5/10Desert Coral

/ Critique - écrit par juro, le 11/02/2008
Notre verdict : 5/10 - Perdu dans le désert (Fiche technique)

Tags : coral desert manga jeux murayama mangas tome

Une oeuvre de plus à ranger aux côtés des shônen de qualité moyenne. L'oeuvre de Wataru Murayma demeure bein confuse. Aussi bien pour nous que pour lui...

Desert Coral est frappé du syndrome Agharta. Un cadre intéressant à la base qui va rapidement basculer dans un gigantesque mélange de tout à cause d'un grain de sable trop souvent oublié par les mangakas : un scénario cohérent. Seulement ici, c'est un shônen qui se rapproche beaucoup de Vision d'Escaflowne dans les faits. Les comparaisons s'arrêtent à ce stade car Wataru Murayma (Junkyard Magnetic) divague sur une lutte dont on ne sait trop rien...

Privé de désert

Desert Coral (c) Kami
Desert Coral (c) Kami
Naoto Saki a une imagination débordante. Il s'évade tellement pendant ses pensées, qu'il a réussi à créer un univers entier, appelé Orgos. Et pendant son sommeil, il rêve d'un monde imaginaire empli de créatures merveilleuses.
Un jour pourtant, son rêve devient réalité : il se retrouve invoqué dans ce monde. Ses fantasmes tournent rapidement au cauchemar puisqu'il se retrouve au coeur d'une bataille entre les Elphis et les Sand Dust. Sa souffrance est aussi grande que l'est le danger d'être dans ce pays étranger. Naoto ne désire qu'une seule chose : rentrer chez lui. C'est sans compter sur une très belle sorcière, responsable de sa venue ici, qui a d'autres plans, donc celui d'activer Desert Coral...

Et nous voilà partis sur les traces de Naoto et de la bande des Sand Dust pour une lutte sans merci contre des ennemis forts puissants. Et c'est à peu près tout pour ce qui ressort clairement à la lecture des premiers volumes de Desert Coral. Pour le reste, retrouvons notre héros complètement déboussolé (mais pas autant que le lecteur) au beau milieu d'une vaste étendue de sable... sans fin. Le désert ne retrouve pas la même valeur hostile que celle d'un autre désert, celui de Desert Punk, il est à peine évoqué graphiquement l'espace de quelques cases. A la place, le mangaka nous propose des scènes d'action confuses et souvent plates et de la parlotte, beaucoup de parlotte. De la parlotte mais de la parlotte creuse et le mysticisme peu attrayant (de Lusia) car, lui aussi, très confus dans ses explications mais on s'y retrouve progressivement car le mangaka s'y reprend à plusieurs fois pour tenter de nouvelles explications. Ce n'est pas très subtil, voire lourdaud et toujours aussi vague et globalisant que cela en devient rébarbatif...

La chorale chante le désert

Devant ce manque de détails scénaristiques, on se trouve bien obligé de montrer notre peine, surtout que l'univers héroïc fantasy de Desert Coral propose le minimum syndical en terme d'imagination, reprenant les grands classiques du genre avec des races de personnages déjà vu. L'originalité ne prime pas dans Desetrt Coral, question amusement, on reste aussi sur sa faim avec un rythme sinusoïdal et relativement convenu. Les personnages ne possèdent pas de charisme particulier, excepté Lusia. A ce titre, sa relation spirituelle avec Naoto demeure la meilleure chance du manga pour évoquer un intérêt que qu'il soit et Murayama l'a bien compris en insistant dessus dès le début du second volume.

L'équivalence est de mise entre le fun, le scénario et le graphisme... Desert Coral intègre la catégorie des shônen qui ne marquera définitivement pas les esprits avec un rendu graphique aussi moyen que le reste. Chara design peu léché, personnages à ranger directement dans le carton des « à ressortir d'œuvre en œuvre », seconds plans désertiques. L'édition ne provoque pas des tollés d'applaudissements, Kami offrant un travail moyen : les trames ressortent notamment terriblement noircies. A l'inverse, le découpage sert plutôt le manga avec des cases souvent élargies mettant en avant des plans de qualité. Mais c'est bien tout...

On reste de glace devant ce désert pas vraiment convaincant, bénéficiant de quelques saynètes juste amusantes par moments. Pour le reste, on se retrouve aussi perdu que le héros car l'immersion sans explication de Wataru Murayama nous fait obligatoirement nous poser la question : sait-il lui-même où il va avec son scénario ? Cela reste étrange, vague et imprécis.