5.5/10Hellsing - la série

/ Critique - écrit par Djak, le 24/09/2007
Notre verdict : 5.5/10 - Gore, Gonzo, là ! (Fiche technique)

Tags : hellsing manga alucard vampires hirano vampire editeur

Un anime sympa, mais malheureusement inférieur au manga. Heureusement l'OST sauve le tout.

On sait désormais que Hellsing cache une mysticité apparente, du sang par dizaines de litres et un personnage central tout de rouge vêtu avec un sourire carnassier en coin. Cependant, cela n'a rien à voir avec l'ambiance romantique de Dracula et consorts mais plutôt celle de Blade vu que le personnage central se sert d'un flingue pour descendre tout ce qui bouge ! La qualité de cette bande-annonce était bien suffisante pour me faire franchir le pas et me décider à vous parler de Hellsing. Poussant plus loin ma petite enquête, j'ai appris que le studio Gonzo avait travaillé sur le projet tiré du manga de Hirano...

Crocs sanglants

Dans le Londres d'aujourd'hui, les vampires sont présents, semant la terreur, buvant le sang et transformant les humains en goules mais malheureusement pour eux, l'institution centenaire des chevaliers royaux protestants : Hellsing (du nom du professeur qui tua Dracula) dirigée par Sir Integra Falbulke Wingates d'Hellsing, jeune femme qui veille au grain à ce que les morts vivants ne prospèrent pas et emploie tous les moyens pour les exterminer. Plus particulièrement SON moyen ultime repose sur le fameux homme rouge avec lequel elle semble avoir un terrible secret... Alucard de son nom (oh ! la jolie inversion de lettres !) mais vampire de son état qui s'est acoquiné à défendre les humains en raison de la relation très forte mais mystérieuse qui le lie à Integra. Seulement, lui, n'utilise pas ses dents mais un gros flingue estampillé « Jesus is in heaven now » rempli de balles qui font mouche à tous les coups sur les corps flasques de ses adversaires qu'il renvoie morts une bonne fois pour toute sous forme de poussière. Son style cool et son attitude constituée d'un subtil mélange morbide, arrogant et ironique en font le personnage central avec un potentiel de destruction et de résistance sans égal aux coups de ces ennemis. Sans compter que celui qui se qualifie de « monstre » possède des pouvoirs immenses qui lui permettent de prendre un air supérieur chaque fois qu'il entre dans un combat.

Voyons voir ce que le studio Gonzo a à nous offrir en retour avec son catalogue déjà fort impressionnant en qualité (Full Metal Panic , Last Exile). Bizarrement, c'est une des premières fois où Gonzo s'attache à réaliser un anime sur un sujet aussi gore que celui-là et on peut dire que le studio s'en tire plutôt pas mal côté réalisation sur les treize épisodes produits. Comme d'habitude l'animation est fluide, nette et sans bavure. Côté baston, les scènes de combats sont toutes aussi violentes que dans le manga et la couleur ajoute un plus non négligeable à l'ambiance qui s'en dégage. Par contre, comme dans le manga, la constance du travail n'est pas toujours au rendez-vous et les différences entre les épisodes sont flagrantes (la pire étant celle entre les épisodes sept et huit).

Jesus is in heaven now

Côté personnage, Alucard a plus que jamais la classe et l'animation le met à chaque fois en valeur mieux que n'importe quel autre personnage lorsqu'il apparaît à l'écran. Integra conserve son côté dur de dirigeante et reste digne du manga par contre Victoria aura un rôle beaucoup plus important puisqu'elle est la véritable narratrice de l'histoire et qu'elle va faire l'apprentissage de la vie difficile que constitue son nouveau statut. L'action est centrée sur elle et ses hésitations sur le choix de sa vraie appartenance, humaine ou vampirique, tout du moins jusqu'aux scènes finales où son maître entre en jeu. On retiendra aussi le personnage du prêtre Anderson qui reste sans doute comme le plus réussi des adversaires.

Etant donné la complexité du scénario original, il paraissait difficile à Gonzo de pouvoir le retracer de manière fidèle mais le retransformer presque complètement gâche entièrement l'oeuvre de Hirano. En effet, ici, plus question de développer un scénario long et donc contraignant à adapter, tout est fait rapidement et ce ne sont que les trames des deux premiers volumes du manga qui sont retranscrites (et encore pas tout à fait) dans les épisodes, où le groupe des « pucés » veut en finir avec Hellsing. Gros raté scénaristique ? Oh que oui ! Les épisodes sont spectaculaires mais s'enchaînent sans véritable lien entre eux comme s'ils étaient indépendants les uns des autres : Alucard se contentant juste d'envoyer en enfer les différents monstres rencontrés... si bien qu'arrivé au douzième épisode, on se demande bien comment peut finir l'anime vu qu'aucune des questions principales n'a trouvé de réponses ! Et là, c'est le drame ! Après une dernière bataille, rien ! On reste sur notre faim et sur un énorme mécontentement car il ne se passe rien de concluant ! Heureusement pour sauver un peu l'anime, les OST sont bien plaisantes. Les génériques de début et de fin ainsi que l'air qui précède chaque arrivée d'Alucard sont marquants et agréables à écouter.

Par rapport à l'oeuvre de Hirano, l'anime est sans doute un peu mieux réalisé mais le scénario est différent et manque cruellement de profondeur surtout à cause d'une fin pas à la hauteur de ce qu'il laissait entrevoir. L'anime est une déception car il n'a plus grand-chose à voir avec l'original même s'il reste agréable à l'oeil. Le bilan est tout juste moyen.

En tout cas, Hellsing fait beaucoup parler de lui avec le grand retour des vampires et Alucard et consorts sauront trouver une petite place sur votre étagère plutôt que dans votre vidéothèque tellement la différence est nette sur la qualité de l'ensemble de l'oeuvre.