8/10Ghost in the Shell - Stand Alone Complex : Solid State Society

/ Critique - écrit par juro, le 16/09/2007
Notre verdict : 8/10 - Soupçonner l'insoupçonnable (Fiche technique)

Tags : ghost shell solid state society stand alone

Un nouveau film s'ajoute à la saga Ghost in the Shell et bien évidemment la qualité est au rendez-vous.

Suite quasi-directe de la seconde saison de Ghost in the Shell : Stand Alone Complex et des Onze Individuels, le film Solid State Society se pose comme le prolongement des aventures de la section 9 dans un univers toujours aussi cybernétique mais dont la touche humaine résistante n’a pas dit son dernier mot. Avec en point d’orgue, le retour du major Kusanagi dans une unité policière en plein recrutement apparaît comme un retour aux sources surtout lorsque des mystérieuses disparitions d’enfants immigrés sont à l’ordre du jour.

Le complexe de la solitude

Nous sommes en 2034. Cela fait 2 ans que Motoko Kusanagi a quitté la Section 9, Togusa est maintenant le nouveau leader d'une équipe dont le nombre a considérablement été revu à la hausse. Cette nouvelle Section 9 affronte une série d'événements complexes et leur enquête révèle l'implication d'un hacker de classe archi-mage, nommé le Marionnettiste. Tandis que Batô mène l'enquête de son coté, il rencontre Kusanagi. Elle repart en lui disant : "Tiens toi à l'écart du Solid State". Un doute envahit Batô, Kusanagi pourrait-elle être le Marionnettiste ?

Solid State Society (c) Beez
Solid State Society (c) Beez
A l’instar de la seconde saison de la série ou Ghost in the Shell 1.5, la section 9 a recruté massivement pour couvrir tous les terrains et cette nouvelle affaire s’attaque à la société japonaise même. A travers un complot politique de grande envergure, c’est tout le nationalisme nippon qui est pointé du doigt. Le terrorisme apparaît comme un moyen de renouveler une population en plein déclin autour d’une organisation gouvernementale utilisant tout type de moyens et connexions technologiques au mépris de l’autorité. A travers le film, la pensée développée par Masamune Shirow pousse le bouchon encore un peu plus loin dans les réflexions sur la condition des êtres cybernétiques. Plusieurs scènes laissent à penser que le changement est en marche et que ce Solid State Society pourrait s’avérer comme un tournant dans l’univers de Ghost in the Shell. Et ce, pour de multiples raisons…

Section en crise

Tout d’abord, par l’écart toujours plus important qui se creuse entre humain et cyborg, montrant une fois de plus la méfiance et la haine que se renvoient les deux camps.La section 9 en est la parfaite illustration et se trouve au bord de la crise. Elle a mûri en agissant moins comme une escouade de policiers d’élite mais plutôt comme une véritable organisation où les rapports de force se montrent présents. Les têtes brûlées (Batô) s’opposent considérablement au nouveau chef promu (Togusa) tandis que les détectives en free lance commencent à être fortement suspectés... Si les silences en disent dorénavant plus long sur la situation, l’éclatement et l’opposition de la brigade commence à se faire sentir. En effet, outre le doute persistant sur les motivations du major, cet épisode montre que le terrorisme atteint les hautes sphères du pouvoir mettant de nouveau en avant le rôle difficile d’un chef Aramaki fatigué mais toujours aussi vigilant à protéger ses hommes. Et le danger toujours plus grand apporté par l’insaisissable Marionnettiste continue de s’étendre…

Différemment du manga, le film apparaît plus épuré, citant moins de références et de détails parfois assommants ou paraissant prétentieux. Reprenant l’ambiance imprégnée lors des deux saisons de Stand Alone Complex, le film réadopte à merveille la patte de Kenji Kamiyama et la musique de Yoko Kanno. Pas de doute, les deux font la paire. Scènes d’action virevoltantes répondant à musique métallique et Solid State Society prend les allures d’un vrai Ghost in the Shell. Pas de véritable changement, les effets de mise en scène sont toujours aussi admirables à visionner et le film n’en profite que plus encore.

Bien fournis en bonus, Beez fait les choses en grand avec La vie des Uchikoma, véritable petit bijou de clip rempli d’inventivité dans la même lignée que pour les Tachikoma dans la série. Mais c’est surtout un CD supplémentaire garni d’interviews et de reportages en tout genre montrant le défi que représentait la production.

Cette nouvelle pierre apportée à l’édifice de la grande saga de science-fiction animée nippone se place dans la continuité, créant un nouveau pan à toute la réflexion entreprise par Masamune Shirow, pas du tout trahi par ce script parfaitement construit mais au dénouement tellement énigmatique qu’il ne fait pas progresser fondamentalement l’histoire mis à part, un retour qui présage du meilleur pour la suite…

La bande annonce