
Fatima - Deux volumes vivants chez komikku ?
Le pitch et les couvertures vendent du rêve. Une divinité jalousée dans un monde oriental à l'exotisme soutenu avait de quoi faire un titre plutôt pas mal mais c'était sans compter sur la méforme de Raika Mizushima... Il faut croire que la jeune auteure n'était pas en pleine possession de ses moyens lorsqu'elle a réalisé son oeuvre (ou alors son éditeur l'a bien modifiée). Premier élément qui saute aux yeux et qui en rebutera plus d'un : le graphisme. Une fois à l'intérieur, oubliez ce que vous avez vu sur les sublimes couvertures auxquelles les éditions komikku ont eu la bonne idée d'ajouter un grain les rendant particulièrement agréables une fois en main. On se trouve en présence d'un trait fin pas super bien proportionné avec un nombre d'arrière-plans blancs pas forcément du meilleur goût (et pas toujours justifiés) et un niveau de détails largement en dessous de la moyenne du genre. De plus, le croisement des univers provoque un effet de cassure qui enlève le peu de réalisme qui restait au titre.
Passé la déception graphique, on découvre des personnages très fades. Le héros Utarid cherche un moyen d'honorer la mémoire de son père en protégeant une déesse mystérieuse et pas franchement loquace dont le seul réel atout est la beauté. Eh oui, jusque là, il n'y a pas grand chose qui viendra éveiller votre curiosité d'amateur de seinen. Le plus violent restant le mélange des genres dans la narration. Eh oui, l'auteure nous propose un mélange entre science-fiction et Moyen-orient qu'il est très difficile de considérer comme réussi. On se retrouve donc avec des aliens qui portent des turbans et des gens qui se battent à coup de pistolets lasers tout en se déplaçant à dos de chameau (j'exagère à peine !)... Raika Mizushima a dû vouloir créer une petite aventure avec une fuite des deux protagonistes avant de changer d'avis puisqu'ils se retrouvent capturés très rapidement. Le but de la manoeuvre ? Focaliser l'action sur les luttes d'influence autour de la déesse Fatima. Pour le coup, je dirais que c'est l'un des points positifs du titre même si on se rend très vite compte que l'auteure reste en surface et ne cherche pas vraiment à rentrer dans le détail. Changer d'orientation était une bonne idée, encore aurait-il fallu aller au bout du processus même si, en deux tomes, ce n'était pas forcément facile.
Il faut se rendre à l'évidence, on se trouve en présence du plus mauvais titre que les éditions komikku ont sorti chez nous (encore une fois, c'est mon avis et il n'engage que moi). Il faut dire que cette série n'a pas grand chose pour elle : graphisme douteux au possible, personnages au charisme inexistant et un mélange Moyen-Orient/Science-fiction pas du meilleur goût... Il aurait presque été plus agréable d'avoir une petite aventure dans le monde enjôleur des Milles et une nuits pour que l'oeuvre soit réussie. Amateurs de seinen du même genre (le titre est vendu en tant que tel), je ne pourrais que vous conseiller de vous diriger vers Altaïr (même s'il est catégorisé comme shônen aux éditions Glénat) ou vers d'autres titres plus généraux de l'éditeur comme Reversible Man ou encore le Maître des livres, vous y prendrez bien plus de plaisir.
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