Les Kurokawa des mois d’Octobre-Novembre 2014

/ Critique - écrit par OuRs256, le 12/01/2015

Le mois en deux mots trois mouvements : vampire feignant / chaperon rouge / boxe / champion / mimi / arts martiaux / magie / charme / découpage / chevaliers / ferme / vikings / amourette.

Les Kurokawa des mois d’Octobre-Novembre 2014

Blood Lad 11 : Staz et Wolf continuent leur voyage à la recherche d’Akim et découvre le nord du monde des démons en ruines. La responsable ? Burgundy, une démone aux oreilles de lapin qui serait aux ordres d’Akim… Incapable de gérer la force brute de la demoiselle, ils sont sauvés par l’intervention d’un mystérieux vieillard… L’heure est à l’entraînement dans Blood Lad et il faut avouer que nos deux héros en ont bien besoin. Malgré le gros power up dont a bénéficié Staz il y  a quelques volumes, ce dernier ne semble toujours pas à la hauteur des ennemis actuels… On retrouve donc un gros stéréotype du genre : le vieillard un peu fou mais ultra puissant qui va servir de mentor au héros et lui permettre de révéler son véritable potentiel. Oui, je sais, on peut pas faire plus cliché mais force est de constater que ça fonctionne. Yuki Kodama intègre parfaitement ce nouveau personnage à la continuité de sa série en lui trouvant un lien presque miraculeux avec un autre personnage important ! Pendant ce temps, Wolf Daddy et Blaz ne restent pas sans rien faire puisqu’ils se préparent à contre-attaquer. Tout est donc en place pour une nouvelle grosse baston qui devrait pointer le bout de son nez dans le prochain tome. La transition est terminée !

Crimson Wolf 3 : Ayame et Yôichi vont être confrontés à deux nouveaux loups qui vont leur donner du fil à retordre dans ce troisième tome de Crimson Wolf et évidemment, Yûka n’est jamais très loin et rôde autour du « terrain de jeu » de sa soeur. Seishi Kishimoto continue à développer son histoire, plus sombre qu’à l’accoutumée, il faut l’avouer, et nous propose des personnages bien plus intéressants que d’habitude. Il gère aussi bien mieux les relations qui unissent ses protagonistes avec une toile imposante qui se tisse autour des deux prétendantes au titre de chaperon rouge. Les amateurs de monstres bizarres seront comblés puisque les créatures ont toujours ce petit côté dérangeant qui fait leur force. Les combats pourraient être plus dynamiques car il faut se rendre à l’évidence, il y a pas mal de « bla bla » (surtout pour un titre catégorisé shônen) qui aurait pu être considérablement réduit… En tout cas, de nombreux éléments ont été mis en place pour préparer le combat final et même si la résolution du fil rouge est encore assez flou, les derniers chapitres devraient conclure cette petite série avec un talent certain. 

Ippo - La Loi du Ring 1 : Plusieurs mois après la fin de la troisième saison et une attente insoutenable, le bourreau des rings est de retour pour pas moins de vingt-et-un tomes, ce qui nous amènera jusqu’au volume 88 (sachant que la série est toujours en cours au Japon avec 109 volumes à l’heure actuelle). Les éditions Kurokawa se sont donc super bien débrouillées pour rattraper (ou presque) plus de 10 ans de publication ! Ils pourront même se vanter, une fois cette saison finie, d’avoir la plus longue série éditée en France, du moins en ce qui concerne le nombre de volumes. Dans ce soixante-huitième volume, Ippo se prépare à un combat qui devrait être sa dernière défense du titre. Le jeune homme, en préparation de son combat contre Miyata veut affronter des adversaires plus coriaces, qui possèdent un niveau international. Malheureusement pour lui, il va devoir se battre contre un adversaire que même le vieux Date craignait, un vétéran nommé Take. Âge oblige, il semblerait que ce nouveau challenger ait plus d’un tour dans son sac. Il va même venir à la pesée en feignant la maladie pour tenter d’attendrir le champion ! Comme d’habitude dans Ippo, le combat ne sera pas aussi facile qu’on pourrait le penser au premier abord et pas sûr que le jeune homme n’en sorte sans les blessures habituelles (et peut-être même plus…). 

