Les Glénat du mois de mars 2015

/ Critique - écrit par OuRs256, le 29/04/2015

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Le mois en deux mots trois mouvements : turban / « faucheur » / baygon / panier / dinosaure / ? / androgyne / machiavélique / bibine / état grippal / nourriture / dissension

Les Glénat du mois de mars 2015

Altaïr 4 : Le tome 4 d’Altaïr est court mais intense. On retrouve notre héros à Vénédikt, une cité état florissante grâce au commerce. Malheureusement, ses politiciens sont aussi pourris qu’ailleurs, c’est à dire qu’ils sont prêts à tout pour faire proposer leur patrie, même à en laisser d’autres tomber sous les balles… Kotono Kato nous fait comprendre l’importance des mots qui servent à formuler les alliances et surtout la façon dont les politiciens les utilisent à leur sauce. C’est dans ce climat que Mahmud va faire la connaissance d’un nouvel allié aux talents multiples qu’il obtiendra après une démonstration de détermination étonnante. Je suis étonné, une fois de plus, par ce titre qui sera parvenu à me tenir en haleine du début à la fin. Les chapitres sont particulièrement bien travaillé et chaque détail à son importance. On remarque que l’auteur glisse énormément d’indices au fur et à mesure des chapitres et il faut vraiment faire attention pour ne rien rater. On regrettera presque que l’histoire principale se coupe si vite puisque la fin du tome sert à présenter une nouvelle que l’auteur a réalisée à ses débuts. On n’y retrouve malheureusement pas le piment et l’intérêt que l’on connaît… 

Bleach 62 : Les Quincy continuent leur combat pour annihiler la Soul Society et tous ceux qui y vivent. Le massacre commencé il y a quelques tomes continue et c’est toujours aussi violent. Hitsugaya est en bien mauvaise posture sans son bankai (preuve une fois encore qu’il est assez faiblard). Alors oui, j’aurais très bien pu me passer de la phrase précédente mais je ne manque jamais une occasion de cracher sur Hitsugaya (c’est l’un des personnages les plus côtés de la série selon moi). Revenons donc au vrai héros de ce tome 62, j’ai nommé Komamura. Le capitaine moitié homme moitié rob— euh… non, moitié homme moitié loup revient avec une force inattendue et va sonner la révolte chez les shinigami en étant le premier à maîtriser un Quincy en mode « libération » (pas le journal). Kubo prend son temps pour cette ultime bataille qui se développe un combat (dantesque) à la fois. De là à se dire que l’auteur veut étirer son oeuvre jusqu’au tome 100, il n’y a qu’un pas. Ce n’est pas pour autant désagréable. Non, au contraire. Son inaptitude à pondre un scénario correct est largement compensé par son dessin exceptionnel (emmené par des personnages poseurs à souhait) et dont il est très difficile de se lasser. 

Cagaster 5 : Ilie et Kidow font le sprint final pour s’emparer de la salle du trône. Ils sont toujours poursuivis par les troupes d’Adham sauf si ces dernières ont le malheur de rencontrer Acht sur leur chemin… Difficile d’en dire beaucoup plus sachant que ce cinquième et avant-dernier tome ne comporte que très peu de pages de l’histoire principale. Je me demande d’ailleurs si Glénat n’aurait pas pu réunir les tomes 5 et 6 en un gros volume de 300 pages pour avoir quelque chose d’un peu plus probant. Le lecteur sortira assez frustré puisque le « dernier » chapitre a été coupé en deux pour une raison que j’ignore (mais qui deviendra peut-être clair avec le sixième opus). On sent quand même un grand sens de la mise en scène avec bon nombre de personnages qui tirent leur révérence de manière spectaculaire. L’auteure sait jouer avec les ellipses / changements de scènes dans une narration aux petits oignons qui tient parfaitement le lecteur en haleine et qui le fruste justement en « fin de volume » (qui n’en est pas vraiment une). Petit bonus pour les fans de l’univers de Kachou Hashimoto, vous trouverez une histoire un peu hors série « L’aventure de la princesse Butterfly ». Elle met en scène des personnages de la série de manière un peu plus légère (mais toujours aussi efficace) que les événements de la fin de la série, de quoi faire une petite respiration avant de repasser aux choses sérieuses.

