1/10Key The Metal Idol

/ Critique - écrit par Kei, le 06/03/2006
Notre verdict : 1/10 - Poutant, il y avait un joli nom dans le titre (Fiche technique)

Tags : key eur idol metal livraison production studio

On parle beaucoup du journalisme d'investigation, et des risques que prennent les journalistes dans leur travail. On les plaint, et on les admire. Mais on oublie trop souvent les critiques. Vous n'avez pas idée de à quel point cela peut être dur de devoir regarder d'un bout à l'autre une série animée complètement pourrie. D'autant plus qu'on vous accuse de suite de déverser votre bile injustement sur des animes qui ne sont que moyens. Mais si vous regardiez vous aussi des dizaines de séries "à chier", pour ne pas avoir peur des mots, vous seriez un peu aigri lorsqu'on vous met une autre bouse dans les mains, croyez-moi.

Key est une gamine pas comme les autres. Elle est un robot. Elle ne mange pas, ne boit pas, ne dort pas. Quand son grand-père meurt, elle apprend qu'elle peut devenir humaine. Il lui faut pour cela “le pouvoir de 30 000 personnes”. Key va donc à Tokyo pour y trouver ses 30 000 amis. Elle découvre alors Miho, une idole, et tombe sous le charme.

Inutile de continuer plus loin, vous devinez sans aucun problème la suite de l'histoire : Key va vouloir devenir une idole afin de trouver un gentil public qui l'aime. Ca tombe sous le sens non ? On y pense des les premières minutes de l'anime. Les personnages, eux, mettent neuf épisodes à avoir l'idée. Neuf épisodes sur treize. Imaginez a quel point l'histoire a trainé en longeur.

Avant de nous intéresser à la non profondeur du scénario, penchons-nous un peu sur le coté technique. Première constatation, c'est mal animé. La série date de 1994, et cela se sent. Entre les slides pendant lesquelles les proportions varient et... Ah ben non. Rien d'autre. J'exagère à peine : à part deux ou trois scènes pendant lesquelles il y a un peu d'action (généralement un personnage qui tombe), l'animation est vraiment limitée. Même les visages sont très peu animés, ce qui est un comble pour une série qui se veut “psychologique”. Pour l'époque, elle se situe dans la moyenne inférieure, mais elle a très mal vieilli.
Et ce n'est pas la musique qui rattrape le tout. Outre le générique qui n'est franchement pas attirant (on a tôt fait de le zapper, et on remercie le découpage des épisodes qui permet de se placer juste après) et le fait qu'il n'y a finalement pas vraiment de musiques de fond dans cet anime, ce qui choque le plus, ce sont les chansons de Miho. Le problème avait déjà été soulevé dans
Beck. On est censé avoir sous les yeux des guitaristes de génie, et au final ce n'est que du punk-rock tout ce qu'il y a de plus classique, sans réelle complexité technique. Et bien là, c'est la même chose, sauf que l'on est censé entendre de la musique sublime, qui transcende les foules, et une voix magnifique. On a droit a un petit morceau de pop quelconque, voir franchement pas terrible.

Revenons maintenant à l'histoire. Vous savez sans aucun doute que le cinéma japonais est très friand des histoires évasives, qui laissent une grande part à l'interprétation du spectateur, et qui font travailler l'imagination. En anime, le meilleur exemple est sans aucun doute Evangelion dont la fin a fait couler beaucoup d'encre. Mais toutes ces hypothèses n'ont pu être échafaudée que grace à la matière fournie dans l'anime. Gainax avait habilement disséminé ici et là des indices pour orienter le spectateur. Le studio Pierrot tente de faire de même, mais oublie au passage de donner de la matière au spectateur.

Imaginez un grand vide. Un grand vide avec trois points : le premier est Key, le deuxième est Miho, et le troisième est une société tentant de vendre des robots dans le plus grand secret. Il y a des relations entre tous ces points : entre Miho et Key, c'est la musique et les fans. Entre la société et Key, c'est le fait que le patron de la société a tué le père de Key. Entre Miho et la société, c'est tout simplement que Miho est un robot, piloté à distance par un humain, et que la société est la maison de production du “Projet Miho”. Cela pouvait s'annoncer pas mal, mais malheureusement, cela s'arrète là. On n'aura pas plus d'informations sur Key, Miho, la société productrice, le grand-père. On ne saura rien. Ce qui est incroyable, c'est que vu que l'histoire décole au onzième épisode, on s'attend logiquement à un Deus Ex Machina. Il n'en est rien. A la place, les scénaristes font dire à un personnage “il est un peu tôt pour les révélations”. Et voila. Le scénario n'est qu'un grand rien, du vent, du vide. Après avoir perdu 13 fois 25 minutes de sa vie à regarder un des anime les plus lents et chiants de la planète, cette petite phrase provoque un grand éclat de rire, jaune bien évidemment.

L'édition de Dybex elle, est plutôt correcte. On trouve bien des fautes de grammaire, de conjugaison et de frappes, mais elles sont rares (heureusement d'ailleurs). Ce qui énerve un peu plus, c'est les phrases traduites, je pense, littéralement qui ne sont absolument pas françaises. Il y en a deux, et ce n'est pas très agréable. Dommage car sinon les menus sont jolis, et le digipack est de qualité. On peut aussi regretter le peu de bonus (4 ou 5 trailers par DVD) et l'absence de réglages. Et les menus en anglais ne font pas très produit fini non plus.

Bon, inutile de s'étendre plus longtemps : Key The Metal Idol est un mauvais anime, particulièrement mou et creux. J'ai oublié de parler des personnages sans profondeur, ainsi que des voix qui n'ont pas vraiment une intonation en concordance avec l'attitude du personnage, mais ce n'est pas bien grave. Sachez juste que rien, absolument rien, ne sauve cet anime du désastre. Alors fuyez !

PS : cet anime est aussi violent, parfois gore, et bourré de scènes de fan service inutiles et déplacées dans l'intrigue. Si vous avez aimé Elfen Lied, vous apprécierez peut-être.