Le France dans le Japon - La France et l’animation (7)

/ Dossier - écrit par OuRs256, le 24/09/2013

Ce dossier vise à regarder en particulier ce qui se passe du côté du manga. Cependant, quand on parle de la France et du Japon, il est difficile de ne pas citer un animé comme Gankutsuou (le titre signifie «Le roi de la caverne» en référence à celui qui donne la carte au trésor en prison à Edmond Dantès dans l’œuvre originale) qui marie à la perfection la culture de nos deux pays.

Chapitre 6 : Dans l’animation - Gankutsuou.

Gankutsuou (巌窟王), Studio GONZO, Mahiro MAEDA


Un bien joli coffret...

Dans Gankutsuou, il est question d’un jeune garçon nommé Albert de Morcerf, un jeune noble qui vit dans un Paris futuriste. Alors qu’il profite d’une séance à l’opéra sur la Lune, il voit un homme étrange donner un bouquet de fleur à la chanteuse. Qui cela peut-il bien être ? Des rumeurs parlent du Comte de Monte-Christo, un nouveau riche qui commence à faire parler de lui dans la communauté aristocratique lunaire. Lorsqu’Albert rencontre ce mystérieux Comte nouvellement arrivé, une relation étrange se tisse entre eux et après un dîner, il accepte de lui faire visiter Paris (où la Tour Eiffel a disparu). Il se pourrait pourtant que le Comte n’ait pas que de bonnes intentions le concernant... 

Ce qui frappe d’emblée dans Gankutsuou, ce sont les graphismes. On le voit sur les images (que vous pouvez trouver partout sur internet) mais c’est encore plus visible lors d'un visionnage. Les textures sont mouvantes, c’est à dire que les personnages bougent et le «tissu» de leurs habits bougent en même temps. Cet effet ajoute au côté futuriste de la série et le Paris imaginé par les Japonais du studio Gonzo est assez troublant. Il conserve son côté européen suranné tout en créant une modernité extrême. Le petit clin d’œil de la série à notre langue se trouve à chaque début d’épisode. Après le générique d’ouverture, le doubleur du Comte nous donne la couleur de l’épisode que l’on va regarder... en français ! Le rendu n’est pas forcément très audible (quand les mots font plus de trois syllabes, c’est même très très difficile à comprendre) mais on apprécie l’effort fait par le studio pour donner un côté plus authentique à la série.

L’adaptation en elle-même est assez libre. On retrouve les personnages principaux de l’oeuvre original (Mercèdès, les trois traitres, le Comte...) tout en ajoutant un côté fantastique assez prononcé. Ainsi, Edmond Dantès passe un pacte avec le mystérieux Roi de la caverne (il le trouve grâce à la fameuse carte au trésor), sorte d’entité diabolique qui le ronge de l’intérieur et fait de lui un semi-vivant (il ne ressent plus le plaisir ni la faim, ...). On peut aussi voir des combats de méchas (des robots géants typiquement japonais) vers la fin de la série. 

Mini-conclusion. 

Oui, c'est vrai, ce n'est qu'un exemple mais en cherchant, vous pourrez trouver de nombreux animes qui font référence à la France (et même dont l'action se passe dans notre pays). Cependant, et encore une fois, les Japonais réussissent à se réaproprier les oeuvres qu'ils utilisent pour obtenir des résultats totalement originaux comme en témoigne cette adaptation très libre du Comte de Monte-Christo d'Alexandre Dumas. 

Pour terminer notre dossier, je me suis dit que retourner à la source serait une bonne idée et c'est pour cette raison que j'ai été poser la question directement aux éditeurs. Vous pourrez découvrir leur avis dès jeudi prochain.