Les Glénat du mois de mars 2015

Dream Team 17-18 : Les membres de l’équipe de basket de Kuzuryu sont aux prises avec Taiei. Dans un match amical où l’enjeu est unilatéral, chacun donne tout ce qu’il a pour se dépasser et montrer qu’il ne prend pas le basket à la légère. Après plusieurs mois d’absence, Dream Team revient dans une édition en tome double qui devrait permettre à Glénat d’être un peu plus régulier au niveau des sorties. Qu’est-ce que ça change pour le lecteur ? Pas grand chose si ce n’est un tome un peu plus épais (il y a plus de 400 pages quand même) et la disparition de l’une des couvertures. Alors oui, c’est dommage, surtout quand on aime autant que moi le trait de Takeshi Hinata mais c’est un bien maigre sacrifice pour avoir la suite de la série. Et sinon, niveau contenu, ça donne quoi ? Eh bien, plus qu’un match traditionnel, on sent que l’auteur ne s’attarde pas sur ce match pour rien. Chaque personnage a ses raisons de continuer à jouer et on a le droit à un focus à chaque fois. Chaque membre de Kuzuryu a son importance et l’équipe n’est plus juste un assemblage de circonstance. Tous ont une raison d’être là et le sont de leur propre volonté. C’est quelque chose qui leur manquait auparavant mais difficile de se plaindre maintenant du manque d’esprit d’équipe ! L’auteur prend le parti de ne pas exprimer chacune des motivations de ses personnages par un flashback même s’il y en a un ou deux qui se baladent par ci par là. Au contraire, il déploie une palette narrative complète avec introspections, réflexions adverses, déclencheur venu d’un partenaire… Comme si ça ne suffisait pas, l’apparition d’un nouveau rival vient casser complètement la dynamique du match. La narration change complètement pour se focaliser sur ce nouveau personnage, pas très haut mais particulièrement habile de ses mains. Plus qu’un zoom, on dirait que le match a été organisé dans le simple but de le faire apparaître (alors qu’il n’est sur le terrain que quelques minutes), un vrai coup de génie d’Hinata. Dream Team est probablement l’un des meilleurs titres sportifs sur le marché français. Oubliez les Kuroko’s Basket et leurs bellâtres aux pouvoirs venus d’ailleurs et autre Haikyu et ses sauts surréalistes (même si j’adore les personnages de la série), le titre de Takeshi Hinata possède tous les éléments d’un excellent shônen (dépassement de soi, personnages avec une volonté forte, des épreuves à surmonter…) couplé à une narration exceptionnelle. Vraiment, il serait dommage de s’en priver. 

Jabberwocky 2 : Assurément parmi les auteurs les plus géniaux publiés en 2015, Masato Hisa est sur le devant de la scène en mars avec le deuxième tome de Jabberwocky chez Glénat mais aussi les deux premiers volumes d’Area 51 chez Casterman (dont nous vous parlerons TRES bientôt). Dans ce deuxième opus des aventures de Lily Apricot et Sabata Van Cleef, on découvrira une histoire de famille assez tordue mais aussi les origines d’un chinois qui a laissé son nom dans l’histoire. Le premier volume mettait la barre haut mais le deuxième la relève encore une fois. Le style graphique gagne énormément en lisibilité et l’auteur semble le maîtriser de mieux en mieux. Les personnages principaux forment un duo de choc qui ferait pâlir bon nombre de romanciers. Ils se complètent, s’entraident et on serait presque tenté de dire qu’il y a plus que de l’amitié entre eux. Repérer toutes les références culturelles est un vrai petit bonheur, tant dans l’image que dans le texte (un joli pouce levé pour la traduction qui n’a pas du être si facile que ça). Si vous aimez l’action, la réflexion et que vous souhaitez lire quelque chose d’atypique, n’hésitez pas, même s’il n’en est qu’à son deuxième tome, Jabberwocky est déjà un must have

