Watcha - Interview

/ Interview - écrit par Loic, le 18/07/2003

Tags : album watcha groupe bob pendule metal butcho

C'est à l'occasion du furia sound festival que nous avons eu le privilège de rencontrer Pendule (bassiste) et Fred (guitariste) du groupe Watcha, afin de leur poser ces quelques questions :


Krinein : Quelles sont vos réactions vis-à-vis des nombreuses critiques positives qu'a reçues votre dernier album ?
Pendule : Ça fait toujours plaisir quand tu vois que le disque sur lequel tu as bossé pendant plusieurs mois plait à du monde. Mais d'un autre coté, nos autres disques avaient aussi reçu de bons échos. Enfin, le principal, ça reste quand même la réaction du public

K : On sent une réelle évolution musicale sur votre nouvel album. Elle s'est faite naturellement, ou vous avez volontairement changé votre style ?
P : Non, on ne s'est pas forcé du tout. On n'a pas pensé à quelque chose comme « faut qu'on change de style... ». Il y a eu 3 années entre les deux albums, donc forcément, tu évolues, donc c'est normal que ta musique évolue. On a voulu faire un truc beaucoup plus mélodique, donc on a travaillé dans ce sens là.

K : À entendre le disque, on sent que Bob a dû beaucoup travailler sa voix ?
P : Evidemment. Quand tu veux faire un truc comme ça plus mélodique, chanté, derrière faut que la voix assure. Donc Bob a pas mal travaillé sa voix. Mais il n'y a pas que ça aussi. Pour Veliki, les prises de voix ont été faites en 5 jours. Pour Mutant, ça a duré 5 semaines, et en écoutant le disque, tu t'en rends compte.

K : Comment se fait il que vous ayez vous-même mixé l'album ?
P : Ça s'est fait tout seul. A notre niveau, tu n'as pas 36 choix de producteurs. On n'a pas les moyens d'avoir un gros producteur. On voulait déjà faire les prises nous même. Ensuite, on a fait des essais avec quelques producteurs, mais ça ne nous plaisait pas vraiment. Alors on s'est dit, pourquoi pas le faire nous même ?

K : Avez-vous rencontré des difficultés ?
P : Bien sur, on n'avait jamais mixé d'album avant celui là, donc forcément, t'as des difficultés. Mais comme t'en apprends tous les jours, au bout d'un moment, ça finit par marcher. Mais au final, on est très satisfait, le son est impeccable. Ce n'est pas à nous de juger de la qualité des compos, mais ça, on peut dire qu'on l'a réussi.

K : Quelle a été la réaction du public vis-à-vis des nouveaux morceaux en live ?
P : On a commencé la tournée un peu avant la sortie du disque, alors les réactions été mitigées, mais c'est normal. Le public bougeait peut être un peu moins, mais était plus attentif pour écouter les nouvelles chansons. Mais maintenant les réactions sont aussi bonnes qu'avec les anciens morceaux, les gens chantent...
Fred : C'est même le phénomène inverse des fois. Tu sais, le public est de plus en plus jeune, dans les concerts, la moyenne d'age a considérablement baissé, et tu vois des fois quand on joue des chansons anciennes du premier album, il y a des jeunes qui ne les connaissent pas et qui ont l'air vraiment perdu, qui se demandent si on ne joue pas des nouvelles chansons.

K : En parlant de live, comment c'est passé votre concert a l'Olympia ?
P : C'était super, c'est vraiment une salle géniale. Peu de groupes de metal ont joué dans cette salle. C'était vraiment une super expérience
F : En plus, il y avait une troupe de spectacle, les mutations urbaines qui nous ont rejoint sur scène. Ils ont plein de costumes, ça se transforme de partout, c'est vraiment bien. Donc pour les gens présents ce soir là, ça faisait un spectacle supplémentaire.

K : Dans mutant il y a un featuring de Claire Keim assez inattendu. Comment ça s'est passé ?
P : Des mois de travail !!! Ce n'est pas vraiment un featuring, mais plutôt une apparition. En fait, on voulait le discours d'intro sur les mutants de X-men, mais pour des problèmes de droits on n'a pas pu le prendre. Il a donc fallu le réenregistrer. Comme actrice, on a choisie Claire tout simplement parce que c'est une bonne amie. Elle est venue en studio, ça a pris 10 minutes a enregistrer, voilà tout.

K : Vous avez fait la couverture de Rocksound en étant déguisés comme les personnages de Matrix reloaded. Vous pouvez nous en dire un peu plus sur cette séance photo ?
P : À l'origine c'était une idée de Bob. Dès qu'il a vu les premières images de matrix 2 avec les jumeaux dreadlockés, il y a pensé. Après, rocksound nous a contacté pour faire la couv', et on leur a proposé le truc, et ils ont été partants. Après, ils se sont organisés pour le matos, et ça fait une super couv', non ? Et ça illustre un peu la chanson sur matrix (I.A.) de l'album.

K : Dans quelles circonstances s'est passée votre signature chez Yelen?
P : En fait, on a été obligé de changer de label vue que notre ancien label Wet music a déposé le bilan. Donc après, on a fait comme n'importe quel groupe, on avait nos anciens albums, et quelques maquettes, et on a démarché des labels. Après, pour Yelen on avait des contacts et ils connaissent super bien le sriracha, donc ça c'est fait tout naturellement. Mais au début on était assez stressé d'aller sur une major, mais en fait tout c'est super bien passé, les mecs, comme nico que t'as vu tout à l'heure, sont super cools et ils connaissent bien ce genre de musique avec des groupes comme mass ou oneyed jack.

K : Y aura-t-il un Sam 4 sur votre prochain disque?
F : Ça je ne sais pas, mais ça risque d'être dur après Sam 3, ou faudrait faire un truc hollywoodien, le retour de Sam, ou Sam au paradis !
P : Ou alors commencer avec un autre personnage, Jean-Luc, « Jean-Luc découvre le revers de la médaille » !
F : Mais d'un autre coté, tous les album de Watcha ont Sam, alors un album sans, je sais pas.

K : Ne pensez vous pas que la scène metal actuelle entre en saturation ?
P : Non, je ne pense pas. C'est juste que les amateurs de cette musique, au lieu de choisir entre 3 groupes, en auront des dizaines. Je ne pense pas qu'il y ait un problème de ce côté la.
F : Moi je suis plus mitigé. Là encore, ça va, mais vers la rentrée, il va y avoir plein de nouveaux groupes sans trop d'expérience qui vont sortir sur des majors, qui vont être super léchés, super produits, mais qui ne seront pas authentiques. Ça risque de faire comme le rap dans les années 90. Il y avait les authentiques, les vrais, puis c'est devenu a la mode, et il y a plein de merdes qui sont venues se greffer autour, et ça donne que cette musique est en train de mourir. Mais je ne pense pas que ça risque d'arriver au metal, j'espère que le publique reconnaîtra les authentiques. En France au moins, parce qu'aux USA, en ce moment, avec des groupes comme Linkin Park...
P : Le seul problème avec LP, c'est qu'ils on fait deux fois la même chose, après, leur musique, chacun ses gouts...

Nous remercions les membres du groupe et toutes les personnes qui nous ont permis de réaliser cette interview, en particulier les organisateurs du festival, dont Catherine, ainsi que Nico de chez Yelen.