6/10Don Dracula

/ Critique - écrit par juro, le 12/03/2007
Notre verdict : 6/10 - Draculot (Fiche technique)

Tags : dracula tezuka manga jeux livres osamu evaluation

Et le voilà qui remet cela ! Après un Vampires qui faisait plutôt la part belle à tout l'ensemble de monstruosités sortis des consciences les plus folles, Osamu Tezuka revisite le mythe de Dracula avec humour et légèreté dans une oeuvre shônen sobrement intitulé Don Dracula. Mais au-delà du titre, voilà un manga qui prend ses ailes de chauve-souris pour tenter un envol parmi les plus grands titres du mangaka... sans parvenir à y arriver, tout en restant une oeuvre honnête, ridiculisant et parodiant le comte dans des histoires dérisoires.

Ail ail ail !

Don Dracula
Don Dracula
Accompagné de sa petite fille, Chocolat, et de son fidèle serviteur Igor, le Comte Dracula quitte sa Transylvanie natale pour rejoindre Tokyo. Comme tout bon vampire qui se respecte, le Comte Dracula rode chaque nuit en quête de sang frais. Mais ce grand gaffeur se retrouve toujours dans des situations impossibles, alors que le professeur Hellsing, son ennemi juré, le traque sans relâche, malgré ses violentes crises hémorroïdaires ! Dans les rues d'un Tokyo moderne, où plus personne ne croit aux vampires, un duel sans merci peut commencer !

A base de chapitres indépendants, Tezuka nous concocte un mélange de vampirisme comique à la sauce shônen la plus typique. Exclusivement centré autour de l'humour sur les croyances concernant le personnage de Dracula dans un Japon contemporain, le personnage de Tezuka n'est qu'une réplique tournée en dérision du comte. Avec sa fille, les aventures tournent autour de la peur des humains concernant les suceurs de sang et des problèmes scolaires de Chocolat. Petite fille modèle, elle s'oppose totalement à son père, transylvanien assoiffé de reconnaissance, poseur derrière sa cape, se donnant de grands airs mais finalement bon papa gâteau amusant à souhait derrière ses frasques. Le scénario n'est qu'une succession de chapitres comiques dérisoires, servant à mettre la famille aux canines longues dans des situations extravagantes, et notamment combattre Van Hellsing.

Sangpiternel Dracula

Dans la chronologie des shônen de Tezuka, Don Dracula s'inscrit comme le successeur de Black Jack. S'il tient à coeur le personnage principal de son oeuvre, il n'a pas pu développer à souhait son manga, celui-ci restant inachevé. Seuls deux volumes paraissent sans véritable fin, sans véritable trame, juste du divertissement dans la lignée des Tezuka classiques. Ressuscitant les classiques du fantastique, le mangaka les utilise à merveille pour nous offrir des sourires gentils à l'opposé de toute démonstration et surenchère. Loin d'être le meilleur Tezuka, ce petit manga délivre des messages de tolérance et de bienveillance à l'égard des êtres différents.

Le coup de crayon de Tezuka est précis, arrondi, oeuvrant pour le meilleur de ses personnages. Et même si tout le monde n'y trouvera pas son compte à cause de l'aspect vieillot dégagé, le mangaka demeure certainement l'un des artistes parvenant à sublimer ses travaux comme peu peuvent le faire. L'édition laisse parfois à désirer mais le format bunko d'Asuka rend plutôt bien au final.

Don Dracula ne crée pas de remous mais instaure sourire et rire pour s'établir comme une oeuvre complémentaire à la bibliographie du grand Osamu. Les vampires peuvent rester dans leur cercueil tranquillement, leurs histoires se répercuteront encore et encore, même si ce n'est pas tout à fait à travers ce manga...