6.5/10Ludwig Revolution

/ Critique - écrit par juro, le 14/10/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Les contes de Crime (Fiche technique)

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Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui a réadapté les contes des frères Grimm à la mode gothique ! Kaori Yuki ! Ca c'est une bonne idée !

Ludwig mène la révolution
Ludwig mène la révolution
Il était une fois un prince se prénommant Ludwig. Par sa beauté et son esprit tout le monde s’accordait à le considérer comme le meilleur parti qui soit. Tout charmant qu’il fut, Ludwig se cherchait donc une fiancée à la hauteur de son parti. Ainsi, sur les conseils de son père, il partit en voyage à la recherche d’une princesse tout aussi charmante que lui. Dans sa quête pour trouver l’Amour, la première prétendante qu’il rencontra fut Blanche, une jeune fille à la peau pâle comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang et au cœur noir comme l’ébène…

Et revoilà Kaori Yuki repartie en vadrouille pour une nouvelle courte parution dont la qualité n'égale pas celle de Angel Sanctuary ou Comte Cain. La nom de la mangaka reste principalement associé à ces deux oeuvres, faits marquants de sa carrière jusqu'alors mais Kaori Yuki ne bénéficierait pas d'une telle aura si elle ne profitait pas de chaque nouveau scénario pour montrer des shôjos un peu plus élaborés que la grande majorité. C'est le cas avec Ludwig Revolution qui parodie les contes des frères Grimm à la mode gothique, parfois en bien, d'autres fois en grotesque pour un bilan mitigé, comme celui du trait de l'auteur. Le manga est mis en scène sous forme de longs chapitres reprenant les lignes directrices des contes pour les tourner en dérision et donner une personnalité nouvelle à des personnages trop lisses, dans le même genre que le sunjung Il Etait une Fois... mais en mieux. Ainsi, le petit chaperon rouge devient une tueuse machiavélique alors que les princesses deviennent des furies à mauvais caractère (La Belle au Bois Dormant) ou perverse (Blanche Neige). La lecture prend de l'ampleur car Yuki y pose son empreinte caractéristique teinté d'un esprit macabre pouvant donner une ambiance très incisive sur les premiers chapitres avant de décroître et dépérir vers la fin. Au cours de ces différents free talks, on sent que la mangaka cale sur la longueur car les histoires moins connues des Grimm trouvent moins de profondeur dans ces scénario. Des hauts et des bas se perçoivent aisément dans Ludwig Revolution faute d'idées suffisantes pour dégager un potentiel créatif plus important.

Pour une fois, c'est bel et bien un prince qui se trouve être le héros d'un conte mais il se montre tout sauf charmant. Obscène, ignoble et pervers, il se montre odieux en tout point mais sa beauté physique ne laisse pas les différentes princesses insensibles. Le shôjo ne prend pas une tournure bêbête digne d'une comédie romantique car Ludwig Revolution sous la forme d'une vraie aventure où le fantastique règne en maître. Mais l'ensemble est inégal car les personnages ne dégagent pas le même charisme d'une histoire à l'autre et plus le dénouement des quatre volumes est proche, plus les difficultés de la mangaka à se renouveler se ressentent. Et ce ne sont pas les aspects graphiques qui viendront sauver le titre car Kaori Yuki joue au yoyo en même temps qu'elle tient sa plume. Le chara design est fluctuant, le remplissage aussi. Seul le découpage reste égal à lui-même. Tonkam, principal fournisseur de Kaori Yuki, nous livre une édition tout à fait correcte, qui s'inscrit dans la droite lignée de son catalogue.

 

Au final, Ludwig Revolution reste une série intéressante mais Kaori Yuki a déjà réalisé mieux dans le domaine. Lire ce manga est une expérience intéressante car elle réconcilie avec le shôjo et même si la série n'est pas pleinement convaincante, elle revisite des histoires connues sous un jour nouveau avec bonheur.