4.5/10Hibernation

/ Critique - écrit par juro, le 02/04/2008
Notre verdict : 4.5/10 - Vivement le printemps... (Fiche technique)

Tags : hibernation temperature animaux ours hibernants hiver sommeil

Un robot tombe amoureux d'une humaine, elle-même trompé par son mari avec sa collègue. Mais le robot a des crises de narcolepsie dans lesquels il se bat contre toutes sortes d'envahisseur. Voilà. Courage.

Le polar à la mode chinoise, ça fait ça : Hibernation, un manhua au style graphique entre ombre et lumière mais un scénario confus, terriblement embrouillé et incompréhensible dès ses bulles qu'il n'en faut presque pas plus pour lui trouver le don d'être un somnifère pour narcoleptique. Entre complot, amour et rêve délirant, l'oeuvbre conjointe de Liu Wei et Dong Yuan en est presque trop grosse pour être lisible...

Narco

Hbiernation (c) Xiao Pan
Hbiernation (c) Xiao Pan
Shen Jun, agent spécial ayant décroché, travaille comme agent de sécurité dans une compagnie d'assurances. Il est atteint d'une étrange maladie : il lui arrive de tomber soudainement endormi et de faire des rêves étranges. Il ne sait pas, qu'en fait, il est devenu une sorte l'Intelligence Artificielle pilotée par une équipe de spécialistes. Mais lorsque l'une de ses programmatrices, afin de se débarrasser d'une rivale, lui implante un programme pour qu'il en tombe amoureux, les choses dérapent. Et lorsque d'autres factions essayent de prendre le contrôle de sa tête, là les choses se gâtent vraiment...

Autant le début de l'intrigue mystérieux et humoristique à souhait peut présager une bonne surprise, autant la suite ne laisse aucune place au doute. Hibernation essaye de combiner des genres qui s'associe difficilement sans une très grande maîtrise scénaristique, ce qui n'est malheureusement pas le cas ici. Le scénario part dans tous les sens mettant en scène une trame incompréhensible dans laquelle se côtoie trop de personnages différents pour résulter d'un ensemble cohérent. Rapidement, on tombe dans l'ennui tellement on se trouve désemparé de comprendre que dalle aux délires des manhuajis. Le protagoniste visiblement mystérieux représente une sorte de super robot tout droit tiré du manfra Underskin, ne sachant pas ce qu'il est devenu et tombant dans des rêves dans lesquels il doit combattre monstres et guerriers. Ca fait beaucoup, beaucoup trop de mystères auxquels pas une seule réponse ne semble se profiler. Biscornu en bref. Et ça c'est pas bien.

Aimer comme un robot

Alors on se rapproche des humains, des histoires d'amour en devenir mais qui paraissent bien peu de choses à côté des crises de narcolepsie d'un robot qui se trouve plongé dans des époques lointaines. A y réfléchir, il fallait y penser. Mais Hibernation bascule définitivement du mauvais côté lorsque le scénario prend tout autre allure dans les volumes suivants. A vouloir se rapprocher à la fois des scénarios de film d'action hong-kongais pour taper dans le style branché et des bluettes à moitié convaincantes, Hibernation lasse et on ne peut rien espérer d'autre...

Graphiquement, le travail est surprenant. On se rapprocherait plus du monde du comics que des travaux traditionnels de la BD asiatique. Ombre et lumière joue un rôle déterminant pour donner au manhua une ambiance noire, lourde, profondément mystérieuse. La palette de couleurs joue aussi un rôle intéressant avec une sobriété dans le choix des teintes unicolores donnant une essence captivante au dessin.

Mais Hibernation manque tellement de qualités scénarisitiques qu'il est difficile de tomber sur ses pattes et la déception apparâit légitime après un début accrocheur. On aurait aimé moins de profusion d'idées pour se contenter d'un scénario plus rond mais mieux traité parce que là...