6/10Le Cocon

/ Critique - écrit par Jade, le 18/03/2005
Notre verdict : 6/10 - Récits éphémères (Fiche technique)

Le Cocon est un recueil de nouvelles de Mari Okazaki. Cette mangaka est déjà bien connue des lecteurs assidus de la rubrique manga, qui savent également qu'elle est l'auteur de shojôs de qualité comme BX et Déclic Amoureux. Le Cocon étant un recueil antérieur à ces deux oeuvres, l'on pourrait croire que le style de l'auteur n'y serait qu'en germe et qu'au final ces nouvelles n'ont d'intérêt que pour les fans. Etonnament, ce n'est pas le cas, et malgré un sujet de prédilection des plus bateau (l'amour), Okazaki nous livre ici six histoires originales et fortes, chacune ménageant une certaine originalité et une fraîcheur plutôt intéressante.

Le Cocon
Le Cocon
Le sujet récurrent de ces courtes nouvelles est donc l'amour. Mais il s'agit ici de développer, car rarement un sujet n'aura été aussi vaste. Mari Okazaki adopte une optique totalement différente et autrement plus intéressante que ce dont on pourrait avoir l'habitude dans un shojô ou même un manga en règle générale.
Ses personnages principaux sont toutes des femmes pour la plupart passionnément amoureuses d'un être généralement absent, qu'il soit loin ou carrément mort. Dans tous les cas, les héroïnes sont dévorées par leur passion, tout en gardant un certain répondant qui confère tout son aspect humoristique au manga. La passion mordante à en mourir d'un coté, et toujours cette distance sarcastique de l'autre, créent une ambiance unique, réel point de fuite des six nouvelles (si ce n'est la dernière, un poil moins bonne que les autres et un tantinet plus conventionnelle). Au final, c'est la fraîcheur de ce manga qui vous étonnera, prenant une perspective inattendue et inhabituelle sur un sujet que l'on pense déjà avoir vu sous toutes les coutures.

Le Cocon reste un recueil de nouvelles, et aucune ne dépasse quarante pages. Ceci signifie que le schéma ‘une nouvelle = une idée' est respecté, et il ne faut pas donc pas s'attendre à de grandes pirouettes narratives ou à autre chose qu'un récit linéaire. Une fois ce principe acquis, Le Cocon est un exemple assez brillant de manga shojô. Le dessin de Mari Okazaki est tout à fait reconnaissable, et plaira aux amateurs, alors que les autres seront peut-être un peu rebuté par la manière dont sont profilés les visages (qui n'est pourtant pas sans un certain charme, il est vrai). Un bon recueil, merveilleusement traduit, qui donne à nouveau envie de lire plus de cet auteur !