8/10Desert Punk - le manga

/ Critique - écrit par juro, le 21/08/2007
Notre verdict : 8/10 - Punk funk (Fiche technique)

Tags : desert punk eur manga usune tome masatoshi

Place au plus grand mercenaire de tout le désert dans des aventures hilarantes et divertissantes. Le désert a son roi rempli de qualités graphiques autour d'un scénario simple mais efficace...

Déjà connu pour sa version animée, Desert Punk arrive par la grande porte chez Glénat. Comme toujours, l’éditeur sait tirer les marrons du feu pour servir le manga du moment au bon instant. Et si vous vous y engagez, le trekking et la survie dans l’inhospitalité du désert n’auront plus de secret pour vous car avec un mercenaire comme Sunabozu, rien ne vous sera épargné. Le pire, voire même plus, à tous les niveaux…

Punk à ver de sable

À la suite d’un terrible cataclysme, la Terre s’est transformée en un gigantesque désert inhospitalier où l’eau est devenue la denrée la plus précieuse, et où tentent de survivre les derniers bastions de la race humaine. Dans ce monde impitoyable où les forts écrasent les faibles, vit le mystérieux « diable du désert », un mercenaire affublé d’un poncho, d’un masque à gaz, et doté d’un panel de gadgets tous plus étranges les uns que les autres. Nul n’a jamais vu son visage, et il a pour habitude de mener à bien ses missions dans les délais les plus brefs, quitte à employer les moyens les plus vils et malhonnêtes. Mais il possède un point faible, et de taille : les femmes à la poitrine généreuse.

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Desert Punk (c) Glénat
L’esprit du désert se nomme Sunabozu. Et c’est un joyeux fouteur de bazar à grande échelle. Egocentrique, totalement frappadingue et armé jusqu’aux dents, le mercenaire le plus prolifique d’un Japon enseveli sous le sable. Les missions les plus dangereuses sont relevées haut la main par un débile profond obsessionnel, aussi impressionnant que Clint Eastwood au combat que stupide tel un sale gamin trop gâté. Le soleil frappe fort et Sunabozu aussi ! Ses adversaires se souviennent longtemps du style explosif du mercenaire après avoir l’avoir vu à l’œuvre, le lecteur aussi. Réellement captivé par les aventures fun (sans être essentielles) de Sunabozu, on peut légitimement se poser la question de savoir comment le manga compte évoluer, celui-ci tournant sans ligne directrice autour de combats dantesques mais un peu creux.

Punky Booster

Le mangaka se plaît à semer beaucoup d’éléments et de personnages appelés à devenir récurrent pour rendre son manga encore plus excitant. La proportion de gags étant sensiblement égales à celles des combats, l’auteur touche à toutes les castes de lecteur sans oublier les fans en décortiquant les moindres parties de l’armure ou des armes de son personnage. Sens du détail oblige, le mangaka en rajoute sans cesse une couche pour nous divertir encore et encore. La perversion extrême du personnage pour l’argent et les femmes le font passer pour l’équivalent de Ryo Saeba, son côté flingueur et mercenaire laissent deviner un curieux mélange de Vash the Stampede et Spike Spiegel. Comme quoi…

Le style d’Usune se révèle tout bonnement magnifique. La construction des traits est somptueuse, le sens du détail mis sans cesse sur le devant de la scène, la diversité des visages se montre importante, les zones d’ombres sont scrupuleusement respectées, le découpage et le remplissage apparaissent convaincant, création d’un univers lorgnant entre Mad Max et Hokuto no Ken. Pas grand-chose à rajouter, on ne peut que se montrer admiratif devant un tel travail…

Les références pleuvent pour qualifier entre les animes de Cowboy Bebop et Trigun ainsi que le City Hunter de Hojo, il existe un espace pour qualifier Desert Punk, sorte de mixage improbable de ces sources aussi diverses que variées. Masatoshi Usune parvient à renouveler légèrement le genre par la création d’un affreux jojo déluré qui ne cesse de surprendre par son ingéniosité. On parie sur le succès inconditionnel de l’œuvre auprès d’un large public sur lequel il est appelé à régner auprès des meilleures œuvres de l’éditeur.