Les Ki-oon du mois d’octobre 2014

/ Critique - écrit par OuRs256, le 11/11/2014

Le mois en deux mots trois mouvements : un peu de surnaturel, du sang et du virtuel !

Les Ki-oon du mois d’octobre 2014

Dimension W 5 : Nouvel arc est synonyme de nouvelles têtes dans un manga et c’est exactement ce qui se passe avec Dimension W. Alors qu’un riche homme d’affaires africain débarque dans sa ville, Kyoma voit son passé ressurgir et surtout les raisons de sa haine des coils être révélée… Yûji Iwahara continue les aventures de son « Spike » bien à lui en nous livrant un flashback réussi même si certains le trouveront assez classiques. Enfants, on nous dit toujours que les problèmes d’adultes sont toujours liés à un homme ou une femme importante et bien bingo puisqu’il semblerait que ça soit le cas ici aussi. La grosse différence avec un récit lambda ? C’est raconté avec une intensité et un pathos parfaitement dosés. L’auteur a mis le doigt sur un équilibre difficile à atteindre et qui fait de son récit une histoire fluide que l’on suit avec un intérêt non dissimulé. Avec sa dose d’action habituelle, la série continue donc à qualité constante et se hisse une fois de plus (et presque sans mal) dans mes meilleures lectures du mois.

 

King’s Game Extreme 4 : La fin de la première série était une vraie boucherie et il semblerait que cette deuxième saison suive le même chemin. Alors que les élèves restants avaient presque réussi à se débarrasser de Natsuko, cette dernière trouve encore le moyen de survivre et en profite pour s’occuper de ceux qu’elle considère comme les principaux gêneurs. Elle n’a pas le temps de tuer Nobuaki car le nouvel ordre du roi arrive… Les participants vont devoir marcher une centaine de kilomètres (tout moyen de transport est interdit) et une personne mourra toutes les huit heures, celle qui sera le plus éloigné du but… On aurait imaginé un peu plus de violence (oui, je sais, je suis horrible) dans cet avant dernier tome mais il semblerait que les auteurs gardent le tout pour celui qui viendra clore la série (il y a quand même quelques giclées d’hémoglobines, il ne faut pas abuser non plus). La première partie du tome se focalise sur Natsuko, personnage ô combien détestable mais peut-être mal utilisée. En tant qu’exact opposé de Nobuaki (survivante au jeu du roi qui a très mal tourné), elle aurait presque pu faire plus mal si les auteurs avaient poussé le contraste au maximum. La seconde partie, elle, va plutôt mettre en scène le bon samaritain Nobuaki qui continue à essayer d’aider les autres et ce, malgré tout ce qu’ils lui ont fait subir (il est un peu « Jésus » sur les bords). Bon, pourquoi pas mais les scènes où il se trouve impuissant sont vues et revues et on aurait préféré que les pages soient utilisées pour quelque chose d’un peu original, dommage. Au final, ce n’est pas une lecture désagréable mais on attend peut-être plus d’une série comme King’s Game Extreme. On verra si le dernier volume sera plus convaincant que celui de la première série.

 

Ressentiment 1 : La première œuvre de Kengo Hanazawa (I am a hero, série en cours chez Kana) arrive chez Ki-oon et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’univers de l’auteur est toujours aussi bizarre ! Au quotidien, Takuro Sakamoto travaille dans une imprimerie. Pour ce trentenaire, c’est un boulot miteux et l’absence d’une femme dans sa vie ne l’aide pas à voir le bon côté des choses. Alors qu’un de ses amis, Daisaku, l’initie à un jeu en ligne nommé Unreal, il va voir sa vie basculer d’un coup… Les personnages d’Hanazawa sont très étranges. Ils possèdent, à la fois un côté attachant mais aussi quelque chose de détestable. Takuro, Daisaku et Tsukiko n’échappent pas à la règle. Prenons Takuro, ce dernier est horrible en tout point, physiquement, psychologiquement… Il n’a absolument rien pour lui. On lui découvre cependant cette hargne propre aux personnages principaux qui va lui permettre d’assurer son rôle à la perfection. Son amour irraisonné et irraisonnable pour Tsukiko semble ne connaître aucune limite et malgré quelques petits écarts, il va, à chaque fois, prendre la bonne décision concernant la jeune fille. Le graphisme détaillé et réaliste aide à l’immersion du lecteur dans cet univers semi-réel, semi-fantasmé. On commence à remarquer certains mouvements assez bizarres du corps humain (il y a des positions tiennent plus de la contorsion qu’autre chose), preuve qu’il s’entraînait déjà pour les créatures difformes qu’il met en scène dans I am a hero. Même si les personnages sont en 2015, on sent un petit côté anticipation quand on voit que certaines technologies actuelles amorcent certaines choses décrites par Hanazawa (l’Oculus Rift par exemple fait un beau prototype du casque de réalité virtuelle utilisé par les protagonistes). Avec un premier volume double massif, Ki-oon réussit parfaitement à lancer son nouveau seinen et je dois avouer que je suis assez curieux de lire le dénouement !