Ippo - La Loi du Ring 2 : Le combat contre Take bat son plein. Ippo se retrouve très rapidement déstabilisé par le challenger qui s’avère être un fin tacticien mais aussi un cogneur de haut niveau. Ce dernier réussit même à trouver le moyen de neutraliser le punch monstrueux qui caractérise le champion. Fort de son expérience d’une trentaine de combats, Take a appris à tendre des pièges à ses adversaires et à faire en sorte qu’ils se trouvent rapidement impuissants face à ses coups. De plus, son physique est loin d’être négligeable puisqu’il parvient à frapper fort et à bien encaisser certains coups d’Ippo qui auraient mis K.O. bon nombre d’autres boxeurs. En fait, avec ce combat, je crois surtout que Morikawa ne fera jamais d’Ippo un personnage comme Takamura, un conquérant qui part gagnant dans tous ses combats. Il veut le garder comme éternel challenger, malgré sa force et son statut dans le monde de la boxe qui vont grandissant. Alors qu’il n’a pas encore utilisé le Dempsey Roll, son coup fétiche, contre Take, on se demande ce qu’Ippo va pouvoir faire pour battre un adversaire décidément très différent des précédents. 

Les Kurokawa des mois d’Octobre-Novembre 2014

Je t’aime Suzuki 9 : Avec des derniers tomes plus que moyens, je dois avouer que je suis sorti pour le moins étonné de ma lecture du neuvième opus des aventures d’Hikaru et de Sayaka. En fait, l’amnésie de la jeune fille permet à Go Ikeyamada de ramener un peu cette fraîcheur qu’elle avait su faire passer lors de la première rencontre des deux personnages. Evidemment, leur qualité de lycéen va pousser des scènes peut-être un peu moins « nian-nian » mais qui versent toujours dans le mignon. On aura donc le droit à un voyage à Taiwan mouvementé avec des pertes de vue, des photos de couples et autres scènes romantiques à souhait. Manque de pot, les deux jeunes gens ne sont pas encore décidés à (re)sortir ensemble ou du moins, l’auteur semble avoir autre chose de prévu avant que cela n’arrive. Comme je l’ai dit précédemment, on est assez loin de la lourdeur des derniers tomes du collège où le besoin de faire en sorte que tout soit « choupi », mignon ou kawaii (appelez ça comme vous voulez) était presque craché au visage du lecteur via des dialogues mielleux et des actions d’une naïveté plus gamine qu’enfantine. Les personnages sont plus intéressants car mieux gérés et on espère que ça va continuer.

Kenichi - Les disciples de l’ombre 7 : Le combat contre Diego Carlo continue de manière spectaculaire et le rideau se refermera sur une lutte épique, scénarisée et parfaitement mise en scène (c’est un peu la marque de fabrique du catch). Jusqu’au dernier moment, Diego Carlo ne se souciera que d’une chose : l’angle de la caméra qui le filme ! Shun Matsuena est vraiment bon pour intégrer de l’humour dans ses affrontements et il nous le montre une fois de plus avec un combat qui aurait pu tirer sur le ridicule mais qui verse plutôt dans le loufoque. Tout le monde a déjà vu un match de catch à la télévision : monologues interminables, commentateurs complètement ravagés du cerveau, mise en scène (à peine?) visible… Bref, tous ces éléments sont réutilisés avec un talent certain par l’auteur qui ne choisit pas la facilité (qui aurait été de les tourner en ridicule) mais les utilise plutôt comme amorces pour ses gags. En ce qui concerne le combat, il reste fidèle à ceux de la série. C’est beau, rapide, nerveux et ça nous en met plein les yeux en attendant le suivant !

Magi - The Labyrinth of Magic 17 : Le doyen de Magnostadt, le pays des magiciens (qui fait un peu de Luxembourg du monde de Magi), continue à expliquer sa vision des choses et passe de plus en plus pour un dictateur aux yeux des magiciens présents mais aussi des lecteurs. Son discours semble complètement dingue quand on voir sa façon d’agir avec les magiciens mais Aladin comprend très rapidement le problème : le doyen Mogamed ne voit tout simplement plus ceux qui ne possèdent aucun pouvoir magique comme des êtres humains normaux. Pour lui, ils sont comparables à des insectes, tout juste bons à se faire utiliser comme des sources d’énergie. La première partie du volume m’a un peu fait penser à une discussion universitaire de la Renaissance avec un orateur qui tente de défendre ses idées et une audience qui argumente pour ou contre. Pour ceux qui lisent le manga Cesare, il y a une scène très similaire ou Angelo se fait remarquer à la manière d’Aladin en avançant une idée précise et bien renseignée. Bon, on ne va pas se mentir, c’est assez long et ce n’est pas aussi bien fait que dans le manga historique de Fuyumi Soryo mais on sent la nécessité en lisant les derniers chapitres qui annoncent une guerre assez monstrueuse entre l’empire de Rehm et Magnostadt !

