6.5/10Dr Kotô

/ Critique - écrit par juro, le 27/10/2007
Notre verdict : 6.5/10 - Blackoto Jack (Fiche technique)

Tags : koto yamada takatoshi tome manga kana ile

L'arrivée d'un nouveau médecin en terrain miné, c'est-à-dire une population ne croyant absolument pas en lui. Un véritable challenge entre aventure humaine et opération impossible.

Le Dr Kotô pourrait être considéré comme le Black Jack des temps modernes, le côté vénal et noir en moins. Professionnel du bistouri et du système D, le chirurgien créé par Takatoshi Yamada se présente plutôt comme un joyeux benêt lorsqu’il ne découpe pas la chair. Vous me direz que ce titre explore encore une fois le monde de la médecine de manière classique et vous aurez presque raison car ce n’est pas le rythme ni l’originalité qui parviennent à démarquer ce manga des autres mais bien son personnage principal débonnaire.

Sauvetage insulaire

Dr Kotô
Dr Kotô
Koshiki est une petite île perdue au beau milieu de l’océan et ne bénéficiant d’aucune structure médicale satisfaisante jusqu’à l’arrivée d’un nouveau docteur qui va bouleverser la vie des habitants. Kotô Kensuke est un jeune chirurgien qui à la suite d’une erreur médicale, doit quitter Tokyo et une vie toute tracée. C’est avec une certaine réticence que les habitants de l’île l’accueillent, préférant se faire soigner sur le continent au dépend de "l’hôpital" de Koshiki. Mais son amour pour son métier, sa détermination et sa dévotion envers ses patients vont rapidement faire évoluer les mentalités, au point de faire du Dr Kotô, le médecin indispensable de l’île. Animé d’un feu hors du commun, d’une passion dévorante pour son travail, le docteur Kotô Kensuke est déterminé à se battre contre les maladies les plus difficiles à traiter et surtout celles qui épuisent l’homme jusqu’à son dernier souffle.

Un médecin mystérieux débarque sur le coin le plus paumé du Japon avec l’espoir de se faire oublier et de reprendre une vie loin du stress oppressant des hôpitaux des mégalopoles. Pour autant, ce ne sont pas des vacances qui l’attendent dans cette bourgade de pêcheurs méfiante sur ses intentions. Le sourire permanent aux lèvres, ce grand dadais va devoir séduire ses futurs patients en démontrant son courage. Celui-ci fera mouche de manière quasi immédiatement auprès de son unique partenaire, l’infirmière Hoshino. La fameuse idylle du médecin et de son assistante a du plomb dans l’aile tellement le gaillard paraît à cent lieux de s’en douter malgré les appels du pied visibles… Amusant. À l’inverse, les intrigues principales demeurent assez classiques, laissant le médecin virevolter de patient en patient et trouvant des solutions faites de bric et de broc pour soigner tout type de blessures. Fractures ouvertes ou morales.

Coup de Kotô

Les interventions ne sont pas aussi criantes de vérité que dans Black Jack ou des titres approchant plus la réalité comme Say Hello to Black Jack. Dr Kotô se rapprocherait plutôt de Ray avec une tension instaurée pour savoir si le patient va s’en sortir ou non drapé dans une histoire dramatique souvent assez prévisible. Le manga espère arracher trop d’émotions par rapport à ce qu’il propose pour n’en obtenir finalement que la moitié. Et le lecteur y perd beaucoup car le manga peine à se démarquer par une histoire en fil rouge marquante. Même si le médecin trouve sa rédemption sur l’île, le reste demeure cantonné dans les canons du genre sans provoquer d’émoi particulier.

Pour le trait, Yamada offre un trait aux caractéristiques assez fines avec des personnages expressifs donnant matière à un tel manga. Les représentations justement proportionnées plante le Dr Kotô au plus près de l’intensité dramatique lors des opérations. L’ensemble graphique se montre séduisant et les personnages possèdent un petit quelque chose de spécial qui ferait presque penser aux œuvres d’Urasawa.

Les aventures du Dr Kotô possèdent ce goût d’inachevé qui manque à un grand nombre de mangas paraissant ces derniers temps mais il saura satisfaire ces lecteurs par son implication permanente dans des aventures qui exploitent tout de même parfois les sentiments humains de manière subtile…