Kokkoku 1 : Dans ce nouveau seinen proposé par les éditions Glénat, Seita Horio s’intéresse à la famille Yukawa. Alors qu’ils semblent mener une vie paisible et sans histoires, deux de ses membres se font kidnapper. Commence alors une « course contre la montre » dans ce qui ressemble à une faille temporelle où le temps est figé… Kokkoku… C’est confus ! Pour être sûr de ce que j’allais écrire, j’ai pris la peine de le relire deux fois mais rien n’y fait, je me pose la même question à chaque fois « Mais qu’est-ce qui se passe ?! ». L’auteur a décidé de lancer son lecteur en plein délire : pierre qui pige le temps, pouvoir de téléportation qui marche à moitié, personnages secondaires qui peuvent bouger dans un monde censé être figé sans qu’on sache pourquoi, montre géant qui éclate des crânes entre ses doigts… Je pourrais continuer car la liste est longue. Quand la fille demande à son grand-père des explications, ce dernier répond qu’il ne sait pas vraiment comment répondre… Le trait n’est pas horrible mais n’a rien d’exceptionnel non plus, ce qui n’aide pas vraiment à rentrer dans l’univers… Juger la série sur ce premier tome reviendrait à signer son arrêt de mort puisqu’en tant qu’introduction, c’est complètement raté. On verra donc comment l’auteur continuer son récit et surtout, s’il va nous proposer quelque chose qui tient debout où du moins que l’on puisse comprendre dès le prochain tome.

Les Glénat du mois de mars 2015

La Tour Fantôme 6 : Taïchi et Tetsuo sont tombés dans le piège tendu par Marube. Ce dernier va les pousser à bout et surtout à se trahir l’un/l’autre. C’est donc dans un climat particulièrement propice au conflit que commence le jeu de Marube : une exploration de la tour en groupes. Le détail qui tue ? Il a fait venir un petit nombre de criminels pour pimenter le jeu (mais surtout servir de chair à canon) et annonce que chaque groupe pourra garder la moitié des gains… L’auteur nous fait clairement comprendre que la fin est proche (il ne reste que trois volumes) au moment où Marube lance le « sprint final ». Ce petit jeu est, en somme, le point culminant de sa perversion. Il va jusqu’à débaucher des criminels pour assouvir ses désirs malsains et nul doute qu’il tentera de profiter de Tetsuo une fois qu’ils seront dans la tour (ce n’est pas l’espace mais je doute que quiconque l’entendra crier…). En tout cas, tous les acteurs sont en place et les derniers mystères restants ne devraient plus tarder à être résolus. Un an après la sortie du premier tome, le rideau est en train de tomber sur un très bon thriller qui aura su tenir ses lecteurs en haleine pendant un bon moment. 

Les Deux Van Gogh : Retrouvez la critique complète en suivant ce lien mais on vous laisse quand même avec la conclusion : Les Deux Van Gogh est un titre bien construit et qui propose un retour intéressant sur un peintre légendaire sans réellement passer par les chemins classiques puisqu’on passe ici par son frère. On regrettera juste un final qui n’était pas vraiment nécessaire et amené peut-être un peu trop rapidement. 

Les Gouttes de Dieu 36 : Les auteurs s’attaquent aux vins espagnols pour le onzième apôtre, ce qui donne à Shizuku et Issei l’occasion de faire un petit voyage chez nos amis de la péninsule ibérique. Bon, pour le moment, ce n’est pas super probant et on a le droit aux habituels clichés de la passion et de l’inconstance. La farce est complète quand le héros et ses amis se rendent dans un bar à vins où les gens regardent el clasico et où chacun tente de convaincre qu’une équipe est meilleure que l’autre via le vin. L’Espagne est pourtant un pays particulièrement riche en termes de gastronomie mais aussi d’oenologie et je ne les ai pas vu super bien exploités. Espérons que la suite soit un peu plus inspirée parce que pour le moment, je dois avouer que je ne suis pas convaincu plus que ça par la direction prise par la série avec ce onzième apôtre dont le texte était pourtant plutôt bien écrit…

