6/10Dessinez le manga avec Yuu Watase

/ Critique - écrit par Kei, le 14/09/2007
Notre verdict : 6/10 - Le parfait petit mangaka illustré (Fiche technique)

Tags : manga yuu watase tome yugi fushigi dessinez

Plein de conseils, mais surtout plein de bon sens. A réserver aux seuls idéalistes qui pensent encore que faire un manga, ce n'est que du plaisir.

L'adolescence est une période merveilleuse. C'est la période ou on veut faire de nos passions nos métiers, sans y réfléchir. Certains veulent devenir développeurs de jeux vidéos, d'autres dessinateurs de manga. On prend tellement de plaisir à jouer / dessiner (rayez la mention inutile) que l'on ne pense pas une seule seconde que participer à l'élaboration de ces loisirs peut être un travail lourd et compliqué, fatigant, voire lassant. Et on ne compte plus les gens qui cherchent sur Internet des méthodes miracles pour "apprendre à faire des mangas". Les auteurs ont beau tous clamer haut et fort que ce qui fait le manga, c'est un travail de tous les instants, les candidats sont toujours plus nombreux.

Dans ce contexte, le livre que nous propose Tonkam est plus qu'appréciable. Dessinez le manga avec Yuu Watase, sous-titré Comment faire un manga de A à Z est un manuel du parfait mangaka. Yuu Watase, l'auteur de
Alice 19th, Ayashi no Ceres et Fushigi Yugi (entre autres), sert de référence. Il faut dire que l'auteur connaît son sujet. On ne fait pas autant de séries à succès par hasard. Avec l'aide d'un coordinateur, elle a écrit et dessiné ce manga, qui narre les aventures d'une apprentie mangaka coachée par nul autre que Yuu Watase (ce n'est pas la première fois que l'auteur se met en scène dans un manga). La jeune Eri (car c'est son nom) va donc découvrir un a un tous les aspects impliqués dans la création d'un manga.

Ce livre se veut exhaustif. Il parle aussi bien du dessin et du travail qu'il faut fournir pour être à l'aise dans tous les types de scènes que de la construction d'un scénario ou encore la soumission d'un manuscrit à l'éditeur (japonais, cela va de soit). Bien évidemment, tous ces conseils semblent relever du simple bon sens, tout comme n'importe quelle gestion de projet, mais en pratique on ne pense pas à les respecter. Les mangaka en herbes seraient bien inspirés de les suivre à la lettre. Car même si il s'agit d'un manga très romancé, il montre très clairement que le talent ne fait pas tout, loin de là, qu'il s'agit même d'un point presque secondaire. Le talent est ce qui fait la différence entre le manga et le bon manga. La première étape, c'est encore de faire un manga.

Ces mises en avant du travail sans relache, de l'implication personnelle et du sacrifice sont tellement grosses qu'on en arrive même à se demander quand l'amitié entrera en jeu, quand la meilleure amie de l'héroïne, une brune ténébreuse issue d'une grande famille de dessinateurs et promise à un avenir brillant va débarquer, quand des méchants dessinateurs viendront saboter le travail d'Eri... On lorgne tellement sur les thèmes du shônen qu'on est presque choqué de ce que l'on lit. Le manga est un peu trop unilatéral.

Ce manga veut introduire de façon ludique le métier de mangaka. Toutes les planches sont parsemés de gags censés maintenir l'intéret du lecteur. Malgré tous les efforts et tout le talent de l'auteur, on ne peut pas toujours rendre la vie dans un atelier de manga palpitante. Les gags finissent au bout d'un moment par tomber systématiquement à plat. Pour éviter l'overdose, il est conseillé de digérer ce volume par petits morceaux.

Chose amusante, Tonkam a choisi de traduire intégralement ce manga sans y apporter de retouches. On trouve du coup à la fin du manga un grand concours de manga, avec (gros) lots à la clef. Il faut bien entendu envoyer les oeuvres à l'éditeur Japonais, et ce avant le 31 mars 2006. Même le règlement est traduit. Il y a fort à parier qu'une ou deux personnes ayant lu un peu vite cette dernière partie voudront tenter leur chance dans ce grand concours...