Les Kurokawa des mois d’Octobre-Novembre 2014

Nozokiana 10 : Alors que Tatsuhiko se sent de moins en moins bien avec Madoka, ses sentiments pour Emiru n’en finissent plus de grandir. Le jeune homme est complètement obsédé par sa belle voisine même s’il semblerait que le bonheur ne soit pas encore à l’ordre du jour. En effet, un fantôme du passé ressurgit et vient mettre un peu de piment dans l’arc final de la série. Avec trois tomes restant, les deux tourtereaux vont devoir faire face au passé trouble de la jeune fille ensemble. L’auteur continue à mêler savamment scènes chaudes et thriller, partie qui prend d’ailleurs de plus en plus le pas. L’histoire est de moins en moins prétexte à des parties de jambes en l’air (pour Tatsuhiko ou d’autres personnages), ce qui permet de découvrir une série peut-être un peu plus travaillée que l’on aurait pu l’imaginer. Les relations sont décrites de manière plutôt réalistes en règle générale et on comprends bien pourquoi le jeune homme choisit de mettre un terme à sa chacune de ses relations. Depuis le début, il n’y a jamais eu qu’Emiru. C’est un choix de plus en plus facile qui s’offre au héros et il compte bien assouvir sa fascination une bonne fois pour toutes. Le temps n’est plus à l’indécision ni à l’amusement dans Nozokiana.

Red Eyes Sword 2 : Tatsumi essaye toujours de trouver ses marques parmi les membres du Night Raid et son inexpérience se fait de plus en plus sentir. Heureusement pour lui, il fait équipe avec des assassins chevronnés qui lui permettront d’apprendre sur le terrain, à la dure… Le jeune homme commence donc à faire connaissance avec les membres de sa nouvelle famille et même si tout n’est pas facile, il commence petit à petit à s’intégrer. Il découvre que tous ne pensent pas de la même façon et que même si Akame agit plus ou moins comme un robot, les autres possèdent un côté un peu plus humain. Les auteurs ont le chic pour installer une ambiance très particulière, qui puise dans le pathos, mais aussi dans le glauque et la violence. Le trait exceptionnel de Tetsuya Tashiro permet d’ailleurs des scènes complètement dingues et d’un dynamisme rarement vu dans un titre du même genre grâce à une lisibilité instinctive et une gestion du regard du lecteur aux petits oignons. Après un premier tome de qualité mais qui ne mettait pas forcément la claque annoncée, ce deuxième volume d’Akame Ga Kill! vient « rectifier le tir ». Rassurez-vous donc, on se trouve bien en présence de l’excellent titre annoncé et les deux cents et quelques pages qui compose le tome pourront vous le prouver. En fait, on pourrait tout simplement décrire le combat de fin de volume comme brutal et ça suffirait à tout expliquer. Préparez-vous donc à un final épique et surtout à un dernier chapitre phénoménal, voilà, c’est dit !

Saint Seiya The Lost Canvas Chronicles VII : Après avoir joué avec les mythologies sud-américaines, françaises (?!), japonaises et chinoises, Shiori Teshirogi s’attaque aux mystères de l’Irlande. Regulus, tout juste nommé chevalier d’or du Lion va devoir protéger une jeune femme poursuivie par le démon Balor… Alors oui, au premier abord, on se demande comment tout cela va pouvoir s’intégrer correctement dans la série mais l’auteure justifie cette petite visite au pays des trèfles et des leprechauns avec les origines irlandaises de Regulus. Ceux qui ont lu Arago retrouveront des noms qu’ils connaissent bien puisque les auteurs semblent avoir fait leurs recherches au même endroit. Comme dans les précédents tomes, on ne pourra que s’étonner de la vitesse à laquelle l’auteure raconte son récit. Certains éléments comme l’arrivée de Regulus auprès de la jeune Conor sont passés, de même qu’un petit flashback sur son enfance (ou bien quelques pages sur son père) ne sont pas assez développés et donne une petite impression de récit assez haché. L’ennemi principal est assez faible (un peu comme d’habitude) et il n’a absolument aucun sous-fifre pour lui filer un coup de main cette fois-ci. Deux ou trois chapitres supplémentaires n’auraient pas été de refus mais la règle est impitoyable : un tome par chevalier !

