Japan Expo 2011 - Jour 1

/ Actualité - écrit par OuRs256, le 30/06/2011

Tags : japan expo paris code edition annee salon

Les beaux jours de juin se terminent et c'est Japan Expo qui refait surface pour une douzième édition. Je vous proposerai pendant toute la durée du festival un petit compte rendu et quelques articles sur les sujets les plus importants.

Aujourd'hui, j'ai assisté à trois évènements: un petit topo sur les armures de Samurai et un combat de sabres sur la scène culturelle ainsi qu'une conférence hommage à Satoshi Kon. Manque de pot, les trois ont démarré environ 10 minutes en retard (pas glop pour l'organisation du festival mais bon, je pense que ça ira mieux demain)


Essai d'Armure sur la scène culturelle.

En ce qui concerne les armures, c'est une équipe de 4 japonais qui étaient présents pour la démonstration, équipe qui prévoit de passer à 20 personnes d'ici 2 ans si le succès est au rendez-vous. La séance a commencé par un petit historique sur l'évolution de l'armure et ses utilisations. Pendant l'époque Heian, il faut savoir que les armures étaient beaucoup plus larges (viser juste avec un arc rudimentaire d'assez loin n'est pas spécialement facile).

C'est l'arrivée d'armes plus modernes telles que le fusil qui a forcé les fabricants d'armures  à resserrer les écarts entre les différentes parties. Notre hôte "Samurai" nous rappelle aussi que de nos jours, très peu d'artisans sont encore capables de créer des armures.  Mais ce n'est pas tout, les batailles de Samurai en armures avec des sabres étaient très peu communes à l'époque.

En effet, les recoins serrés de l'armures rendaient très difficile l'utilisation efficace d'un sabre, d'où la préférence pour les arcs, à distance, ou les lances, en combat rapproché.

Après ce petit rappel, un chanceux a été sélectionné dans le public pour essayer l'armure (1m70, 60 kg requis...). Concrètement, il restait bien droit pendant que les membres de la troupe lui passaient l'armure. Mais mettre une armure n'est pas chose facile, il y a une sorte de rituel : on commence par les jambières, puis les bras (avec la main gauche en premier, pour pouvoir sortir le sabre plus rapidement en cas d'attaque), vient ensuite la cuirasse (qui est généralement en forme de baignoire traditionnelle japonaise) pour finir enfin par le casque et les bannières.

Une question intéressante fut aussi soulevée : Pourquoi les Samurai portaient-ils des armures aussi voyantes ? C'est vrai que leurs armures sont souvent assez "flashy" et colorées. Eh bien, c'est parce qu'en fait, un soldat était désigné dans chaque camp pour observer la bataille et déterminer la récompense de chacun selon ses faits d'armes. Pour que ce soit possible, les combattants devaient donc être assez facilement reconnaissables. Une autre raison est que les armures constituaient une véritable identité pour le Samurai. Un féroce guerrier était immédiatement reconnu par tous sur un champ de bataille (ce qui faisait office d'intimidation). Il faut aussi savoir qu'une armure est très lourde (c'est ce que la personne qui a essayé a retenu en priorité), environ 15 kg.


Grand final de la première séquence.

En fin d'après-midi avaient lieu sur la scène culturelle des combats aux sabres chorégraphiés.  Au départ, j'étais un peu intrigué d'entendre la musique de Kill Bill mais bon, pourquoi pas, ça s'associe bien et le rythme est pris assez rapidement. Les intervenants avaient un contrôle des mouvements impressionnants : leurs gestes étaient clairement puissants et très précis mais aucun sabre ne touchait l'autre (aucun cliquetis métallique ne s'est fait entendre)... Et ils étaient 4 sur scène en même temps !

Sur la seconde musique, nous avons eu le droit à un 3  (sabres) contre 1 (lance) et le tout a évolué en combat avec des doubles sabres. La suivante se faisait avec des booken (épée de bois). Petite remarque intéressante, avant chaque coup, le traditionnel cri d'intimidation retentissait. Sur la chanson Woo Hoo des 5.6.7.8's (aussi dans la BO de Kill Bill), la troupe a fait une petite chorégraphie humoristique à base de course sur place, de gaffes, de jeune fille qui fait des prises de lames... Vers la fin, deux personnes du public ont été sélectionnées pour un petit test live. C'est assez intéressant dans la mesure où les membres de la troupe devait réagir en fonction des erreurs des débutants du public. Bref, un gros succès que cette démonstration qui se voit avec la standing ovation à la fin de la séance, ils reviendront c'est sûr.


Parlons de Satoshi Kon.

Enfin, la conférence hommage à Satoshi Kon (1963-2010) a démarré... Aussi en retard. Si vous suivez un peu l'actualité manga, vous savez que Satoshi Kon nous a quitté en aout dernier des suites d'une longue et douloureuse maladie contre laquelle il s'est battu quasiment tout seul. Le début de la conférence était un petit historique sur l'auteur.

Il a fait ses débuts dans le manga et non pas dans l'animation (secteur pour lequel il est le plus connu) et notamment sous la direction de Katsuhiro Otomo (c'est pour ça que son style graphique rappelle beaucoup celui d'Otomo) dans le dernier tome d'Akira.

Ses premiers pas dans l'animation se feront sur Roujin Z où il réalisera une partie du script. Pendant ses débuts, il sera chapeauté par Otomo qui apprécie notamment ses storyboard très détaillés (processus très long). Il basculera définitivement dans l'animation avec Perfect Blue en 1997, premier grand succès de Kon. Les droits du film ont été achetés très rapidement en France mais il a fallu deux ans pour que les français puissent voir le film en salle (il était très difficile à l'époque d'avoir une visibilité pour un film d'animation). C'est aussi une des raisons pour lesquelles Millenium Actress et Tokyo Godfathers sont sortis directement en DVD (beaucoup plus facile à mettre en oeuvre).

Il faut savoir qu'avant sa mort, Kon travaillait sur un dernier film d'animation qui sera terminé par le studio et sortira dans le courant de l'année (le storyboard complet était déjà fini).

La deuxième partie de la conférence portait sur l'exposition organisée à Japan Expo. Un joli stand où l'on a demandé à des illustrateurs français travaillant dans l'animation de réaliser un dessin hommage à Satoshi Kon. Visibles pendant toute la durée du festival, les illustrations seront ensuite mises en ligne vers la fin du mois d'août (je ne manquerai pas de vous les montrer à ce moment là).

Ah oui, si jamais vous êtes très fan de l'auteur et que vous passez par Tokyo dans les prochains jours, une rétrospective hommage est organisée dans une galerie de Shinjuku (elle est facile à trouver de dehors).

La conférence s'est terminée sur un petit commentaire de la lettre posthume de Kon où la relation qu'il avait avec son public et ses collègues animateurs ressort bien (il faisait partie d'un comité de défense des droits des animateurs qui sont très mal payés au Japon) .


Petit aperçu du stand hommage à Satoshi Kon.

Ah oui, pour bien finir l'article, mes trois cosplay favoris du jour (un article complet sur le cosplay à Japan Expo suivra)  :


En 3, un super Jiraya.


En 2e position, le gang des Cartox !


Et mon préféré, Mephistofélès de Blue Exorcist, tout simplement impressionnant (c'est sa copine qui a fait tout le boulot en plus !).

Et voilà pour la première journée. A suivre : chez mes amis de la rubrique Jeux vidéo, une présentation de la partie jeux vidéo et des impressions sur les jeux présents sur le salon. Chez moi, un petit topo sur les stands éditeurs, les stands de goodies, le Cosplay, et toujours le suivi du salon.