5.5/10Croquis Pop

/ Critique - écrit par Kei, le 19/05/2006
Notre verdict : 5.5/10 - p! / ( (p-p)! * p! ) (désolé pour cette blague incompréhensible) (Fiche technique)

Tags : croquis pop manga art livraison jeux gratuite

Da-Il est un assistant manhwaga, mais pas un assistant ordinaire : il ne sait rien faire. Il débarque avec sa naïveté dans une petite équipe, celle d'un manhwaga médiocre. Il n'a jamais dessiné et ne s'est jamais intéressé à l'univers du manhwa. Les deux assistants doivent tout lui apprendre, de la manière de gommer à la définition de l'encrage. Et le jeune héros ne montre pas de grandes aptitudes pour ce travail. En revanche, il apprend par hasard qu'il est un “croqueur”. Un croqueur est une personne qui possède le don du croquis. Reste à savoir à quoi sert ce don, à part attirer des ennuis...

Croquis Pop n'est pas un mauvais manhwa, loin de là. Mais c'est un manhwa moyen. Pas médiocre, moyen.

Croquis Pop
Croquis Pop
Le dessin comme la mise en scène n'ont rien d'original. Le trait est fin et précis, les personnages se reconnaissent tous, et le travail est soigné. Mais il n'a rien de particulier. Il ne choque pas, il n'éblouit pas, il ne suscite aucun sentiment chez le lecteur. Il s'agit d'un très bon travail mais d'un travail désespérement morne, formaté par le genre. La mise en scène et la mise en page souffrent exactement des mêmes défauts. On ne peut rien leur reprocher, si ce n'est qu'ils n'inspirent rien au lecteur à part un vague sentiment de lassitude.

Le scénario tombe dans les mêmes travers. Certes, les personnages sont gentils, mignons, agaçants (pour certains), attachants, mais au final, on les trouve surtout un peu trop lisses. Le héros est un vrai héros dans la plus pure tradition du genre. Jeune et naïf, il ignore sa force et se découvre petit à petit. Heureusement pour lui et ses amis, il la révèle morceau par morceau, toujours à point nommé. Pour être franc, cette histoire de pouvoirs qui apparaissent fait plus penser à un Deus Ex Machina bien classique qu'à une véritable avancée dans l'histoire. Et les réflexions pseudo philosophiques sur les gens-malheureux-qu'il-faut-sauver-à-l'aide-de-ce-pouvoir qui précèdent toute découverte ôtent les suprises, en plus de paraître en désaccord avec la série, qui donne plutôt dans le genre humoristique.
A propos des personnages, on peut regretter le peu d'importance des personnages secondaires. Dans ce premier tome, à part le héros, personne n'a d'histoire, ni de vrai personnalité, tout simplement parce que le héros monopolise toute l'attention, et tous les dialogues. Il existe bien de vagues tentatives pour donner un peu de prodondeur à certains personnages, mais leur faire dire “mon passé est secret” ne leur donne ni un coté mystérieux ni un quelconque intérêt. Zou (un des personnages) ne veut pas qu'on lui pose de questions ? Aucune importance. De toute façon, elle ne prend la parole qu'une dizaine de fois dans tout le tome 1.

Comme d'habitude chez Gochawon, le papier n'est pas de la meilleure qualité. Il n'est pas très blanc et est grossier au toucher. Mais en dépit de ce soucis, l'éditeur arrive à faire une impression de bonne qualité, ce qui est bien suffisant.
Et comme toujours, les rabats de la jaquette comportent des petites annotations des auteurs. Mais étonamment, une d'elles est en fait une sorte de plaidoirie pour la bande dessinée. Et voir un auteur terminer son petit texte par “Ne jetez pas [ce manhwa], même s'il n'est pas à votre goût ! Sans vous supplier... lisez le jusqu'au bout...” n'a rien d'habituel. Mais je me garderais bien d'argumenter sur le sens qu'il faut donner à ces paroles. Elles sont juste en décalage total avec le genre de ce manhwa, qui est très grand public.