Japan Expo 2014 - Interview de Nikki Asada : « Je dessine très vite ! ».

/ Interview - écrit par OuRs256, le 12/09/2014

Pour leur première participation à Japan Expo, les éditions Akata ont fait venir une invitée de marque : l'auteure de l'un de leurs premiers titres, Nikki Asada. Krinein a pu la rencontrer et vous propose un entretien avec des révélations assez singulières !

Japan Expo 2014 - Interview de Nikki Asada : « Je dessine très vite ! ».
Salomon
 IFRAH (SI) : Quand il s'agit de dessiner, il semble que vous ne rechignez jamais. En plus de vos nombreuses séries (5!), vous réalisez des illustrations pour les concerts de Kana Hanazawa mais vous travaillez aussi sur un manga qu'elle scénarise. Où trouvez-vous le temps de faire tout ça ?

Nikki ASADA (NA) : Ce n’est pas spécialement une question de temps. En fait… je dessine très vite !

 

SI : C’est une qualité qui est rare chez les mangaka. Je l’ai retrouvée chez Takehiko Inoue (NdlR : auteur de qui m’a dit qu’au niveau de la vitesse il n’avait aucun problème mais par contre d’autres mangaka passent beaucoup de temps sur leurs dessins. Pensez-vous que cette qualité de vous permet de faire plus de choses à l’extérieur ou vous voulez juste dessiner plus ?
NA : J’adore dessiner en fait donc ça ne me dérange pas du tout de faire plusieurs séries à la fois.

 

SI : Je fais partie de vos nombreux followers sur Twitter et j’ai remarqueé que vous utilisez beaucoup votre blog avec au moins un article par mois si ma mémoire est correcte. Est-ce que pour vous c’est une manière de rester en contact avec vos lecteurs, eux qui vous accompagnent depuis que vos débuts dans le fanzinat ?
NA : Oui, vous avez raison j’utilise Twitter et mon blog pour rester en lien avec eux et leur annoncer tout ce qui est nouveau. De plus, avant de passer professionnelle, j’avais un blog mais c’était un blog privé.
SI : Pourquoi faire un blog privé quand on fait du fanzinat ? Sachant que tout le monde ne pouvait pas y accéder, est-ce que ça ne vous coupait pas un peu de votre public à l’époque ?
NA : En fait, c’était un blog simple pour communiquer avec mes amis et quand j’étais dans le fanzinat je ne pensais pas avoir autant de lecteurs donc je n’ai pas eu la nécessité de faire un blog public.

 

SI : Quels sont les auteurs qui vous influencent le plus ? Est-ce qu’il y a encore des titres que vous lisez encore toutes les semaines ou tout les mois selon la parution ?
NA : Je n’ai pas eu d’influence particulière mais je m’inspire de tout ce que je lis. Quant a mes lectures, je lis et regarde Yowamushi Pedal (NdlR : Titre de Wataru Watanabe).

 

SI : D’où vous est venue l'idée pour Bienvenue au club ?

NA : Là encore, c’est beaucoup de chose qui m’ont donné l’idée : télé, drama, conversation avec amis, mon enfance… J’aime écrire sur la vie au lycée car je pense que c’est l’époque où l’on est le plus perdu et où l’on réfléchit le plus.

 

SI : En ce qui concerne l’élaboration d’un chapitre, quelle est l’étape que vous trouvez la plus difficile ?
NA : Avant, j’utilisais un critérium pour la première étape du manga et ce que je détestais c’était gommer après avoir passé le feutre, ça donnait n’importe quoi sur ma feuille et ça m’énervais. Aujourd’hui, dès le début j’emploie un stylo d’une couleur un peu plus aquarelle, presque comme du pastel. Comme ça, quand je scanne, ça ne se voit pas.

