7/10Complément Affectif

/ Critique - écrit par Jade, le 08/06/2006
Notre verdict : 7/10 - Plus efficace que du chocolat noir (Fiche technique)

Tags : affectif complement okazaki mari manga editeur vie

Minami, 27 ans, travaille dans une agence de publicité. Courant après sa carrière, elle est pleine de motivation et d'exigeance. Pourtant, un jour, son équilibre en prend un coup lorsque son copain met un terme à une relation de 7 années qui n'avait plus aucun sens. Voila Minami livrée à elle-même et poussée pour la première fois de sa vie à se remettre en cause.

Complément Affectif
Complément Affectif
Complément Affectif
parle d'amour, bien sûr, mais aussi de la recherche d'un accomplissement sur un plan humain comme d'un point de vue social. Cette oeuvre de Mari Okazaki est ancrée dans le monde de la publicité, un monde professionnel sans pitié. Du coup, on perd pas mal en onirisme et en images poètiques, mais c'est pour gagner en réalisme. Les situations sont ici on ne peut plus concrètes, et en cela, Complément Affectif est peut-être une des oeuvres les plus touchantes de son auteur, la preuve même qu'un bon shojo, pardon, un bon josei, peut sans problème atteindre un public masculin comme féminin.
Si Minami est avant tout concernée par des problèmes de femme (la féminité est un des sujets principaux du manga), elle est laissée comme nue par sa rupture, extrêmement sensible à tous les événements de sa vie sentimentale. En cela, Mari Okazaki réussit à dépeindre une héroïne auquel le lecteur s'identifie facilement. Le personnage de Minami est très humain et son portrait n'est pas dénué d'un certain humour très imagé, qui en devient poignant lors des moments les plus forts.

Puis bien entendu, Complément Affectif est aussi une histoire assez lancinante, racontant l'affirmation d'une Minami complétement perdue dans un premier temps, puis apprenant peu à peu à se battre, pour imposer ses idées dans le monde professionnel, mais aussi à s'affirmer face à ses concurrentes en amour. Il n'est pas inutile d'insister sur le fait que les hésitations, les questions, les révélations auxquelles est confrontée l'héroïne de ce manga lors de sa quête personnelle apparaitront comme extrêmement vives au lecteur. Une fois de plus, Mari Okazaki arrive à retranscrire avec une fraicheur étonnante des sentiments extrêmement fuyants, relevant parfois plus de l'impression fugitive que d'une émotion marquée. C'est ici plus que jamais le cas, même si l'aspect réaliste de cette oeuvre, contrastant avec les ambiances chaudes ou enfantines propices à conférer un aspect magique à des sentiments et caractèristique de l'auteur, atténue l'intensité de ces retranscriptions sur le coup. Mais sur la longueur, la qualité de ce manga ne laisse aucun doute.