Les Glénat du mois de novembre 2014

/ Critique - écrit par OuRs256, le 16/01/2015

Tags : manga glenat novembre tome editeur france edition

Le mois en deux mots trois mouvements : moyen-orient / insectes / vintage / voleuse / espace / mystère / chiens / bactéries / chair fraîche / montage.

Les Glénat du mois de novembre 2014

Altaïr 2 : Après l’incident qui a impliqué Ibrahim et Hisar, le conseil va faire Mahmud va comprendre qu’être pacha n’est pas une chose aisée. Le jeune homme va être démis de ses fonctions à cause de ses actions qui n’ont pas été réalisées avec la nation en tête mais plutôt pour des raisons personnelles. Il se met donc en tête de parcourir le monde pour mieux comprendre ce qu’est « la nation » et donc mieux comprendre ceux qu’il est censé gouverner et protéger. La série prend donc une direction totalement différente de ce à quoi on aurait pu penser. Il n’est plus question de complots et de manigances mais plutôt de voyage initiatique. Mahmud va forger son caractère mais aussi ses relations (il va participer au réseau d’espions de Zaganos Pacha) à force de voyages. Est-ce qu’il va enfin voir une réalité qu’il connaît mais qu’il avait oublié ? Est-ce qu’il va se rendre compte des qualités à obtenir pour gouverner avec talent ? La réponse dans les prochains tomes d’une série qui continue sur une très bonne note. 

Cagaster 3 : Le lourd passé de Kidow continue à se faire sentir. Le jeune homme ne donne pas vraiment l’impression d’être libre dans ses mouvements ni même de pouvoir faire ce qu’il désire. Il est comme bloqué par quelque chose. Du côté d’Ilie, le mystère commence à s’éclaircir et Kachou Hashimoto amène le flashback clé (celui que l’on attendait tous) avec brio. Evidemment, ce qui se passe en fin de volume soulève de nouvelles questions et de nouveaux problèmes mais il reste encore trois tomes pour le développer. En tout cas, l’auteure semble savoir ce qu’elle fait et où elle va puisqu’on ne décèle aucune incohérence (chose qui arrive assez souvent avec des titres en prépublication). Le côté auto-édition est donc plutôt bénéfique et permet de soigner particulièrement l’histoire et la narration. Mention spéciale aussi sur le découpage avec des cases dynamiques et souvent très grandes, ce qui permet un très joli travail sur les décors qui n’est pas déplaisant du tout. Cagaster continue donc son petit bonhomme de chemin et reste un très bon titre, une valeur sûre même, des éditions Glénat. 

Cyborg 009 17 : Après environ 6 mois d’attente, le tome 17 est enfin là ! Au programme, trois histoires complètes, la première parlera de Marathon et la passion des athlètes pour cette course folle, la seconde de maths et la dernière de légendes oubliées. Ishinomori n’a pas son pareil pour inclure des problèmes de société dans son récit. Il profite de son histoire sur un coureur noir pour dénoncer les pratiques dégoutantes des esclavagistes blancs qui, parfois, les forçaient à jouer les « renards » dans des parties de chasse. Est-ce qu’il stigmatise pour autant les blancs ? Pas vraiment. Il réussit à construire une histoire intéressante, d’une sensibilité remarquable et qui fonctionne toujours aussi bien à notre époque. Manga vintage par excellence, Cyborg 009 est un excellent titre qui possède toutes les qualités d’un hit. Ne laissez pas le dessin un peu vieillot   vous bloquer et tentez de rentrer dans la danse. Cette épopée en vaut la peine et un petit regain de popularité ne pourra qu’améliorer le rythme de sortie assez saccadé de ces derniers temps. Petite récompense dans l’adversité, Glénat semble décidé à réduire les écarts puisque le volume 18 sortira en mars ! 

Les Glénat du mois de novembre 2014

Kamikaze Kaito Jeanne 3 : Maron continue sa chasse au démon sous le nom de Jeanne tout en tentant de gérer sa romance avec Chiaki, rival qui lui a pourtant ouvertement demandé d’arrêter de se mettre en danger en chassant sur son terrain. Le problème se pose quand le père du jeune homme se fait posséder par un démon et enlève son fils… Bon, autant aller droit au but, Kamikaze Kaito Jeanne, c’est un titre que l’on pourrait qualifier de « choupinou ». Loin de moi l’idée d’utiliser ce mot comme un compliment, disons que le titre marche parfaitement pour le public auquel il s’adresse, soit les jeunes filles de moins de douze ans. Il y a de la romance, un peu d’action, cinquante kilos de trames avec des petits coeurs et des étoiles. Pour celles qui cherchent un shôjo un peu plus évolué, n’hésitez pas à vous tourner vers d’autres titres de l’éditeur, notamment ceux d’Ayuko qui sont bien meilleurs pour véhiculer des sentiments réalistes.