Les Kurokawa des mois d’Octobre-Novembre 2014

Silver Spoon 8 : Le changement, c’est maintenant dans Silver Spoon (désolé pour la réutilisation de cet horrible slogan…) ! En effet, dans le tome 8, on découvrira (enfin?) une Aki conquérante puisqu’elle va enfin se décider à dire à Yûgo qu’elle l’aim. Non, il n’y a pas de faute d’orthographe, elle lui dit clairement même si elle s’auto-coupe ! Ce n’est pas le seul changement puisqu’elle va aussi exprimer son souhait de travailler avec des chevaux à ses parents. Ces derniers s’attendaient à ce qu’elle reprenne la ferme familiale mais il n’en sera rien. La jeune fille est motivée même si elle se rend vite compte qu’elle n’avait pas vraiment considéré tout ce que sa décision impliquait. Coup de chance pour le couple en voie de formation, ce dont elle a besoin, c’est un prof particulier dans le domaine académique. Evidemment, Yûgo se portera garant, au péril de sa vie (littéralement). Puisqu’on parle de vie, cette dernière n’est pas tendre avec Komaba. Après l’élimination de l’équipe de baseball, c’est la ferme de ses parents qui va faire faillite. En un chapitre, Hiromu Arakawa instaure un climat de détresse que l’on avait encore jamais vu dans la série. Sachant que le citadin ne sait pas trop comment se passe la liquidation d’une ferme, difficile de se rendre compte des sentiments par lesquels passent les éleveurs. Entre la perte des bêtes (la plupart est envoyée à l’abattoir), la vente du matériel et la restauration du terrain, tout est traité avec un réalisme prenant. Eh oui, Silver Spoon est un de ces rares titres capables de faire réagir son lecteur en quelques pages. Les manga « tranche de vie » capable de restituer une telle impression de quotidien se comptent sur les doigts d’une main, il serait dommage de passer à côté.

Vinland Saga 13 : Après la trahison du roi, Ketil a complètement perdu les pédales. Son retour à la ferme ne sera pas de tout repos puisqu’il va découvrir qu’Arneis aussi a tenté de lui fausser compagnie. Fou de rage, il va lui infliger une correction d’une violence incompréhensible… Alors que le roi et sa flotte se prépare à débarquer, les membres de la ferme se préparent au combat… Avec ce treizième opus, la guerre fait son grand retour dans Vinland Saga. Thorfinn se trouvant en plein centre du conflit, on aurait pu penser qu’il prendrait part aux combats mais il n’en est rien. Pendant que l’armée de Knut ridiculise les paysans de la ferme de Ketil (‘faut dire qu’ils se battent avec du matériel d’agriculteur…), Leif Erikson aide ce dernier à fuir avec Einar et Arneis. Yukimura est toujours aussi bon quand il s’agit de dépeindre l’horreur de la guerre et nous dessine un champ de bataille où le sang coule à flot et où les membres volent de partout. D’un autre côté, il montre des personnages sûrs d’eux, assez adultes pour prendre des décisions qui vont contre le courant et qui sont parfaitement réfléchies. Leif le dit lui même à Thorfinn : il a bien grandi. En tant que lecteur, on a hâte de voir ce qu’il va réussir à accomplir avec Einar !

Wolf Girl & Black Prince 4 : Enfin un volume complet ! C’est la première réaction que j’ai eu lorsque j’ai atteint la dernière page de cette quatrième itération du titre d’Ayuko Hatta. Le personnage d’Erika évolue doucement mais sûrement. Alors qu’elle tente sa chance avec Kusakabe, elle se rend compte assez rapidement (alors qu’en théorie, elle est pas très « fut fut », j’ai trouvé qu’elle utilisait un peu plus sa tête que d’habitude) qu’elle n’a d’yeux que pour Sata. Cependant, alors qu’elle « retourne au casse-pipe », un changement s’impose. Dorénavant, elle ne se laissera plus traiter comme un chien et va essayer de se mettre en avant et de faire respecter ses choix. C’est donc une nouvelle phase qui commence pour les deux tourtereaux, ils vont devoir se mettre sur la même longueur pour que sa marche. Malheureusement pour la série, ça veut dire que le tout redevient un shôjo assez banal. Voir l’héroïne se démener pour se faire aimer n’a rien de désagréable. En fait, c’est même plutôt bien raconté mais ça n’a absolument rien d’original comparé à ce qui se fait d’habitude. C’est donc un peu dommage d’avoir tué aussi rapidement la seule spécificité de la série… Quand on sait que la série est encore en cours au Japon avec onze tomes, on se demande ce que l’auteur va bien pouvoir trouver pour ne pas sombrer dans la banalité. Réponse… dans les prochains tomes !