Japan Expo 2014 - Interview de Chiaki Miyamoto : « J’aime beaucoup dessiner les histoires avec des animaux. »

/ Interview - écrit par OuRs256, le 19/09/2014

nobi nobi!, comme à son habitude, avait de nombreux invités lors de Japan Expo. Krinein en a profité pour discuter un peu avec Chiaki Miyamoto, dessinatrice de l'un des plus beaux livres pour enfants que l'éditeur a fait ces dernières années : Le Perroquet de l'Empereur. Rencontre avec une japonaise qui parle français (eh oui, elle a étudié à Lyon !).

Japan Expo 2014 - Interview de Chiaki Miyamoto : « J’aime beaucoup dessiner les histoires avec des animaux. »

Salomon IFRAH (SI) : Bonjour, est-ce que vous pouvez vous présenter pour nos lecteurs et présenter un peu de votre travail ?
Chichi MIYAMOTO (CM) : Bonjour je m’appelle Chiaki Miyamoto, je suis japonaise et j’habite à Lyon. Je suis illustratrice et je fais en particulier des livres pour enfants à partir de 3 ans.

 

SI : Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir notre si beau pays ?
CM : En fait quand je suis venue en France pour la première fois il y a environ 15 ans, j’ai beaucoup aimé le pays et j’aimais déjà beaucoup le dessin pour enfants donc j’ai cherché une école et j’ai trouvé celle de Lyon, donc je suis venue vraiment exprès pour cette école.

 

SI : J’ai aussi lu que vous travaillez occasionnellement pour la presse mais pour quelle presse ? Et quels types de contribution apportez-vous à la presse ?
CM : J’ai travaillé uniquement avec la presse française et je leur ai proposé des illustrations pour enfants. J’ai beaucoup travaillée pour Milan.

SI : Ce sont des missions occasionnelles, rares, ou est-ce que vous en avez assez souvent ?
CM : En fait je n’ai pas de contrat avec la presse, donc rien de concret. Mais je travaille assez souvent avec eux.

 

SI : En tant qu’illustratrice vous avez choisi de faire du livre pour enfant. Mais est-ce qu’à des moments vous n’auriez pas envie de faire quelque chose de plus adulte ?
CM : Pour l’instant non. Depuis que j’ai décidé de faire des dessins pour enfants; je n’ai pas eu d’idées de titres pour adultes et puis je pense que mon dessin est très enfantin et s’adapte plutôt bien aux enfants.

 

SI : Vous avez dit que votre métier c’est illustratrice, vous ne vous occupez pas du tout du scénario ?
CM : J’ai fais un seul livre ou j’ai écrit moi-même le scénario. C’est une œuvre qui est parue il y a que 5 ou 6 ans mais c’est tout, je n’ai pas réessayé après.

 

SI : Est-ce que c’était difficile ? Est-ce que c’est quelque chose que vous referiez ?
CM : En fait j’ai essayé mais je me suis vite aperçue que c’est un autre talent d’écrire un scénario et je n’ai pas ce talent. C’est trop difficile pour moi, je pense même que c’est un autre métier.

 

SI : Est-ce que vous travaillez à partir d’un texte ou le texte vient après ?
CM : Non c’est plutôt l’éditeur qui me propose le texte d’abord et moi j’adapte mon dessin en fonction de ses choix.

 

SI : Est-ce que vous travaillez uniquement en numérique ou réalisez-vous encore quelques illustrations à la main ?
CM : En fait je fais les deux. Je travaille sur papier en faisant beaucoup de collages ou sinon j’utilise Photoshop et je ne produis que du numérique, ça dépend du travail que j’ai à fournir.

 

SI : En tant que dessinatrice, sur numérique il n’y a pas le toucher du papier et l’équilibre entre le papier et le crayon. Comment vous vous voyez la différence ?
CM : Ce qui est pratique avec le numérique c’est qu’on peut facilement modifier mais ce qui est dommage, c’est qu’on n’obtient pas des originaux comme avec la vraie matière, on a la perte de l’authenticité parce que c’est uniquement de l’imprimé. Je pense même que faire une exposition par exemple ne serait pas très intéressant.