Knights of Sidonia 11 : Argl, plus que deux tomes et on aura rattrapé la parution japonaise ! Sachant que le tome 12 est prévu pour janvier, les suivants risquent de prendre leur temps pour arriver… Bref, revenons au volume 11. Le Sidonia capte un message de détresse de la planète Seven. Il vient d’une dénommée Telluru Ichigaya, une androïde fabriquée par un professeur qui vivait à bord du Sidonia. Son sauvetage sera difficile pour la simple et bonne raison qu’elle se trouve trop près du Grand Essaim, un gigantesque nid à gauna… Après, il en faut plus pour arrêter Tanikaze ! Cette mission de sauvetage que l’on pourrait voir comme complètement insignifiante prend la majeure partie du volume et pour une raison qui me semble évidente : Tsutomo Kihei souhaite montrer que les humains ont de la ressource. Ces derniers vont réussir un coup de maître (rien que ça) puisqu’ils vont échapper à une attaquer surprise de l’ennemi, éviter de se faire repérer par le grand essaim et ramener la « marchandise » à bon port sans aucune perte, le tout en utilisant des machines dépassées ! La construction de la mission et sa réalisation, tout est parfaitement mis en scène par un auteur qui a décidément le chic pour les combats spatiaux. Pour la suite, il semblerait qu’une nouvelle prétendante viennent gâcher (?) la fête chez Tanikaze qui réussit à se faire apprécier par des « femelles » de TOUT genre !

La Tour fantôme 5 : Taïchi et Tetsuo se sont mis à la recherche de l’écrivain Fuhenboku Sakai. Ce mystérieux personnage est lié à une connaissance des deux fuyards. Malheureusement pour eux, Marube n’est pas très loin et il se pourrait très bien que le passé les rattrape… Critiquer ce cinquième opus de La Tour fantôme sans spoiler est une tâche tout simplement impossible tant il est riche en révélations. Je ne vais donc pas vous gâcher le plaisir et vous laisser le digérer avant de revenir à la normal lors de la sortie du tome 6. Ce que je peux dire, c’est que pour une fois, la relation entre les deux protagonistes ne change pas d’un iota, ils sont un peu trop occupés à essayer de sauver leur peau pour pouvoir discuter ! Avec ses personnages un peu tordus et son intrigue bien ficelé, il serait dommage de passer à côté d’un titre aussi bon !

Les Glénat du mois de novembre 2014

Le Paradis des chiens 1 : Lorsque les chiens meurent, ces derniers vont au paradis des chiens.  Le résumé est simple mais efficace. Dans cette petite série en deux tomes, on suit les aventures de divers enfants dont les animaux vont connaître un destin tragique. Les histoires sont donc indépendantes et les jolies têtes blondes qui le liront pourront commencer par l’histoire qui leur paraît plus intéressante qu’une autre. Au niveau du dessin, c’est très standard mais clean (en fait, c’est un genre de trait shôjo allégé), ce qui favorise la facilité de lecture, élément clé des titres du genre compte tenu du public cible. Les animaux sont tout mignons et il faut avouer que ce nouveau titre dans la collection Kids de Glénat est un peu paradoxal. En effet, dans CHAQUE histoire, le chien meurt d’une manière assez abrupte et il faut avouer que c’est juste horrible de voir les petites bouilles finir ainsi. Pourquoi est-ce qu’on donnerait un truc aussi triste à des enfants ? Certains utiliseront l’argument de la catharsis car le donner à un enfant qui aurait perdu son chien pourrait l’aider à surmonter l’épreuve… En tout cas, sachez-le, c’est triste même si c’est bien fait !

