6/10Aya, conseillère culinaire

/ Critique - écrit par juro, le 18/09/2007
Notre verdict : 6/10 - Aya-ail (Fiche technique)

Tags : aya culinaire conseillere manga doki ishikawa jeux

Le manga de cuisine de Doki-Doki ne tient pas toutes ses promesses. Mais la moutarde ne nous monte pas au nez car il y a des petits passages savoureux...

Fiers de leur cuisine tout autant que les français, les nippons s'emparent du sujet pour le développer sous les supports ludiques et la cuisine devient un jeu d'enfant à la portée de n'importe qui. Les exemples récents en sont encore la meilleure preuve (Yakitake !! Ja-pan, Sommelier, Le Gourmet Solitaire...). La cuisine présente un potentiel scénaristique passionnant dans tous les genres. Alors, Aya, conseillère culinaire s'impose presque comme la réunion de ces trois sources d'inspiration empruntant autant au comique et au dramatique qu'à l'aventure. Et ce n'est pas son auteur, Sabûro Ishikawa, qui dira le contraire...

Une affaire de goût

Aya Kisaragi est conseillère culinaire pour la société Food Project. Sa mission : redresser les restaurants qui battent de l'aile. Ses armes : un sens du goût exceptionnel et un caractère bien trempé. En compagnie de son assistant gaffeur Ippei Komaï, partez à la découverte du goût nippon, de ses techniques secrètes et de ses réalités.

Aya, conseillère culinaire (c) Doki-Doki
Aya, conseillère culinaire (c) Doki-Doki
Les aventures des salariés de Food Project se tissent autour du lien de la cuisine et des restaurants comme une association de défense des consommateurs doublé d'une équipe de fins économistes capables de redresser le tableau souvent désastreux qui se cache derrière leurs clients. Ce portrait idyllique met en avant un personnage possédant tous ces talents concentrée en une femme, la fameuse Aya Kisaragi. Ce tyran de la poêle à frire découpe en fines lamelles chaque cas qu'elle traite, réussissant souvent son coup en remettant au goût du jour des restaurateurs mal en point. Inventivité et rigueur sont ses mots d'ordre, le tout avec une sacrée autorité et un culot monstre. Son professionnalisme ne fait aucun doute, ses méthodes beaucoup plus. Le découpage par chapitres met en scène les multiples talents d'un personnage au caractère détestable mais avec une expérience certaine. Amusant un temps, Aya, conseillère culinaire s'étiole progressivement jusqu'à être relancé à la fin du deuxième volume avec un nouveau départ plein de bonnes surprises.

Cuisine business

La construction du manga possède un ton démesurément classique, les cas sont calculés à l'avance pour rendre les fins d'intrigues moins lourdes par l'intermédiaire de l'assistant, Ippei... qui n'a que cette fonction - et celle de narrateur - pour exister véritablement. Totalement dans l'ombre d'Aya, il ne fait des apparitions lucides que par instants face à sa « collègue » hautaine et sans scrupules. Le binôme parvient à fonctionner plus ou moins mais les histoires sentent le réchauffé, voire le sous vide à plein nez. L'humour n'est disséminé que par touche prévisible, seul le personnage principal parvient à tirer quelques émotions inattendues. L'œuvre oscille entre le bon et le moins bon avec des aventures inégales en intensité, son manque de rythme jouant quelques fois en sa défaveur. Seuls les développements sur les opportunités économiques à saisir apportent une réelle originalité au genre.

Graphiquement, Ishikawa n'apporte qu'un trait figé avec des personnages peu expressifs, au visage assez rondouillard presque tout droit sorti de l'école Tezuka. Le remplissage se révèle correct sans plus et le découpage archi classique. Le mangaka n'a pas enfilé des gants de boxe pour se donner à son art mais il est vrai que son manga est plutôt construit sur des dialogues que sur un déluge ininterrompu d'action.

En bonus, les quelques pages bonus apportent quelques recettes simples de la gastronomie japonaise. Ce qui ne suffit pas à Aya, conseillère culinaire pour être porté aux nues. Son registre difficilement renouvelable a bien du mal à s'opposer aux champions du genre. Néanmoins, on préférera retenir son côté sympathique et son côté business pas si inintéressant pour penser que le titre de Doki-Doki mérite sa place dans votre bibliothèque.