Le Micmac de l’été #20 - Aimons nos bourrins !

/ Critique - écrit par OuRs256, le 27/08/2015

L’action, le grand public adore ça. Ce n’est pas le succès de films américains comme Avengers qui me fera dire le contraire. La qualité n’est pas forcément dans l’écriture du scénario ou des personnages mais plutôt dans la capacité à faire exploser des trucs. Dans les manga qui suivent, c’est plus ou moins la même idée !

 

Area D 8 (Pika) : Violent Jin 

Le combat entre Jin et Goz aura été aussi monstrueux que les deux altered du début à la fin. Les auteurs ont un petit quelque chose pour le « bourrinage » puisque bon nombre de leurs combats se déroulent de la même façon. En un mot… ça tape !

Les deux êtres se déchirent à coup de griffes, se brisent des os à coup de poings… C’est à qui tapera le plus fort. Yang KYUNG-IL a un dessin d’un dynamisme rare, comme si le mouvement était quelque chose de facile à représenter. 

Contrairement à TORIYAMA, ce n’est pas grâce à une grande quantité de case qu’on nous donne cette impression de toujours bouger mais plutôt grâce à un découpage simple et stylisé ainsi qu’à une utilisation intelligente des double-pages. 


En résulte un titre qui mise tout sur ses affrontements et dans ce huitième tome, les passages de discussions sont assez rares même s’il y en a quand même quelques uns. En fait, il y a juste ce qu’il faut pour que ça avance un peu. 

Area D, c’est du manga spectacle, du manga où ce sont les « effets spéciaux » qui comptent et pas vraiment le fond de l’histoire. Le scénariste ne le néglige pas pour autant et il prend quand même le temps de mettre en place des arcs scénaristiques bien délimités qui ont du mal à se mettre en avant face au talent graphique de Yang KYUNG-IL. 

Big Order 6 (Casterman) : Make a Wish fondation 

Gennai est l’ennemi à abattre, c’est l’une des seules choses que l’on pouvait retenir du cinquième tome de Big Order. Le père d’Eiji et de Sena refaisait surface sans crier gare pour « récupérer » (en réalité, c’est plutôt un enlèvement) sa fille et recommencer à mener des expériences pas vraiment digne d’un père.

Sakae ESUNO revient avec des révélations sur l’univers qu’il a créé puisque ce sixième tome est l’occasion d’apprendre la vérité sur ce qui s’est passé lors de la grande destruction. Alors oui, on s’y attendait un peu et c’est plutôt tiré par les cheveux mais force est de constater que ça reste assez bien raconté pour qu’on lui pardonne les facilités qu’il utilise.

L’auteur parvient aussi à donner un peu plus de consistance au personnage de Sena et ça, c’est un peu un miracle. La jeune fille inconsciente, malade, victime (entre autres…) va prendre une nouvelle importance dans l’histoire et se positionner comme un véritable personnage clé, au même plan qu’Eiji. 

Big Order, dans l’idée, c’est un peu une histoire de famille qui a mal tourné. Il n’y a pas de bien ou de mal mais plutôt une succession d’accidents. Du moins, c’est ainsi qu’on pourra le voir après avoir lu le sixième volume. Coupable ou non, Gennai tente de se racheter… mais à quel prix ?

Manigances, complots, la série de Sakae ESUNO a encore de quoi faire même si l’auteur semble se diriger vers une conclusion assez rapidement. Une dizaine de tomes la rendrait moins longue que Mirai Nikki mais peut-être un peu plus dynamique. On en reparle quand ça sera fini ! 

Freezing Zero 7 (Doki-Doki) : Souriez, vous êtes dessinées. 

Le septième opus du spin off de Freezing remet en avant un personnage particulièrement apprécié des fans : Shiffon Fairchild. Son passé n’avait pas été particulièrement creusé dans la série originale donc Lim DALL-YOUNG en profite pour corriger cette erreur. 

Shiffon n’a pas toujours été la jeune fille souriante qu’on a connu. Au début, elle n’était qu’un clone sans émotion, incapable de penser par elle-même. C’est sa rencontre avec une jeune chanteuse qui va changer sa vie. 

