (Fiche technique)

Le nationalisme coréen au paroxysme dans l'Armée de la Résistance. Violent et sanglant. Et manquant de finesse...

La Corée a été occupée par le Japon de 1910 à 1945. Et si le Japon avait remporté la Deuxième Guerre mondiale, que se serait-il passé ? C’est le point de départ de l’uchronie créée par l’auteur de La vie des gosses!
Fort de sa victoire écrasante durant la Deuxième Guerre mondiale, le Japon est devenu le pays le plus puissant. Le développement de l’énergie atomique a contribué à la progression technologique en matière de robotique. Le Japon a eu une influence sur la loi internationale établie par l’O.N.U., interdisant les armes à feu et les armes de destruction massive. L’État japonais a peu à peu soumis le monde entier à une occupation militaire en expédiant sur place des robots de garde et de combat.

Le combat contre l’occupation et l’oppression menée par le peuple pour recouvrer son indépendance est une nécessité vitale. Partout à travers le monde, les peuples continuent d’opposer une résistance farouche malgré la recrudescence de la violence et de la barbarie du gouvernement japonais… En Corée, des manifestations s'opposant à l'occupation sont violemment réprimées par les robots japonais en mode « attaque » ; les pertes humaines sont nombreuses.

La jeune Soo-hee voit son amie se faire tuer par un robot. Le conflit prend soudainement une consistance nouvelle. Elle entre véritablement en guerre! Le grand-père de Soo-hee, qui a lu un ancien manuel sur l'art du sabre lorsqu'il était emprisonné, va enseigner à qui le veut comment s'opposer à l'oppresseur.

C'est le début du soulèvement coréen! Aux robots froids, va s'opposer la voie du sabre, manié par des humains opprimés, mais déterminés et à la capacité d'analyse de la situation et de réaction bien plus efficace que celle des machines !

 


L'Armée de la Résistance
Résistance face à l’oppression étrangère symbolisée par des machines, esprit guerrier surdéveloppé, profusion de combats sanguinolents… L’Armée de la Résistance se place dans la lignée de Nambul sans toutefois s’en tirer beaucoup mieux. Si la quête de liberté est un thème toujours porteur, la réflexion guerrière primaire qui anime le titre n’inspire pas un grand intérêt… Ce diptyque se montre assez étonnant dans sa forme en suivant le parcours d’une courageuse combattante, leader en devenir du soulèvement de la nation du Matin Calme. Song-hee l’insouciante deviendra Song-hee la rebelle, rejetant en bloc ce régime coloniale provenant de l’archipel japonais. Son portrait détaillé les étapes nécessaires à la rébellion : un fait marquant, une colère qui en devient permanente, des actions de maquisards en puissance jusqu’à la bataille finale. Mais c’est plat. Le véritable problème réside dans le fait que cette succession de scènes de combat s’enchaîne sans quasiment d’explication sur le reste. Pas d’autre détail du conflit que l’aspect guerrier, cela reste assez basique…

 

Tout en couleurs pastel sombres, L’Armée de la Résistance promet un trait gras et pas forcément très détaillé, offrant des personnages avec une seule facette. Même si l’expression des visages est assez réussie, il manque un certain nombre de caractéristiques pour donner un réel intérêt à cette défense du territoire, qui bien qu’elle tente de se justifier dans le free talk de l’auteur, ne parvient pas à passionner le lecteur.

 

La richissime collection qualitative Made In de Kana n’avait pas besoin de L’Armée de la Résistance pour se développer encore un peu plus car cette fable guerrière se targuant de présenter une lutte contre l’impérialisme ne présente que trop peu de qualités…