8.5/10Georgie - le manga

/ Critique - écrit par juro, le 11/05/2007
Notre verdict : 8.5/10 - Back in Australia (Fiche technique)

Tags : georgie manga abel arthur fille laurent dessin

Sortie de sa cambrousse australienne pour accoucher de sa version papier après que les DVDs soient parus il y a quelques temps, Georgie fait parti de cette tranche de manga mythiques qui ont fait la réputation des séries animées d'Extrême-Orient. Et il faut bien avouer que l'histoire se révèle toujours aussi prenante, à cent lieux des shojôs d'aujourd'hui. Illustré par un mangaka très en verve, voici une histoire dimensionné pour être un chef d'oeuvre dans son genre et qui n'en finit pas très loin...

Georgiaaaaaaaaaaaaaaa

Georgie
Georgie
Au 19ème siècle, en Australie, alors qu'il rentre chez lui par une nuit d'orage, un fermier découvre, bloquée sous un arbre et à bout de souffle, une femme qui tient un bébé. Avant de mourir, cette dernière l'implore de sauver son enfant. Georgie, car tel est le prénom de cette petite fille, vient de trouver une seconde famille et c'est sans se douter du secret de sa naissance qu'elle va grandir entourée de ses frères Abel et Arthur. Espiègle, elle vit alors des jours heureux et ce, même si elle ne comprend pas toujours la sévérité de sa nouvelle maman. Mais le passé ne va pas tarder à ressurgir...

Si les grosses ficelles semblent apparaître dès les premières pages du manga, l'histoire va prendre une proportion énorme en mettant en scène une véritable tragédie en cinq actes. Entre l'Australie profonde et le Londres luxueux, l'histoire de la petite paysanne au destin rocambolesque est connu de tous les trentenaires ayant allumés leur télévision dans les 80's... et pourtant, de l'anime au manga, le destin de Georgie est moins édulcoré, plus noir, encore plus tragique. Coeur de pierre s'abstenir, le manga profite de son adaptation animée pour attirer la curiosité, d'autant plus lorsqu'il combien un scénariste et un dessinateur de talent. A travers un trio amoureux aux personnalités bien creusées, la beauté et le charme de la gamine seront source de convoitise pour deux frères et un aristocrate anglais, semant trouble et entraînant son paquet d'événements nauséabonds. La lutte pour la jeune femme sera sanglante...

Comme un boomerang

Tous les codes du shojô sont posés à l'état brut dans Georgie. Au-delà des traditionnelles questions d'ordre sentimental, c'est véritablement une aventure et une découverte du monde et des relations aux autres qui se créent par l'intermédiaire du personnage de la jeune fille. Le goût de la découverte et des grands espaces ajoute un petit plus pétillant qui crée une sacrée différence : l'intrigue en devient encore approfondie et les bouclettes blondes du protagoniste, garçon manqué au premier abord, sont emportées dans un fatras impressionnant en rebondissements. Pas le temps de souffler, Georgie ne s'atermoie pas pendant des volumes sur des dilemmes sans queue ni tête mais vogue plutôt vers un déluge de faits et événements soufflants et bien narrés.

Graphiquement, Georgie ne s'ennuie pas des convenances vieillottes de l'époque en ressortant tous les stéréotypes de l'époque (voir La Rose de Versailles) avec des décors florissants et des visages rondouillards dans lesquels les yeux étoilés prennent une place importante mais s'affinant progressivement les années des personnages passant. L'influence de Tezuka joue clairement dans le dessin de Yumiko Igarashi qui en profite pour annoncer les futurs bishounens actuels avec ses personnages masculins androgynes. Toute une époque.

L'effet nostalgique joue autant que la qualité intrinsèque du manga pour faire de Georgie une oeuvre à recommander absolument, posant les bases de la tragédie comme rarement dans le manga. Un des très rares shojô à lire, fille comme garçon, pour revivre le mythe d'une histoire rude et cruelle. Les mouchoirs seront de sortie à la fin du dernier volume.