5.5/10Chocola et Vanilla

/ Critique - écrit par juro, le 21/10/2007
Notre verdict : 5.5/10 - Sorbets de sorcières (Fiche technique)

Tags : chocola vanilla sugar manga coeur pierre reine

Moyoco Anno se diversifie et passe du jôsei au shôjo avec Chocola et Vanilla. Attention, moins mauvais qu'on ne peut le penser.

Moyoco Anno sur tous les fronts. Plus connue pour ses jôsei trash tels que Happy Mania ou Plaire à Tout Prix, la mangaka s'essaye au shôjo pur et dur avec Chocola et Vanilla, une histoire d'amitié et de rivalité sur fond de sorcellerie entre deux apprenties pour l'accession au trône du monde magique. Entre Card Captor Sakura et Tsubasa Reservoir Chronicle, le succès se montre pratiquement assuré pour une auteure inépuisable d'inspiration même avec l'utilisation des ficelles grossières du genre.

Overdose de gourmandises

Chocola et Vanilla
Chocola et Vanilla
Vanilla et Chocola sont deux sorcières, les prétendantes au poste de reine du Royaume Magique. Pour accéder au trône, elles doivent faire un séjour chez les humains afin de s'emparer du coeur d'un maximum de garçons. Curieusement, c'est la plus timide Vanilla, qui semble le mieux s'en sortir, tandis que sa rivale, Chocola, tombe sous le charme du beau Pierre...

Le scénario de Chocola et Vanilla se dessine par paliers progressifs. Tout d'abord, la course au trône se montre lente, inintéressante avec une vague histoire de séduction et de cœurs à ramasser. Répétitif mais avec le mérite d'élargir le panel de seconds rôles, permettant à Anno de qualifier quelques-uns des stéréotypes convenus par une introduction légèrement différente de d'habitude. La suite monte en puissance avec la rivalité se dessinant entre les deux héroïnes sur un ton moins manichéen qu'il n'y paraît au premier abord. La douce Vanilla présente le visage de la frustration et de la colère pour s'acoquiner avec les forces du mal mais son amitié persiste tant bien que mal avec la fougueuse et joyeuse Chocola défendant le bien malgré ses capacités moindres. Cette dernière se révèle comme la véritable protagoniste et tous les personnages masculins bourdonnent autour d'elle comme des abeilles à la recherche de miel. Deux personnalités totalement opposées s'affrontent - comme à l'accoutumé dans les shôjo - et l'intrigue s'en retrouve profondément remaniée pour son plus grand bien. On reste tout de même à l'abri de tout renversement de situation rocambolesque avec de fortes prévisions pour la suite du scénario où l'amitié, l'amour et le pouvoir joueront les rôles majeurs. Un cocktail inépuisable à en croire la production nippone.

Sugar sugar rune

Moyoco Anno ne se vantera certainement pas de surfer sur un genre à succès avec Chocola et Vanilla mais son manga possède son lot de certitudes qui le laisse appréciable à tout public. Le shôjo ne verse pas dans le larmoyant et prend le pari de placer des scènes d'action assez proches de l'esprit de Card Captor Sakura dans un univers virant vers le fantastique. Sorcière et ogres en sont les principaux acteurs dans un drama school comme tant d'autres s'en sont déjà imprégnés auparavant (Rosario + Vampire par exemple) et il n'en faut pas plus à l'auteure pour en ressortir une variété de sorts allant de pair. En incrustant ses lolitas top fashion dans des créations graphiques épurées et magnifiées, Moyoco Anno parvient toujours à incruster le détail qui tape à l'œil.

Et là surprise. La mangaka restant sur des jôsei où les personnages pouvaient prendre des expressions bizarroïdes se trouve cette fois-ci à dépeindre des lolitas plus vraies que nature, des mini écolières renouvelant leurs garde-robes à longueur de temps. Comme tant de mangas de Clamp, on se retrouve face à des personnages emballés dans un attirail impressionnant de créativité (laid ou beau selon les cas) mais à la différence du studio succès, les visages sont expressifs un peu à la manière de Yuu Watase et le remplissage tout à fait convenable. La mangaka a su se renouveler pour le bien de son jeune public.

Chocola et Vanilla se porte déjà comme un succès commercial pas bien méchant et plutôt sympathique mais sans la créativité ni le fun associé à plusieurs mangas. Un shôjo s'adressant sans doute aux plus jeunes mais dont la portée s'avère limitée. La version animée sort actuellement chez Kaze. Les sorcières ne sont pas prêtes de se cacher définitivement.