6.5/10Fragment

/ Critique - écrit par juro, le 30/11/2006
Notre verdict : 6.5/10 - Des larmes dans la neige (Fiche technique)

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Après le larmoyant et tragique Larme Ultime, Shin Takahashi nous revenait avec un manga bien différent à tous les aspects. Premièrement, sa cible. En prenant le parti de créer un shônen s'adressant à un public des plus jeunes, le mangaka rend un travail beaucoup plus comique et moins profond que sa précédente oeuvre. Deuxièmement, un personnage principal féminin victime et confondant pleurs et torrents. Troisièmement... vous le saurez en lisant ce Fragment de texte...

Des pleurs dans la neige

Fragment
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Dans un minuscule royaume, en passe d'être enseveli par la neige qui tombe sans cesse, des enfants prennent part à une lutte sans pitié pour retrouver une dignité perdue... et la faculté d'éprouver des sentiments, nommés Presköm. Sur les pas d'Icolo, héritière de la couronne qui travaille comme servante et n'a jamais connu la joie, une quête insensée va se dessiner pour réapprendre les émotions humaines en obtenant ce fragment de bonheur qui lui manque. Dans un monde qu'elle n'imagine pas aussi dévasté, ses rencontres vont bouleverser la situation politique du royaume pour un apprentissage sur le tas des comportements à adopter en tout lieu. Le voyage ne fait que commencer et il sera long et pénible...

Amateurs de soupçons lacrymaux et d'ambiance atypique, vous serez servi à votre guise car Fragment, royaume de neige se fait le chantre de poursuivre la méthode Chiise puissance 4 ! Icolo présente un grand nombre de faiblesses et représente la pleurnicharde dont Takahashi aime visiblement faire les protagonistes mais contrairement à Larme Ultime, elle ne prend quasiment que le rôle d'observatrice d'un monde en changement constamment dans lequel la terreur n'a d'égal que sa cruauté. Les forces armées en présence dominent toute opposition par la violence sans se poser la moindre question de l'avenir incarnée par Icolo et ses rêves plein de compassion pour chaque être rencontrée. Le scénario se complexifie progressivement par rapport au début utopique et idéaliste des volontés des Presköm pour devenir une intrigue à multi facettes dont les recoupements bouleversent la vision des choses.

Fragment de Larme Ultime

L'héroïne est poussive, négative avec des élans de positivisme rares mais précieux pour trop vite s'effondrer dans les méandres de ses pensées noires. Son animal de compagnie, sorte de mascotte de la série prend le rôle comique de l'histoire. Chacun voit ses attributs se complexifier, à l'instar du foufou Blanco ou des enfants rebelles, mais le postulat de départ reste tout de même longtemps en tête, à savoir un shônen manga avec des légères touches de seinen de ci, de là, par instants. L'intrigue prend véritablement forme mais très mal aidée par le ton trop enfantin donnée à l'histoire. Les réflexions et certains passages non comiques dissimulent mal le ton qui vire du très cru seinen violent et plein de réflexions à des passages manquant de punch, ressassant les valeurs du shônen, laissant le lecteur dubitatif sur son contenu global.

Côté dessin, Shin Takahashi adopte le trait qui lui a permit de rendre Larme Ultime unique, caressant ou durcissant les personnages selon l'option voulue avec un remplissage vide, peu important pour l'histoire, tant celle-ci est basée sur une psychologie de personnages développée. Ceci est moins le cas dans Fragment qui remplit plus les cases, insufflant la même énergie dans les visages expressifs pour finalement rendre le manga plaisant. Le SD n'est jamais très loin et le mangaka mêle habilement trait humoristique et tragédien faisant passer son lectorat d'une émotion à travers un « mise en case » intelligemment mise en avant.

Fragment c'est un peu les restes de Larme Ultime... Pas totalement abouti, pas encore tout à fait prenant mais en passe de le devenir, le mangaka s'améliorant à chaque volume pour développer l'embryon de scénario déjà apparu. Un manga qui ne demande qu'à se découvrir avec le temps. A voir, à voir...