Japan Expo 2014 - Rencontre avec Christel Hoolans (Kana)

/ Interview - écrit par OuRs256, le 30/07/2014

Japan Expo, c'est un peu l'occasion de parler aux éditeurs. Avec des titres bien sympathiques et une politique éditoriale qui change avec les années, Krinein s'est dit que ça serait une bonne idée d'aller parler aux éditions Kana. Retour sur image (?!)

Krinein  (K) : Japan Expo démarre le deuxième semestre de l'année donc c'est l'occasion parfaite pour revenir sur ce qui a marché ou pas. Quels sont les titres qui ont fait vibrer vos lecteurs? 

Christel Hoolans (CH) : Assassination Classroom se démarque parfaitement en terme de ventes (un lancement bien mené donc) et nous vendons plus de Gamaran à chaque nouveau tome, ce qui est très encourageant.

 

K : Quid du démarrage des nouvelles séries comme Whichcraft Works, Mon Histoire 

CH : Pour le moment Whitchcraft Works est encore un peu confidentiel, pas un carton, surtout quand on considère que la série animée est passée sur J-One. Mon histoire aussi démarre tranquillement. Les différents crossovers  (mélanges entre plusieurs séries) pourraient arriver rapidement en France avec une collaboration Kaze/Kana.

 

Bullet Armors est un modèle économique que vous testez. Qu'est-ce que ça donne pour le moment ?

CH : Le titre a été bien accueilli par le public mais pas autant que prévu. Cependant, on verra à la fin et il est tout a fait possible que Kana retente ce type d'offre.

 

K : Dans la collection Made in, on a eu le droit à Dans un recoin de ce monde, est-ce que d'autres titres de Fumiyo Kono sont prévus ou même en règle générale, plus de titres dans cette collection ?

CH : On travaille beaucoup avec avec Li Kunwu qui a une production regulière, pas d'assistant mais qui réussit à produire deux ouvrages par an (des ouvrages assez conséquents). Pour le reste, des annonces seront faites en temps voulu. 

 

K : L'édition Kanzenban de Saint Seiya arrive à sa fin, les ventes sont-elles suffisantes pour envisager de publier d'autres shonen de votre catalogue dans ce format?

CH : On aimerait bien mais c'est cher. Pour Shaman king, c'est un problème de production. Elle est difficile à produire en termes de fabrication (avec les pages couleurs et le format en lui-même). Pour Slam Dunk, le souci, c'est qu'elle n'existe pas vraiment en Japonais. Il y a bien une version non-officielle mais comme Kana respecte toujours les éditions originales japonaises et les souhaits de l'auteur, ça ne correspond pas. Si on devait la concevoir de A à Z (ce qui est envisageable), il faudrait du nouveau materiel, en particulier pour les couvertures et les pages couleurs et il est peu probable que l'auteur accepte de se replonger dans sa série. 

 

K : Comptez-vous réimprimer des titres dont certains tomes sont en rupture de stock, comme les Number 5 qui se vendent à prix d'or sur internet ?

CH : On compte bien lancer une réimpression des Number 5 bientôt ! Surveillez les annonces.

 

K : La fille de la plage d'Inio Asano va être publié chez un autre éditeur (IMHO), souhaitiez-vous le publier ou le laisser était-il un choix à cause de son contenu explicite ?

CH : C'était un choix délibéré compte tenu de son contenu. Il était très difficile à placer dans notre catalogue.

K : De la même façon, souhaitez publier les manga d'Asano plus déjantés tels que le très rock Ozanazi-kun ou Dead Dead Demons Dedededestruction ?

CH : Ils sont potentiellement en route mais Punpun n'a pas trouvé son public donc le reste va être difficile à négocier.

 

K : Concernant Inio Asano, quand ses fans français pourront-ils le rencontrer ?

CH :On a essayé de l'inviter plusieurs fois, il est open pour venir, il adore voyager, mais le problème, c'est qu'il n'a pas de temps. Surtout qu'en ce moment il vient de commencer une nouvelle série [Dead Dead Demons Dededededestruction, ndlr].

 

K : Avec Save Me Pythie, Kana se lance enfin dans le monde de la création, pouvez-vous nous en dire plus ?

CH : La création va continuer et on sent qu'il y a un marché potentiel. Il y a aussi l'idée du concours de jeunes talents qui est une sorte de tremplin, d'aide pour guider les jeunes et leur permettre d'évoluer en rencontrant un éditeur.

SI : Concernant Sunny de Taiyo Matsumoto, certaines rumeurs l'annoncent chez Kana, pouvez-vous nous les confirmer ?

CH : Oui, Sunny arrivera bel et bien en fin d'année dans notre catalogue.

 

K : Et il sera publié dans une édition cartonnée, comme la version américaine ?

CH : Non, on a le soucis de toujours respecter l’édition originale, de mettre les pages couleurs quand il y en a, etc. Il sera donc publié avec une couverture souple, comme au Japon.

 

K : Naruto est votre gros succès, ne craignez-vous pas qu'il s'arrête ?

CH : La fin de Naruto n'est pas de l'ordre du jour, la série va encore continuer un petit moment. Et puis, comme pour Dragon Ball, même dans 20 ans il y a aura des spin-off, avec la vie de Naruto comme Hokage par exemple. Sinon oui, on est dépendant de Naruto, et il n'aura sans doute jamais de successeur. Même au Japon, il n'y a pas une série qui remplace Naruto, mais plus un groupe de plusieurs titres. Assassination Classroom, Nisekoi et Haikyu, c'est ça le successeur de Naruto aujourd'hui.

 

K : Depuis le second tome de Maria, il y a un et demi, plus aucun manga de Kazuo Kamimura n'a été publié en France. Comptez-vous remettre le mangaka au goût du jour, avec Une femme de Showa par exemple (scénarisé par l'auteur d'Ashita no Joe) ?
CH : On adore ce que fait Kamimura, mais le soucis c'est que ça ne se vend pas. Concernant Une femme de Showa, on a tenté de le publier, mais il y a eu des désaccords entre les ayants-droits. C'est le problème lorsque les auteurs sont décédés...

 

Merci à Christel Hoolans pour nous avoir accordé un peu de son temps dans un planning très chargé !