 

SI : Est-ce que ce n’est pas plus pratique de n’utiliser que le numérique ?
CM : Non je ne pense pas. En vérité, ma dernière série d’illustrations qui est sortie chez nobi nobi! était faite entièrement en numérique. Pourtant, le papier m’a manqué. J’aime bien travailler avec le papier et je pense que c’est important de bien équilibrer les méthodes traditionnelles avec les nouvelles. 

 

SI : Est ce que vous aimeriez voir vos œuvre exposées et pas seulement publiée ?
CM : J’ai déjà fait des expositions d’originaux l’année dernière, à la Médiatique en Picardie. C’était une exposition de travail uniquement à la main avec des collages et des pastels. 

 

SI : Dans le Perroquet de l’empereur on découvre le japon un peu à la manière des enfants. Si la France aime tant la culture japonaise c’est un peu grâce au manga. Est-ce que vous pensez qu’il y a un titre qui fait un véritable éloge et qui met bien en valeur cette culture ?
CM : J’ai arrêté de lire les manga depuis quelques temps donc je ne connais pas trop ce qui se fait actuellement. Cependant, je trouve que les titres de Taniguchi rassemblent beaucoup d’éléments de culture japonaise.
SI :C’est vrai qu’il y a beaucoup de titre de Taniguchi qui évoluent dans cette culture. C’est un auteur qui est plutôt apprécié en France. 

 

SI : En fait, dans le Perroquet de l’empereur, pourquoi c’est le perroquet de l’empereur qui est au centre de l’attention et pas un autre ? Pourquoi pas la pie de l’empereur ou l’oisillon de l’empereur ?
CM : Ah ça je ne sais pas je ne peux pas le dire car ce n’est pas moi l’auteur, il faudra demander à Davide (NdlR : le scénariste) mais c’est vrai que je ne sais pas pourquoi, je lui demanderai. Je pense qu’il fallait quelque chose de beau donc il a dû imaginer qu’un oiseau serait bien.

 

SI : Un oiseau pour le côté escapade, non ? Est-ce qu’il y a des villes qui n’ont pas été retenues lorsque vous avez fait le titre ?
CM : C’est Davide qui a sélectionné les villes. Moi, j’ai simplement adapté mon dessin à ses attentes.

 

SI : Est-ce qu’il y a des villes que vous auriez aimé voir et pourquoi ?
CM : Non pas spécialement parce que il y avait déjà beaucoup de villes intéressantes.

 

SI : Qu’est ce qui vous a poussé à choisir telle ou telle référence dans la présentation des villes ?
CM : En fait j’ai voulu bien présenter l’esprit japonais donc j’ai dessiné tout ce que je connais. Je n’ai pas voulu non plus seulement un documentaire donc j’ai imaginée quelque chose de plus drôle.

 

SI : En général qu’est ce qui vous motive et vous inspire ?
CM : Déjà, j’aime beaucoup les histoires avec les animaux parce que j’aime beaucoup les animaux tout simplement et je pense qu’ils sont ma principale source d’inspiration.

 

SI : Est-ce que vous aimeriez vous occupez d’une œuvre du début à la fin qui paraîtrait sur plusieurs tomes ?
CM : Oui j’aimerai beaucoup m’occuper d’une série entière, ça serait vraiment bien oui. De toute façon je pense que faire une série ferait plaisir à n’importe quel illustrateur.

 

SI : Pour finir, un portrait chinois, une réponse du tac au tac.
Un titre ? CM : Le Petit prince
Un auteur
? CM : Tsukasa Hojo
Un animal ? CM : Le chat car j’en ai un
Une mascotte ? CM : Kumamon
Un couple ? CM : Gainsbourg et Jane Birkin
Un monstre ? CM : un yokaï, mmm… Kitaro
Une victime ? CM : Un animal écrasé par une voiture
Une équipe de foot ? CM : Nadeshiko, une équipe de foot féminin japonaise

Japan Expo 2014 - Interview de Chiaki Miyamoto : « J’aime beaucoup dessiner les histoires avec des animaux. »

Merci aux éditions nobi nobi! pour la mise en place de l’interview, à Chiyaki Miyamoto pour sa bonne humeur et à Nissim Assaraf pour la transcription de l'interview !