Très rapidement, on se rend compte qu’Aurélie Fairchild n’est autre que Shiffon. Pas physiquement mais psychologiquement. La pandora est devenue une sorte de reflet de l’humaine, de sa façon d’être et d’appréhender la vie. 

Même si ça fait plaisir de revoir Shiffon, l’histoire proposée est incroyablement banale et à la limite de l’ennuyeux. Les auteurs ne font que réutiliser des éléments classiques sans rien inclure. Oui, c'est un peu ça, un vulgaire mélange d’événements qui n’apporte pas grand chose si ce n’est une petite dose de fanservice. 

Attention, pour une fois, ce n’est pas une histoire de boobs mais plutôt de donner aux fans aux fans ce qu’ils veulent : plus de Shiffon. Il n’est même pas question de la faire combattre mais juste de voir comment s’est « construit » le personnage qui a donné sa vie dans Freezing

Un tome moyen donc et pas particulièrement indispensable, c’est avec une véritable déception que je rends ce jugement, pas parce que je suis un mordu de la série mais plutôt parce que j’apprécie beaucoup Shiffon. Elle incarnait la classe et aurait vraiment mérité mieux ! 

Triage X 9 (Pika) : Boobs Corporation. 

Le long arc sur le passé de Black Label se termine enfin. Après plusieurs volumes, on comprend enfin le lien entre les jumelles et Hitsugi mais bien sûr, tout ça se fait dans la baston générale. 

L’élément le plus aléatoire du tome restera le long chapitre dans le onsen à discuter de tout et de rien. Evidemment, c’est une séquence exclusivement féminine. Vous pourrez ainsi vous rincer l’heure à loisir sur les poitrines opulentes difformes des personnages. 

Le dessin a un petit quelque chose de sympa mais le mangaka n’en fait pas grand chose. Il en profite pour dessiner des poitrines qui ne ressemblent à rien. Il y a des séries où c’est exagéré mais à ce niveau là, c’est tout simplement moche.  

Je ne sais pas vraiment ce que Shouji SATO cherche à faire avec un titre comme Triage X. Il n’y a pas grand chose à garder à l’intérieur. Le trait étant utilisé comme il l’est et les personnages traités comme ils le sont, on ne risque pas d’aller bien loin mais ça… ça doit faire 9 fois que je le dis. 

UQ Holder 5 (Pika) : Tu me vois… tu me vois plus ! 

Fate est un magicien qui donne du fil à retordre à nos héros et Ken AKAMATSU va en faire un combat utile à son histoire. Une fois qu’il est terminé, on apprend quelques informations décisives sur le monde de UQ Holder et notamment sur le sort de Negi. 

Cependant, je ne vais pas vous spoiler mais plutôt parler un peu de la suite. Tôta et Kurômaru vont être propulsés dans une école (il faut croire que l’auteur a vraiment été influencé par sa période scolaire…) et confrontés à une nouvelle forme d’immortalité.

AKAMATSU nous montre que certaines formes d’immortalité ne sont pas volontaires. L’ennemi, cette fois-ci, a été fabriqué de toutes pièce. D’ailleurs, nos héros ne vont pas tout de suite comprendre que leur adversaire est devant eux (même si le lecteur le sait immédiatement). 

On va donc avoir le droit à un petit passage de franche camaraderie et on peut même dire qu’on retrouve une ambiance similaire à celle de Negima! par moments, environnement scolaire oblige. 

Pour le reste, ça reste quand même très classique dans le déroulement même s’il faut avouer que les combats restent assez fous. Chez AKAMATSU, quand ça tape, ça tape ! Pourtant, il ne néglige pas non plus l’aspect tactique de ses combats, le caractère immortel des personnages rendant nécessaire une certaine intelligence dans l’attaque.

On notera d’ailleurs la volonté de l’auteur de continuer à faire vivre sa précédente série dans UQ Holder. Il met en avant des personnages que l’on connaît, que l’on apprécie et certains passages font même office d’hommage à Negi et ses amis.

Le cinquième tome de UQ Holder est bon, aucun doute là dessus mais reste sans surprise. C’est du shônen dans les règles de l’art, dans son dessin, dans ses combats et dans son histoire.