Moyasimon 2 : Après un premier volume plutôt drôle mais assez standard, l’auteur cherche à installer son histoire en proposant des chapitres moins indépendants les uns des autres. En effet, on commence à voir le « clan » que les personnages vont choisir mais aussi le rôle qu’ils vont jouer. Attendez-vous une nouvelle fois à une avalanche de noms scientifiques de microbes et notamment à des découvertes sur la grippe plutôt sympathiques (son virus est sacrément fort !). Ce qui plaira moins, c’est cette quantité monstrueuse de texte. L’auteur en écrit des kilos, non pas parce que la situation le requière (certaines planches auraient été parfaitement compréhensibles sans les fameuses tartines…) mais pour une raison que j’ignore complètement. Il va même jusqu’à combler les trous avec des « mini-paragraphes » de descriptions (fantaisistes) des microbes. Alors oui, ceux qui n’aiment pas le blanc seront heureux mais ce que c’est long à lire ! D’ailleurs, il y en a tellement dans tous les sens que c’en est même parfois confus. Eh oui, en plus d’être une épreuve pour la traductrice, c’en est surtout une pour le lecteur… Bon après, il ne faut pas enlever ses qualités au titre. C’est toujours drôle, bien documenté et certains passages sont particulièrement intéressants pour les amoureux de la fermentation. Pour ma part, je me demande si l’auteur va réussir à caser plus 30 000 mots (chiffre totalement imaginé mais possiblement proche de la réalité ?!) par ouvrage encore longtemps !

Tokyo Ghoul 8 : Alors que le combat fait rage dans le repère d’Aogiri, l’action se focalise sur le combat entre Ken et Ayato, le frère de Toka. Sui Ishida ne peut pas résister et nous offre à cette occasion un délicieux flashback sur l’enfance des deux goules. On découvre donc leurs vies d’enfants, seuls avec leur père qui essayait tant bien que mal de les intégrer à la communauté humaine. Cependant, les réactions de l’un et de l’autre s’avèrent diamétralement opposées alors que leur nature de goule est découvert et qu’ils se font « bannir » par les humains… Au milieu de son gros fouillis (il y a des combats un peu partout et qui mettent en scène de nombreuses factions), l’auteur parvient à glisser un « moment » plus tranquille. En nous racontant le passé de Toka et d’Ayato, il se permet de travailler un peu plus sur deux des personnages principaux de son histoire qu’il ne pas en avant pour rien. En effet, il est intéressant de voir que de la même éducation peut naître un sentiment complètement différent selon la personnalité. Certaines personnes ont un sens des priorités très particulier et pour Ayato, la priorité est de respecter la dernière volonté de son père et donc de protéger Toka. Pour cette dernière, s’intégrer et parvenir à survivre est la clé et ce n’est pas la violence qui lui permettra de se fondre dans la masse. Et Ken dans tout ça ? Il est devenu monstrueux (dans tous les sens du terme) et chacune de ses apparitions vient changer complètement l’ambiance qui règne sur la scène. Sui Ishida a le chic pour créer une atmosphère pesante, dangereuse où tout peut arriver à tout moment et rien que pour ça, vous devriez jeter un oeil à Tokyo Ghoul.

Vertical 7 : Vertical fait partie de ces titres qui se prêtent extrêmement mal à la critique au tome par tome. Pourquoi ? Tout simplement parce que le schéma narratif ne change pas. Ce qui est un tout petit peu plus inquiétant, c’est que les histoires commencent à avoir un petit air de déjà vu. Même si l’auteur tente de nouvelles structures assez audacieuses (avec flashbacks, retour de personnages, etc), on commence à sentir les limites des histoires indépendantes. On peut comprendre que ce format marche particulièrement dans une revue hebdomadaire ou même mensuelle mais une fois les « nouvelles » compilées en tomes, la redondance n’en est que plus forte. Le lecteur espère toujours qu’il y aura une petite trame de fond qui se mettra en place pour les onze volumes à venir. Cela ne ferait que renforcer l’intérêt pour cette série qui dégage une chaleur humaine impressionnante. Eh oui, le plus gros point de Vertical, c’est son enthousiasme vis à vis du genre humain. L’auteur croit sincèrement que l’homme est bon et tente de nous le prouver grâce à son champion Sanpo. Plus que jamais, l’expression « aventure humaine » a du sens (bien plus que quand ces abrutis de candidats de télé-réalité l’utilisent sans savoir de quoi ils parlent). Sanpo a participé a tellement de missions de secourisme qu’on pourrait le croire las de voir la mort et l’adversité mais non, il persévère encore et toujours et ça, beaucoup devrait le prendre en exemple.