Les Ki-oon du mois de septembre 2014

/ Critique - écrit par OuRs256, le 24/10/2014

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Le mois en deux mots trois mouvements : du combat en toge, 30 millions d'amis, du sang, des armes, de la tranche, un peu d'humour et encore plus de sang.

Les Ki-oon du mois de septembre 2014

Ad Astra 3 : Les ennemis se succèdent mais aucun ne réussit à déjouer les plans géniaux d’Hannibal (c’est à croire que l’auteur n’a pas vraiment envie de faire intervenir Scipion pour le moment !). Acculée, Rome se décide à essayer une stratégie un peu plus risquée. L’armée va tenter de vaincre le général sans l’attaquer directement. Vous avez très bien compris, ils essayent de l’avoir à l’usure… En lisant Ad Astra, je dois avouer que je me fais surprendre à chaque fois. Je m’attends à un titre qui parle de guerre, avec des têtes qui volent, des complots, des hommes qui veulent se mettre en avant… Cependant, ce n’est pas le premier élément qui me saute aux yeux. Même s’il y a des scènes d’une violence rare (avec de fameuses caboches qui fusent), l’auteur veut attirer son lecteur sur quelque chose de plus technique puisqu’il met l’accent sur les stratégies. Que ce soit du côté romain ou du côté carthaginois, Mihachi Kagano prend un plaisir non-dissimulé à nous décortiquer les plans de batailles de chacun des généraux. Il fait en sorte que ses personnages ne laissent rien au hasard, du nombre au relief du terrain en passant par les possibles désagréments, tout est passé au crible. Graphiquement, on trouve certaines phases un peu figées avec un mouvement un peu pataud mais rien qui gène réellement la lecture du titre. Comme les deux précédents, ce troisième opus d’Ad Astra reste donc fortement recommandable ! 

Animal Kingdom 6 : Alors que Taroza se dirige vers la mer pour raccompagner Pinta, il se trouve pris dans une lutte entre le clan des chevaux et celui des hyènes. Ces derniers ont été piégés par Giller, un autre humain qui, comme Taroza, possède le pouvoir de parler avec tous les animaux…  Les combats se font toujours pour violent et malgré toute la bonne volonté du jeune garçon, impossible de contenter tout le monde sans qu’il n’y ait de pertes. Cependant, un petit espoir naît à la fin de l’affrontement grâce à la chef des hyènes dont la ténacité et le bon coeur permet un véritable miracle. Ce volume d’Animal Kingdom est une fois de plus à placer dans le panier supérieur avec une qualité qui ne décroit pas. On en apprend un peu plus sur le monde décrit par Raiku et notamment pourquoi il n’y a plus que quelques êtres humains et d’où vient son idée de langage universel. Malheureusement, ce qui aurait pu être une très bonne découverte tourne vite au drame et le répit n’est que courte durée pour Taroza et ses amis, preuve, une fois de plus, que le titre ne s’adresse pas forcément qu’aux enfants. Raiku y glisse des thèmes comme le désespoir mais aussi la survie de l’espèce humaine et sa propension à s’auto-détruire. Derrière un cadre plutôt enfantin, le mangaka tente de toucher des thèmes universaux et liés à des problèmes de société très actuels, une belle réussite à souligner. Le gros bonus de fin de tome, c’est le petit chapitre de ZatchBell, une de mes séries préférées que ce petit extra m’a donné envie de relire. Pour la trouver, il faudra vous diriger vers l’occasion et faire preuve de patience puisqu’elle est malheureusement en arrêt de commercialisation depuis quelques années… 

