3.5/10Forbidden Love

/ Critique - écrit par juro, le 18/01/2007
Notre verdict : 3.5/10 - Forgetting Love (Fiche technique)

Tags : love forbidden amour jeux histoire paris femme

Parmi la longue liste de manga qui aimerait se faire un nom en parvenant à concurrencer les canons du genre, Forbidden Love ne prétendra qu'à une petite place, regardant d'en bas les top des meilleures ventes. Avec un goût certain pour les prises de tête féminines à n'en plus finir, le manga part sur de mauvaises bases, tendant à nous faire croire à une relation incestueuse inopinée. Passé le premier soupir, voici ce qu'il en reste...

Un frère et une soeur, chabadabda...

Forbidden Love
Forbidden Love
En voyage à Rome, Kasumi passe une nuit avec un bel inconnu. Revenue au Japon, elle découvre avec stupéfaction que l'inconnu en question n'est autre que son frère qu'elle n'a pas vu depuis une quinzaine d'années et avec qui elle doit partager un appartement. Elle se retrouve alors déchirée entre ses sentiments et ce que la morale lui dicte de faire...

Pas le temps de se demander ce qui se passe, l'intrigue prend les devants, exposant clairement une situation de base incongrue mais dont le lecteur connaît déjà les grosses ficelles de la longue série après la lecture d'un demi volume. Pour l'originalité, on repassera... Mais surtout, on s'offre un duo amoureux fort en caractère, aux personnalités suffisamment variées par rapport à la masse de shojô, pour les prendre en considération. Eventuellement, le duo peut devenir un triangle avec l'intégration de personnages supplémentaires, apparition sporadiques car l'action est bel et bien centrée sur le couple du postulat de base. Le thème de l'inceste remis de façon récurrente sur la table laisse bouche bée devant un manque grave. Celui de construire une intrigue. La découverte de l'inceste tombe comme un tartine au Nutella qui aurait fait un triple salto : on y croit pas une seconde. Pire. Elle plombe le reste du manga... Quite à parler d'inceste dans un genre totalement différent, on recommandera Old Boy.

Jeux interdits

La collection Akiko montre l'amour et ses actes et non les purs sentiments de lycéens découvrant la vie dégage dans tant d'autres shojôs. A ce titre, Forbidden Love s'en tire plutôt avec les honneurs, effleurant un tas de thèmes. Les amours cachés, l'hypocrisie latente entre les couples sont évoqués sans pour autant atteindre des sommets d'ingéniosité. Pourtant, l'histoire lasse, la faute à la première à ses personnages de caractère terriblement inscrits dans leurs carcans, qu'ils n'en dérogent plus pour ne finir par être que des copies des canons du genre : Kasumi pleurniche et se prend la tête à longueur de temps alors que son frère alterne les scènes et les rôles de grand frère / petit ami (à en finir par être détestable). Un jeu malsain s'installe mais les ficelles shojô apparaissent à tout bout de champ. Il va sans dire que Forbidden Love s'essouffle à chaque nouveau volume...

Côté dessin, un effort à été porté sur les personnages mais là encore, passé l'effet de surprise, le reste devient classique. Offrant un univers cohérent d'une troupe d'étudiants vivant leur vie quotidienne, le trait travaillé propose des personnages plutôt « bien en forme » même si les proportions laissent parfois dubitatifs (les mains de Freddy dans Forbidden Love ?). Découpage et remplissage de rigueur. Edition de qualité convenable. Un shojô, quoi.

Comme un amour de vacances, Forbidden Love se présente avec son petit air de « ne pas y toucher », séduit par son caractère atypique et puis c'est l'emballage, le roulage de patin à tout va. On se permet une fantaisie puis une deuxième puis... Oh ! Stop ! Un amour de vacances ne dure qu'un temps et en se prolongeant et ressassant les mêmes tourments encore et encore, on en vient à être déçu, à s'en contenter pour simplement faire passer le temps en position assisse ou couchée. Et finalement, on passe à autre chose...