3.5/10Graffiti

/ Critique - écrit par juro, le 16/05/2007
Notre verdict : 3.5/10 - C'est de la bombe (de peinture) (Fiche technique)

Tags : graffiti art york graffitis annees europe artistes

Pour séduire la jeunesse, adapte-toi à ses goûts. Ce fameux proverbe est ressassé par les auteurs en manque d'inspiration prêt à faire n'importe quoi pour se forger un public. Se lancer dans la culture urbaine et les graffitis aurait pu s'avérer désastreux mais Choi Jong Hun est arrivé parvenant à maîtriser le rendu avec justesse... au détriment de tout le reste. Car si Graffiti fait la part belle aux dessins muraux, l'ensemble est tout juste passable.

Un Paquet de Graffiti

Graffiti
Graffiti
Do Kyung, étudiant à l'école des Beaux Arts, s'inquiète pour son avenir. C'est en traînant dans les rues qu'il fait la connaissance de Ghost et Headz, des graffeurs. C'est ainsi que Do Kyung va peu à peu découvrir le monde du graff'...

Exploitation d'un filon ou véritable passion pour le graff', il est difficile de se faire une véritable idée sur les intentions du mangaka. Cependant, à voir son travail inspiré des meilleurs taggers coréens, difficile de penser que celui-ci n'ait pas passé de longues heures d'études sur le sujet pour rendre un contenu assez ébouriffant. Retranscrivant avec plutôt pas mal de réussite la culture urbaine du dessin, Choi Jong Hun donne à Graffiti une teneur dans ce domaine mais cette qualité s'avère bien la seule. La seule oui, car le vide scénaristique entourant le manga se montre évident tellement celui-ci manque de tout : intensité, profondeur, bonne intrigue pour se révéler relativement faiblard derrière SA qualité. Les personnages se montrent basiques, voire simplistes, correspondant à des profils typiques de héros de shônen / sonyung de gentils bagarreurs passionnés et au grand coeur. La touche d'humour apporte un petit plus par instants sans pour autant surprendre considérablement.

Un tag vaut mieux que deux tu l'auras

L'histoire est relativement gentillette, pas bien méchante pour deux sous avec des moments de baston et de tag. Tout pour plaire à un jeune public masculin mais le manque d'intensité et de trame scénaristique semble tellement évident que cela devient gênant à lire. Graffiti est prévisible. Trop. Jusqu'à boire la bombe de peinture et le capuchon qui va avec. Bref, éculé ! Le message de la culture urbaine est à prendre avec de grosses pincettes. Excepté les termes techniques du graff' (et le look... mais ça paraissait tellement évident), l'ensemble manque cruellement de sens et de profondeur pour ne faire ressortir que le côté ludique. Ne vous attendez pas à prendre un cours de dessin ou deviner ce qui se cache derrière un graffiti, vous feriez une erreur.

Comme dit précédemment, les représentations des graffitis sont plaisantes, plutôt bien orchestrés tout du long avec une variété suffisamment importante. Tous les efforts du manhwaga s'y sont concentrés au point d'oublier le reste. Les personnages sont tout juste potables pour ressembler à quelque chose et le remplissage prend une forme primaire. En résumé, c'est pas terrible. Il y a de quoi être dessus pour une oeuvre voulant faire la part belle aux arts graphiques.

Graffiti se présente comme une approche favorable au graffiti avec un ton maladroit et manquant clairement d'un scénario qui aurait pu rendre à cet art sa juste valeur. Mais l'auteur ne possède suffisamment de référence et nous sert un banal sonyung sans prétention. Aussitôt lu, aussitôt oublié.