Darwin’s Game 1 : Les survival games, Ki-oon semble en avoir fait sa marque de fabrique, à tel point qu’on n’est même pas surpris d’en voir débarquer un nouveau ! Dans la lignée des Doubt, Judge, King’s Game et même Jeux d’enfants, Darwin’s Game nous propose de suivre les aventures de Kaname Sudo, un lycéen invité un jour à rejoindre un jeu en ligne par l’un de ses amis. Manque de pot pour lui, il s’agit d’un jeu où l’on risque sa vie… Un peu comme tous les autres titres du genre, on est lancé in medias res soit dans le feu de l’action. En quelques pages à peine, le clavaire du jeune garçon commence (bon OK, c’est pas aussi rapide que dans Jeux d’enfants mais quand même…). Même s’il est tout seul, il est rapidement épaulé par une mystérieuse alliée qui l’observe de loin. Cette dernière va lui expliquer toutes les ficelles du jeu et comment il peut en tirer un bénéfice financier conséquent. C’est d’ailleurs, selon moi, l’un des éléments originaux de Darwin’s Game : les participants peuvent transformer leurs points en une somme d’argent non-négligeable. Grâce à cette règle toute simple, une toute nouvelle dimension est donnée au jeu puisque certaines personnes vont y participer et donc pousser d’autres gens à les rejoindre dans l’unique but de s’enrichir. Les auteurs FLIPFLOPs (mot qui signifie tongs en anglais - vous savez, ces horreurs que vous portez à la plage) se débrouillent plutôt bien jusque là, que ce soit au niveau graphique mais aussi au niveau narratif puisqu’ils nous offrent un habile mélange entre réalité et réalité virtuelle via l’utilisation du téléphone portable et autres changements de zones. Bref, les férus du genre n’hésiteront pas trop longtemps, les autres se laisseront peut-être tenter par l’aspect jeu renforcé et le graphisme léché. Pour ma part, la lecture de ce premier volume m’incite plutôt à vous le conseiller. 

Les Ki-oon du mois de septembre 2014

Dragon Quest - Emblem of Roto 5 : Oyez oyez, le nouveau personnage que vous allez avoir envie d’exploser contre un mur est arrivé ! Après un combat difficile contre Barmans et un petit cours d’histoire qui nous en dit un peu plus sur les origines du héros, le groupe va faire une rencontre inattendue, celle d’un bouffon. Alors qu’ils pensaient trouver le maître de la sagesse, ils se retrouvent avec un clown insupportable qui fait encore pipi au lit (true story…). Pour ma part, je ne comprends pas vraiment l’intégration d’un tel personnage à une équipe qui fonctionnait plutôt bien mais bon… il faut croire que l’auteur à d’autres idées en tête. En ce qui concerne l’aventure, il se fait plaisir en tout cas puisqu’il embarque nos héros dans un périple qui les mènera à un ennemi redoutable. Evidemment, et dans la plus pure tradition de la saga de RPG Dragon Quest, il ne les laisse pas partir sans un petit power up. Ainsi, les armes, armures et autres équipements se voient renforcés en adéquation avec les nouveaux niveaux des personnages (à ce niveau là, c’est vraiment super bien fait, les liens avec le jeu sont visibles presque immédiatement). Profitant d’un univers exceptionnel et d’un bestiaire particulièrement bien fourni, Kamui Fujiwara continue à nous livrer une histoire agréable à suivre dans un style années 90 qui me plaît énormément ! 

Gisèle Alain 4 : On retrouve une Gisèle toujours aussi battante après le départ d’Eric (parti sans trop le savoir devenir le nègre d’un auteur célèbre). Si la vie sans ce dernier semble un peu terne, l a jeune femme n’abandonne pas son travail pour autant et continue à accepter les missions en tout genre. Cette fois-ci, elle va découvrir les joies de la garde d’enfants puisqu’elle va s’occuper de garder les petits d’une dirigeante de cirque. Evidemment, ces derniers ne vont pas se faire prier pour lui en faire voir des vertes et des pas mûres… L’auteure semble en tout cas avoir trouvé son rythme de croisière et nous propose un tome dans la même veine que les précédents. Elle possède toujours ce trait charmeur qui saura vous faire revenir au début du XXe siècle en installant une atmosphère digne des meilleurs séries d’époque. Grâce à ses personnages sensibles et attachants mais aussi à sa narration fluide et divertissante, ce volume quatre est une vraie réussite. En tout cas, il montre que si vous ne connaissez pas Gisèle Alain, c’est que vous êtes passés à côté de l’un des manga « tranches de vie » les plus agréables de ces dernières années ! 

