6.5/10Brave Story - le manga

/ Critique - écrit par juro, le 19/02/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Du RPG pour les braves (Fiche technique)

Tags : brave story manga tome wataru miyabe miyuki

Le film, le manga, le roman... Février 2008 serait-il le débarquement en force de Brave Story chez nous ?

Opération Brave Story. Si vous voulez bien accepter cette mission, c'est de relayer la sortie de Brave Story. Je répète. La sortie du film doit être suivie d'un dispositif permettant de faire connaître le manga, et éventuellement le roman. Pour cela, tous les moyens sont bons mais pour une fois qu'un tel déluge médiatique ne met pas en valeur une sombre bouse, notre mission n'en sera que plus aisée. Une adaptation plutôt réussie d'un film qui jouait uniquement la carte du sympathique sans l'original...

A retelling of a classic

Brave Story (c) Kurokawa
Brave Story (c) Kurokawa
Wataru est un jeune garçon ordinaire qui aime passer son temps à jouer dans les salles de jeux vidéo. Un jour, un nouvel élève, Mitsuru Ashikawa, arrive dans son école mais Wataru va très vite découvrir que celui-ci possède des pouvoirs étranges. Entraîné par Ashikawa dans un immeuble en construction réputé hanté, Wataru apprend l'existence de Vision, un monde parallèle où il est possible de changer le cours du destin. C'est à ce moment là que la vie de Wataru bascule et s'effondre, son père quitte la maison familiale pour partir avec sa maîtresse et le jeune garçon se retrouve seul avec sa mère dans le coma. Wataru va-t-il se décider à franchir la gigantesque porte qui mène à Vision ?

Et nous voilà de nouveau plongés dans une quête initiatique qui a tout pour être banale, avec des grandes lignes plus que conventionnelles mais aussi son petit grain d'originalité conférant cette aventure entre la simplicité joviale d'un Dragon Quest avec des petites touches de noirceur tout droit tirées de .hack. Forcément, Brave Story interpelle par certains côtés faisant basculer une adolescence moderne vers le monde des adultes par brefs passages bien rattachés à l'intrigue principale, qui se veut bien plus plan-plan. Pour le scénario, pas besoin de chercher bien loin, avec l'existence d'un monde magique ressemblant diablement à un RPG dans lequel nos héros acquièrent des compétences comme par miracle, transformant ces banals lycéens en machines de guerre partant à la conquête des plus grands trésors et farouches combats. Bon voilà. C'est bien mais c'est peu. Heureusement, Brave Story ne s'enterre pas uniquement là-dedans avec l'apparition très rapide d'une rivalité entre Wataru et Mitsuru, deux personnages aux styles et mentalités complètement opposés.

Vision simple

Les deux se détestant cordialement, cette rivalité tire le manga vers le haut. Seulement, si Mitsuru possède un certain charisme, le personnage de Wataru est à cogner contre les murs, réduisant beaucoup d'effets du mangaka à zéro. Bien vite, on comprend que le début dans le monde réel n'est qu'un prétexte à lancer la véritable aventure dans un monde qui n'est pas sans rappeler Mär au niveau du bestiaire mais avec une violence supplémentaire qui donne beaucoup à penser à un seinen par moment. Mais à ce petit jeu, Brave Story s'en sort plutôt bien avec un rythme opportun et plusieurs surprises se succédant avec bonheur. Alors, sans révolutionner le genre de l'héroïc fantasy, ce shônen offre de bons moments de lecture, même si pas toujours convaincant en raison de « bons » héros sans véritable personnalité. En attendant de voir porter aux nues leur raison de se retrouver à Vision, on restera sur notre jugement...

Le traitement graphique signé de la palette de l'inconnu au bataillon Yoichiro Ono est une autre bonne surprise. Excepté quelques approximations et erreurs pardonnables, le mangaka offre un rendu tout à fait acceptable. Ses personnages sont bien mis en valeur avec un véritable effort apporté aux expressions et un chara design léché... pour un shônen. Ono apporte ce petit plus qui fait de Brave Story un manga délectable visuellement. Le découpage contribue aussi à cet effet.

Brave Story réussira certainement à s'imposer dans quelques bibliothèques. Saluons une nouvelle fois Kurokawa qui débusque des licences intéressantes dans des genres où on pensait qu'il n'en existait plus. Une heureuse surprise pas toujours inspirée mais qui mérite qu'on surveille son évolution.