Les Glénat du mois de mars 2015

Moyasimon 4 : Après trois tomes particulièrement bavards, Masayuki Ishikawa en remet une couche. Il y a du texte partout ! Dans les bulles, autour des cases, sur les traits qui délimitent les cases… Bref, il faut prendre son temps même si le lecteur n’a pas vraiment l’impression d’être récompensé dans ce quatrième volume. Les premiers chapitres complètement abstraits ne font pas vraiment avancer l’histoires et le kilo d’explications du professeur dans chaque chapitre n’aide pas beaucoup non plus. Il y a vraiment matière à alléger un peu tout ça et à le rendre un peu lourd pour un lecteur lambda, c’est probablement la clé du succès pour ce titre qui possède énormément de qualités. Son humour omniprésent, ses personnages attachants et aussi les nombreuses références à Nodame Cantabile (et même un petit crossover….). Bref, il y a quand même questions histoires sympathiques comme quand Sawaki perd son pouvoir mais pour ma part, j’attends beaucoup mieux de ce titre qui aux couvertures complètement fantasques. 

Tokyo Ghoul 10 : Ken continue à chercher le docteur Kano mais il va trouver Aogiri sur sa route ainsi que Shashi, ancien pensionnaire de la prison des goules. Ce dernier possède des capacités physiques bien plus importantes que les siennes, ce qui ne lui rendra pas la tâche facile. En plus de nous proposer des combats impressionnants et superbement maîtrisés, Sui Ishida nous offre un petit jeu de piste bien mené pour retrouver le bon docteur qui a plongé Ken dans un monde qui aura su le changer complètement. On s’attendait à des retrouvailles violentes et c’est ce qui se passe. Ken ne comprend pas certaines paroles de Kano ni même le fait que Lize soit encore en vie. Il se retrouve perdu en fin de volume, presque autant que lorsqu’il est devenu une goule. La seule différence ? Son expérience dans le monde de la nuit l’a endurci et en a fait un battant. Il sait comment prendre ce type d’information et sait qu’il va devoir agir s’il ne veut pas se faire avoir par Aogiri. Seul point négatif du tome : le personnage en couverture. Il s’agit d’une goule pleunicharde fan de Yamori. Il passe son temps à se plaindre à tel point que ça en devient vite agaçant. Puisqu’il a eu droit à une couverture, on se doute qu’il va avoir un vrai rôle… Chose qui paraît difficile à concevoir vu son état actuel… Les cartes sont donc redistribuées après ce dixième volume et on se demande bien quelles expériences tordues le docteur Kano va bien pouvoir réaliser au sein d’Aogiri ! 

Woodstock 9 : Comme dans tous les groupes, il arrive un moment où les avis des membres divergent et c’est ce qui se passe avec Charlie. Le groupe fait toujours face aux demandes incessantes de Makurazaki pour devenir leur manager. Cette dernière leur a trouvé un gros festival live mais pour y participer, ils doivent payer une somme astronomique. Le groupe n’a évidemment pas cette somme que la jeune femme se propose de leur prêter en échange de quoi, elle deviendra officiellement leur manager. Certains se posent des questions, certaines veulent accepter et d’autres refuser… Il faudra que Gaku se décide à prendre une décision mais le jeune homme semble pris par d’autres projets avec un certain Yotsuya… Yukai Asada nous propose un début d’histoire qui a l’air un peu plus intéressant que les problèmes de drogues chez les rockeurs au bon coeur. Il part ici de l’être humain bon et naïf qui se trouve en Gaku. Le jeune garçon se laisse toujours aussi facilement berner et va avoir du mal à voir ce qui se passe sous ses yeux. L’influence de Yotsuya est mauvaise et va donner une première véritable épreuve au groupe qui n’est pas aussi soudé qu’on aurait pu le penser. Un bon départ d’arc donc mais on attend de voir ce que ça va donner plutôt que de devenir positif trop vite.