Kid I Luck 1 : Fidèles à leur politique éditoriale, les éditions Ki-oon nous proposent la dernière oeuvre en date de Yûkô Osada (auteur notamment de l’excellent Run Day Burst, C SI: ou encore Gear Rally), j’ai nommé Kid I Luck. On change assez radicalement de registre par rapport aux titres précédents puisque l’auteur explore le monde de l’humour. Comme chacun le seul, la traduction de l’humour est un procédé particulièrement difficile et c’est encore plus vrai lorsque le type de performance à traduire n’est pas très répandu dans le pays de la langue cible. Dans le cas de Kid I Luck, il s’agit de faire rire grâce à un commentaire/une réaction écrite ou dessinée sur un petit tableau blanc. Evidemment, tout se joue à la subtilité du comeback et pour ça, il faut avouer que la traductrice a plutôt bien travaillé. Fédoua Lamodière réussit à obtenir l’effet qu’elle veut au moment où elle le veut et ça, peu de traducteurs, même expérimentés peuvent s’en vanter. Parlons quand même un peu du titre en lui-même. En ce qui concerne le trait, on retrouve avec plaisir la patte ultra-dynamique d’Osada où l’auteur travaille son sens du geste et de la position (thème oblige) avec un talent indéniable. Pour faire simple : ça bouge super bien et ça reste en accord parfait avec l’action. L’histoire m’a parue bien menée grâce à une narration fluide et sans accroc. Cependant, sur le point précis qui a divisé mes amis de mangacast.fr, je serais tenté de dire que Kubo va un peu trop vite dans ses conclusions (et il a aussi tort d’essayer de parler anglais) et que Kobito a raison dans sa manière de temporiser. On sent que les seules fois où l’on reproche à Kinjirô d’être à l’origine de l’agression de son amie, c’est par pure méchanceté ou lors d’une tentative de déstabilisation. L’auteur semble laisser cette donnée dans le flou pour laisser au lecteur le choix de se faire sa propre idée mais pour l’instant, rien ne fait vraiment pencher la balance dans l’une ou l’autre direction. Ne vous laissez pas avoir par le thème qui semble un peu trop « japonais », Kid I Luck est incontestablement l’un des meilleurs titres du moins de septembre tout éditeur confondu et il serait dommage de passer à côté d’une aussi bonne lecture !

Warlord 7 : Un jour, un homme sage a dit « Ça va péter mon colonel ». Ce dernier avait probablement lu Warlord ! Eh oui, Kim Byung-Jin ne change pas une équipe qui gagne. Depuis plusieurs volumes, on découvre un nouvel ennemi à chaque fois et le combat ne s’arrête pas. Eh bien, l’avancée dans le repaire des démons et notamment du King Lord continue à apporter son lot de sang et de larm-… oups, les vrais guerriers ne pleurent pas ! Les fans de combats en tout genre se feront donc plaisir puisqu’il n’y a… quasi que ça. Eh oui, une fois de plus, le scénario n’avance quasiment pas. Les auteurs ne révèlent que des bribes d’informations (pas forcément utiles en plus…) et semblent décider à faire de leur titre une référence en terme de baston mais pas forcément de narration. Autre chose assez bizarre : plus on avance dans la série, plus je me demande qui est le héros de la série. Les apparitions de Maruhan se font assez rares et il se fait rosser (comprenez « battre à mort ») à chaque fois qu’on le voit. Bon personnellement, ça ne me dérange pas trop, je l’aime pas particulièrement mais quand même ! Au final, Warlord, c’est un titre à lire pour se détendre, sans trop se poser de questions.