Le Micmac de l’été #19 - Parlons un peu de classiques

/ Critique - écrit par OuRs256, le 26/08/2015

Il y a des licences qui ne s’épuisent jamais. Année après année, réédition après réédition, volume après volume, spin off après spin off… C’est de ce genre de titres que je vous propose de découvrir quelques critiques aujourd’hui.


Dragon Ball Z - Film 13 (Glénat) : Sortez votre Ocarina ! 

L’un des meilleurs films de la licence Dragon Ball Z est enfin disponible en anime comics. Si vous avez aimé l’histoire de Tapion, vous serez donc plus ou moins heureux de la retrouver sous ce format de plus en plus apprécié par Glénat.

Pourquoi plus ou moins ? Déjà, ce n’est pas à cause de l’histoire. Elle n’a pas changé (chose normale me direz-vous) et on (re)découvre l’arrivée de Tapion sur Terre à cause du plan diabolique de Hoi, ce moine qui semble avoir un peu trop pris le soleil et qui veut à tout prix dominer le monde grâce à un monstre gigantesque. 

Non, à ce niveau là, ça reste du grand classique bien mené. Là où c’est moins bon, c’est au niveau du découpage effectué pour cet anime comics. L’éditeur japonais a choisi de multiplier les plans fixes de scènes où il y a beaucoup de parlotte, ce qui ne laisse que quelques pages au combat final qui perd énormément en intensité à cause de ça. 

L’édition française n’est pas non plus source d’exaltation intense. On connaît le format anime comics spécial de cette collection de films chez Glénat et force est de constater que l’éditeur aurait pu faire un peu mieux. Plutôt que de proposer des jaquettes remaniées et une sur-jaquette (ce qu’ils ont fait sur Battle of Gods), on se retrouve avec du dos-collé cartonné très… flexible… 

Que Glénat ait manqué de matériel ou que la maison d’édition ait décidé de ne pas changer la couverture, on se retrouve avec un object moyen à l’intérêt plus que discutable. Pour la plupart des films, il faut croire que le format vidéo reste, même une dizaine d’années plus tard, toujours le plus adapté.

Fairy Tail 45 (Pika) : Des démons à ne pas manger en steak (« Nuuuuullllll !!! » Une foule enragée). 

Alors qu’Hiro MASHIMA se sert souvent de Lucy comme d’un faire-valoir, il utilise ce tome pour un peu redorer son blason et proposer au lecteur un combat peut-être plus intéressant que d’habitude. 

Un ennemi redoutable fait son apparition : le roi des enfers lui-même. Le chef de Tartaros va lancer un maléfice si puissant qu’il va transformer l’endroit où se trouvent nos héros en prison. Seule Lucy est dehors et va devoir se battre contre les démons qui donnaient déjà du mal à ses amis… 

Bon, déjà, autant vous le dire, la jeune fille ne finira pas le combat habillée. Un peu comme à son habitude, MASHIMA continue à déshabiller ses « belles plantes » sans scrupules. Entre Erza et Lucy, je ne sais pas qui y a eu droit le plus mais on peut ajouter un point de plus pour la maîtresse des clés.

C’est d’ailleurs plutôt d’invocation dont il est question puisque Lucy va se la péter en balançant des sorts bien puissants mais aussi en invoquant le roi des esprits (qui est juste overcheated). Evidemment, qui dit puissance phénoménale dit compensation. 

L’auteur va donc en profiter pour nous faire un peu passage « triste » comme il les aime avec une séparation pour le moins étonnante. La façon dont c’est amené est pas mal, la raison aussi. Du coup, ça passe peut-être un peu mieux que d’habitude (en 45 tomes, ce n’est pas la première fois qu’il le fait). 

Fairy Tail est un titre qui utilise sans cesse les mêmes ingrédients : un peu d’ecchi, des larmes, de la camaraderie, des combats épiques et des doubles pages assez folles. Dire que MASHIMA le fait mal serait de la mauvaise foi. Par contre, dire qu’il fait quelque chose d’original serait de la bêtise pure. C’est classique mais efficace, aucun doute là-dessus. 

Jaco The Galactic Patrolman (Glénat) : Vous connaissez les super-élites ? 

Akira TORIYAMA est de retour… Hallelujahhhhhh ! La chanson, vous la connaissez tous, l’auteur, c’est pareil mais bon, les éditions Glénat ont quand même voulu jouer la sécurité avec un autocollant « Les origines de Dragon Ball » en plein sur la jaquette frontale. Effet ? Ils tuent le petit effet de fin de volume. Dommage….

Je tenais à commencer par ce qui m’a le moins plu tout simplement parce que j’ai beaucoup aimé ce oneshot. Il est passé sous le feu des critiques à cause de sa fin et de son lien avec Dragon Ball que les fans hardcore n’ont pas du tout apprécié. Pour ma part, je ne vois pas le mal. Oui, il y a des mini-incohérences comme la tenue que porte Goku au moment où il est envoyé sur Terre. C’est vrai que c’est SUPER important… 

Au niveau de l’histoire, Jaco ne va pas révolutionner le genre et TORIYAMA s’appuie sur ce qu’il fait de mieux en proposant une narration ultra-dynamique entièrement artificielle puisqu’il la met en place grâce à l’agencement de nombreuses petites cases sur la même page. 

