Japan Expo 2011 - Jour 2

/ Actualité - écrit par OuRs256, le 01/07/2011

Tags : expo japan paris manga edition annee salon

Encore 3 "évènements" aujourd'hui : une conférence sur l'héritage d'Osamu Tezuka, une interview de Cédric, un des deux co-animateurs du podcast Geek Inc (que vous pouvez voir sur le portail Nowatch.tv) et une démonstration de Shamisen.

L'interview de Cédric de Geek Inc ayant été filmée par Mandark, vous aurez ça sous peu et je ne vous gâche pas le plaisir et spoilant le tout ! Je vais donc parler uniquement de la conférence sur Tezuka et de la séance de Shamisen.

 

Conférence sur l'héritage d'Osamu Tezuka.

La conférence a (une fois n'est pas coutume) commencé en retard (presque 15 minutes cette fois-ci) mais elle était très complète. Yoshihiro Shimizu, directeur général de Tezuka Productions était l'intervenant principal. Ayant rencontré Tezuka dans sa jeunesse, il connaissait le monsieur comme il faut (il a nous dit que Tezuka avait fait des études de médecine, d'où la précision des dessins de l'intérieur du corps dans Black Jack). Selon M. Shimizu, le manga est le produit culturel le plus puissant et le plus développé que le Japon ait offert au monde. En effet, chaque mois, au Japon même, près de 45 millions d'exemplaires (il nous dit que si on les empile, ça fait une pile de plus de 1260 km...) des magazines de prépublication sont édités (et ce, malgré l'augmentation importante de la lecture digitale) et près de 60 nouveaux épisodes d'animés sont diffusés; et Tezuka est une des raisons de cet amour pour le manga (quand il est mort, le sujet a été traités dans les journaux et vécu comme une perte nationale).


Les deux intervenants de la conférence.

Mais qu'est-ce qui fait que le manga change à ce point avec Tezuka ? En fait, il a créé le story manga. Avant le maître, le manga était soit une caricature politique, soit un yonkoma (un manga humoristique en 4 cases comme Sazae-san ou Azumanga Daioh par exemple) sans scénario précis mais juste un gag compréhensible rapidement et facilement. L'augmentation du nombre de cases sert à donner l'impression de vitesse mais aussi à exprimer les sentiments et émotions des personnages pour leur donner plus de profondeur (plan rapprochés etc.). Le manga devient un média beaucoup plus vivant. Une autre innovation de Tezuka réside dans l'apparition des onomatopées qu'il intègre directement au dessin; il créé de nombreux nouveaux bruits dont notamment le bruit de craquement de la terre (les cases deviennent plus sonores qu'avant). Le fer de lance de ses nouveautés est ce qu'on appelle l'effet de montage. Le découpage des cases donnent une temporalité au manga, on ressent s'il est long ou court et l'utilisation de différentes "lumières" (cases noires ou blanches) donnent un réalisme saisissant aux scènes. Les scènes de foules ont aussi été popularisée par Tezuka (elles résultent de l'effet de montage) où l'on peut distinguer des sous-scènes à l'intérieur d'une même scène cadre. Avec Tezuka vient aussi la complexification des histoires où sont introduits des éléments psychologiques et philosophiques (problématique humains/robots...). A l'époque, on atteint une subtilité jamais vue. Ce sont des histoires qui auraient facilement pu être traitées au cinéma (le média populaire de l'époque). En amenant le cinéma dans la BD, Tezuka a fait du manga un média incontournable pour les Japonais, l'ancrant totalement dans la culture du pays. Et cette culture n'a pas été facilement diffusée partout, Tezuka avait beaucoup de mal à expliquer sa culture du manga à l'étranger (en Chine notamment). Ce n'est que vers les années 1960 qu'il commence a faire de l'animation. Il est considéré aujourd'hui comme le père du dessin animé japonais moderne. Avant, un long métrage de 90 minutes demandait 65 000 planches (12 images par seconde) et était réalisé en un an. Sous Tezuka, un dessin animé de 30 minutes (donc environ 20 000 planches si on est à 12 images par seconde) était réalisé en 1 semaine. Comment était-ce possible ? Tezuka a trouvé le moyen de réduire le nombre d'images nécessaires à 4 images par seconde grâce un système ingénieux : le paku paku system. Les personnages sont dessinés sans bouche et sur d'autres planches sont dessinées 3 bouches : fermée, ouverte, semi ouverte. Il suffit donc de remplacer sur des plans fixes les bouches des personnages pour donner l'illusion de l'animation. Grâce au Bank system soit des données réutilisables, certaines positions de personnages étaient conservées et réutilisées (Astro qui vole, etc.). Le premier dessin animé Astro Boy est vraiment très fixe (ça ne bouge presque pas) et il y a beaucoup de dialogue, souvent avec des mots complexes (volonté d'enseigner et de donner l'envie de découvrir aux jeunes téléspectateurs).

L'apport considérable de Tezuka à la culture japonaise est toujours très ancrée de nos jours où nombre de ses personnages sont utilisés dans des pubs, des campagnes de sensibilisation et même dans les manuels scolaires ! On n'a pas fini d'entendre parler de Tezuka, ça c'est sûr !

 

Petite séance de Shamisen.


Flippant non ?

Le Shamisen est un instrument à cordes typiquement japonais. Sur la scène, on pouvait voir un acteur et la joueuse de Shamisen. L'acteur est en tenue de scène et maquillé en blanc (un peu comme un acteur de théâtre Nô) et la joueuse est en kimono traditionnel. Cette présence de l'acteur montre à quel point le lien entre musique et histoire est fort avec un shamisen. Le jeu de l'acteur, très physique, s'accorde parfaitement avec les notes (parfois fortes, parfois légères) du shamisen. Le rythme était globalement lent et l'instrument semblait adapté à un mouvement plutôt sec. Elle ne grattait pas les cordes mais les frappait d'un coup sec et rapide. La scène a vu l'acteur chanter, puis accoucher (oui oui, avoir un bébé !) avant que la chanteuse ne chante, qu'il se déshabille et quitte la scène... Une expérience troublante, il va sans dire.

 

Cosplay du jour !

J'ai failli les oublier mais non... les voila :


M. Lara Croft prend la 3e position aujourd'hui (il est devenu une véritable légende sur le salon) !


Une Sadako plus vraie que nature prend la 2e place.


Et je donne la première place aujourd'hui à un petit groupe Bleach.

Bon, demain je ne peux aller à la Japan mais bon, vous aurez le droit à un petit article (programmé) sur les stands éditeurs. Dimanche, j'y retourne donc nouvel article accompagné d'un article sur le cosplay en général lors du salon.