 

SI : Toujours sur votre façon de travailler, qu’avez-vous changé par rapport à l’époque ou vous faisiez du fanzinat ?
NA : La plus grosse différence avec l’époque où je faisais du fanzinat vient du contenu de mes oeuvres. Avant, je dessinais ce que je voulais sans conséquences et sans regard mais quand je suis devenue professionnelle, j’ai commencé à faire attention à ce que me disait mon tantô et je lui ai même demandé des conseils pour ne pas avoir un mauvais regard sur mes dessins.

 

SI : Tous les mangaka ont des préférences quand ils travaillent avec des assistants, comment êtes-vous organisée ?
NA : Je n’ai pas d’assistant(e). *rires*

 

SI : Vous devez donc être vraiment très rapide *rires*. Parlons maintenant des personnages : Momosato est une fille qui a tout pour plaire mais qui n’arrive à rien. Aviez-vous quelqu’un en tête lorsque vous avez dessiné le personnage ?
NA : Non, je n’ai pris personne en particulier comme modèle. C’est un véritable mélange de tout ce qu’il y a autour de moi. 

 

SI : Un personnage totalement original donc ! Chaque membres du club a un côté bien particulier : la présidente est asociale, Momosato est une poisseuse de l’amour, l’autre est à moitié fille à moitié garçon… Pourquoi des choses aussi farfelues ?
NA : En fait on a tous une part un peu otaku, une part qui rate un peu tout le temps donc j’essaie de retranscrire ça via mes personnages. Je pense que c’est un bon moyen de toucher un maximum de gens, en parlant de choses où tout le monde a une chance de se reconnaître.

 

SI : Le premier tome (en ce qui concerne l’histoire) est très dense et ça se calme après. Pourquoi en avoir mis autant dans le premier tome ?
NA : Au départ il ne devait y avoir que 3 chapitres pour faire un oneshot et comme j’ai eu une grande popularité, j’ai décidé de continuer et d’en faire une série. 

 

SI : Parmi les thèmes que vous traitez dans Bienvenue au club, quel est celui qui vous tient le plus à cœur et pourquoi ?
NA : Le thème que je préfère est celui où lorsqu’on fait des efforts tout finit par s’arranger. Ne vous inquiétez pas, il y a des bonnes choses qui arrivent dans la suite du manga.

 

SI : Une petite question pour le tantô (NdlR : le responsable éditorial) puisqu’il est là : Est-ce que ce n’est pas génial d’avoir un auteur qui travail aussi vite et de rester que les deadlines ?
Le tantô : Je pense que je peux le dire pour tous les autres responsables éditoriaux mais… on ne peut pas rêver mieux !

 

SI : Une petite question à thème puisque c’est la coupe du monde. Qu’est-ce que vous pensez de l’équipe japonaise et de son parcours (avec Pikachu comme mascotte) ?
NA : En fait je regarde la coupe du monde en dessinant donc je n’ai pas vraiment d’opinion mais je tiens à féliciter les français pour leurs victoires.

SI : C’est gentil mais de toute façon ça va s’arrêter avec l’Allemagne. Pour terminer, un petit portrait chinois où vous devrez répondre du tac au tac.
Un titre ? NA : Ôkiku Furikabutte
Un auteur
 ? NA : Asa Higuchi (NdlR : auteur de la série ci-dessus)
Un animal ? NA : Un Lapin
Une mascotte ? NA : Le chat Chi (NdlR : héros de la série Chi - Une vie de chat disponible aux éditions Glénat).
Un couple ? NA : Momosato et Okinoshima
Un monstre ? NA : Kitaro
Une victime ? NA : Momosato

C'est tout pour cette fois, ne ratez pas le tome 3 de Bienvenue au club qui vient de sortir aux éditions Akata. 

Japan Expo 2014 - Interview de Nikki Asada : « Je dessine très vite ! ».
L'auteure et son interprète.

Merci à Clémentine Guimontheil et aux éditions Akata pour la mise en place de l’interview, à Lauriane Millet pour la traduction ainsi qu’à Nissim Assaraf pour la transcription.