Ainsi, son dessin se veut plus réduit, moins « gigantesque » mais plus efficace. Il n’a donc pas besoin de deux pages pour représenter un paysage géant. Il obtient le même effet qu’un autre auteur en utilisant une page seulement. Il gagne alors un peu de place, lui permettant des scènes d’actions plus travaillées. 

Le personnage de Jaco est quand même assez génial quand on y pense. Il fait partie de ces ratés attachants que l’auteur manie si bien, un peu comme Yamcha ou Végéta en fait (petite phrase pour attirer les haters). TORIYAMA nous présente ainsi un personnage drôle, ridicule au possible mais qui n’hésitera pas à se mettre en danger en cas de nécessité… Un héros de shônen en fait.

Komori… C’est un peu le vieux bougon japonais typique. Il veut qu’on le laisse tranquille et rumine sans cesse les regrets qui hantent son coeur. Evidemment, pour aller avec un personnage un peu prétentieux et exubérant comme Jaco, il fallait une caution « calme » !

L’édition perfect ? Oui, elle rentrera parfaitement dans votre bibliothèque mais disons que l’agrandissement maximum n’aura pas été suffisant pour ne pas laisser de grosses zones blanches. Peut-être un peu limite pour justifier le prix élevé. On me parle des double-pages dans l’oreillette. Eh bien, manque de pot, TORIYAMA n’en utilise pas (non, vraiment, allez voir) ! 

Bon après, je ne fais que pinailler. Le produit reste agréable et le style de l’auteur est toujours un vrai plaisir à lire. Il accompagne notre regard avec son nombre de cases toujours impressionnant et nous fait sourire grâce à son humour débile. 

Saint Seiya The Lost Canvas Chronicles 10 (Kurokawa) : Flèches hors de prix et breloques.

Ce dixième tome des chroniques consacrées aux chevaliers d’or est l’un des moins originaux jusqu’ici. Les histoires dédiées au Sagittaire ou au Lion sont toujours plus ou moins liées à un élément de fraternité et celui-ci ne pouvait pas échapper à la règle. Là où la mangaka aurait pu faire mieux, c’est dans le déroulement de son histoire.

Ici, ce n’est pas le Lion qui est le frère du Sagittaire mais le Sagittaire qui est le frère du Lion. « Hein ? Mais qu’est-ce qu’il raconte lui ? C’est la même chose d’abord ! » Oui… et non ! En fait, ce que je veux dire par là, c’est que l’ainé, c’est le Lion. Sisyphe est encore apprenti alors qu’Illias est LE chevalier le plus puissant de tous, celui qui fait rêver tout le monde. 

Pas de trahison ou autre ici mais on va plutôt accompagner le futur Sagittaire dans une pseudo-quête initiatique où il va devoir apprendre à se connaître lui-même. TESHIROGI introduit un élément négatif dans le futur du chevalier qui serait vouer à « mal tourner ». 

En gros, elle insinue que l’armure, qui a choisi Sisyphe comme le chevalier le plus « sage » (élément clé du Sagittaire), se serait trompé et aurait fait n’importe quoi… Non, ce n’est pas super crédible, surtout quand on voit évoluer Sisyphe, qui, même sans son armure, est déjà un héros tout désigné…

Les chapitres s’enchaînent ainsi lentement… très lentement avec un contenu assez redondant et franchement ennuyeux… Dommage quand on voit la qualité qu’elle avait su apporter dans de précédents volumes. On notera quand même qu’Illias est d’une classe folle. Le chevalier du Lion qui précède Leo et Aiolia est 1000 fois plus cool que les deux réunis. En fait, l’auteure aurait mieux fait de le mettre en scène lui ! 

Léger accroc dans une série qui avait pourtant bien fonctionné jusqu’ici. Le graphisme ne changeant pas, c’est vraiment au contenu que l’on juge ce qui sera probablement l’un des derniers tomes de Lost Canvas Chronicles

Saint Seiya Saintia Shô 3 (Kurokawa) : Oh oui… Pique moi ! 

Chimaki KUORI aime le chevalier du Scorpion ! En effet, c’est lui qui est à l’honneur du troisième tome de Saintia Shô chez Kurokawa. Kyôko, l’héroïne dont on oublie facilement le nom, ne fait pas grand chose devant Eris !

La déesse de la discorde continue pourtant à profiter du corps de sa soeur et à envoyer ses sbires (d’une faiblesse affligeante…) pour tenter de retarder les attaques d’Athéna. Milo va un peu les allumer et pousser Eris à se montrer un peu plus au grand jour. 

Je n’ai pas vraiment compris pourquoi l’auteure avait décidé de donner un si grand rôle à Milo, un homme, dans une série qui est censée mettre en avant les femmes de la garde directe d’Athéna. 

Dans les deux précédents, on avait pourtant découvert une structure intéressante et bien huilée mais force est de constater que là… c’est du juste du Saint Seiya classique. C’est bien fait certes mais ce n’est pas vraiment ce que l’on recherche dans Saintia Shô

Un combat plutôt sympa, des graphismes efficaces mais pas fous, Saintia Shô pêche seulement au niveau de la narration. Son héroïne n’a encore rien montré, un peu dommage pour une série où l’action reste l’un des facteurs majeurs. La série ayant terminé son premier arc, on attend de la nouveauté dès le prochain !