Le Micmac de l’été #4 - C’est pas que mais… j’ai une faim de loup !

/ Critique - écrit par OuRs256, le 30/07/2015

Dans ce quatrième, on va parler un peu de nourriture et de boisson tant qu’à faire ! Que ce soit dans le passé ou dans le présent, on mange un peu tout et n’importe quoi : humains, humaines, animaux… Par contre, quand il s’agit de boire, c’est le vin et rien d’autres !


L’Attaque des titans 13 (Pika) : Puisque dans le cochon, tout est bon ; Dans l’humain, tout est bien !

Après les révélations folles du douzième tome, il était difficile de faire beaucoup mieux en termes de sensationnel dans ce nouvel opus. Isayama en profite d’ailleurs pour calmer un peu le jeu et mettre en avant un personnage qu’il n’avait pas beaucoup développé auparavant : Historia. 

Elle s’avère être un personnage clé dans l’univers de L’Attaque des titans, au même titre qu’Eren en fait puisque les forces des Brigades spéciales tentent d’enlever les deux jeunes gens. Les forces au service du gouvernement deviennent les véritables ennemis du bataillon d’exploration dans un conflit politique plus complexe qu’il n’y paraît. 

Chacun tente d’obtenir les pions qui l’aideront le mieux possible dans sa quête mais force est de constater que le pouvoir en présence a déjà une longueur d’avance. Alors que le groupe de Levaï parvient à nouer un lien avec la compagnie Reeves, Erwin se met à questionner (dans le sens biblique du terme) le meurtrier d’un religieux qui en savait peut-être un peu trop… 

L’intrigue de l’Attaque des titans se complexifie et se densifie surtout. Une fois encore, les monstres ne sont pas le plus gros problèmes puisque les luttes intestines dont raffolent les humains prennent le dessus très rapidement. Il y a quelque chose de pourri qui dort dans la société des hommes dépeinte par Isayama et ce qui fait peur, c’est que les habitants de ce monde ont mis autant de temps à s’en rendre compte. 

C’est une véritable petite révolution qui s’annonce dans les sociétés du mur, une qui pourrait tout changer. 

Le Chef de Nobunaga 6 (komikku) : La nourriture, c’était meilleur avant !

Ken se rend compte que l’époque dans laquelle il vit est de plus en plus difficile. Lui qui ne se souvient plus vraiment de sa vie d’avant réalise que quelque chose cloche dans la vie en temps de guerre. 

Mori sait très bien ce qui l’attend s’il se lance dans la bataille, les chiffres parlent d’eux-mêmes et même un miracle pourrait difficilement le sauver. Il faut pourtant le choix d’y aller, de prendre les devants et de respecter les idéaux de celui en qui il croit. Jusqu’au bout, il aura voulu être proche de son mentor, de celui qui aura guidé sa vie. En demandant un plat à Ken basé sur les fèves de cacao que Nobunaga lui avait confié, il renforce son souvenir d’un homme en qui il n’a jamais cessé de croire. Oui, les auteurs offrent une fin splendide à Mori, une fin digne d’un homme de son calibre mais ils ne laissent pas vraiment au lecteur le temps de faire le deuil du guerrier. 

Ken est appelé à participer à un duel de cuisine contre une autre cuisinière hors pair qui s’avère être une autre femme venue du futur à la différence qu’elle, elle n’a pas perdu la mémoire. Cependant, ne vous attendez pas à une confrontation entre les deux personnages puisqu’ils n’auront pas vraiment le temps de se parler. 

Même si la jeune femme reconnait Ken, lui ne la reconnait pas et ne trouvera aucune opportunité de lui poser des questions, le duel accaparant tout le temps qu’ils passeront dans la même pièce… 

Au final, on obtient un très bon sixième tome qui laisse entrevoir quelques pistes pour la suite des opérations. Nishimura et Kajikawa ont compris que les lecteurs avaient vraiment envie d’en savoir un peu plus sur la situation de Ken et ont introduit de quoi s’éloigner un peu de l’aspect historique pour ne pas négliger l’aspect fantastique de leur série !

Les Gouttes de Dieu 37 & 38 (Glénat) : Vous reprendrez bien un petit verre, non ?

Shizuki et Issei continuent, chacun de leur côté, leur recherche du onzième apôtre dans deux volumes dans la plus pure tradition de la série. On suit chacun des deux hommes en parallèle : le fils Kanzaki résout des problèmes de coeur alors que le jeune Tomine, fidèle à son caractère snob, officie dans des réceptions pour les riches. Jamais l’écart entre les styles de vie n’aura été aussi important. 

Le soleil couchant qu’ils recherchent se trouve en Espagne mais ne sera pas particulièrement facile à trouver. On commençait à avoir l’habitude mais c’est de plus en plus vrai au fil des tomes : le cheminement pour arriver à chaque apôtre est long, très long. Même si on est à l’avant dernier et que les auteurs veulent faire durer leur série le plus longtemps possibles, cela fait presque quatre tomes que les deux héros recherchent l’apôtre dans une narration qui devient redondante tant ses ressorts ont été usés. Le point positif, c’est que le lecteur n’est pas en territoire inconnu mais le souci, c’est qu’une sorte de lassitude s’installe (et ce, même quand on sait qu’il ne reste que six tomes…). 

Artistiquement parlant, le titre est une belle réussite. Les auteurs travaillent toujours aussi le ressenti des vins, que ce soit par l’un ou l’autre. Agi intègre une véritable poésie aux descriptions qui viennent sublimer les représentations d’Okimoto. 

Au final, on a une série qui se lit plus par habitude que par envie. Certes, on aimerait toujours connaître le résultat du duel après tant d’année mais tout ce qui mène à ce résultat semble de plus en plus dérisoire. Dommage quand on voit la quantité de travail abattue par le scénariste en ce qui concerne la documentation sur les vins et la diversité des situations qu’il tente de décrire. 

Lune de Sang 3 (Doki-Doki) : Des loups qui mangent des humaines ? Oui oui, j’ai bien écrit humainEs !

Après un départ plus que moyen, les chasseurs de loups de Lune de Sang reviennent dans un tome toujours aussi violent et qui reste très moyen. On retrouve les ingrédients qui avaient marqué dans les deux premiers tomes, à savoir des combats où le sang coule à flot et où les personnages n’hésitent pas à s’auto-découper joyeusement. 

Le gros plus de ce volume par rapport aux deux précédents, c’est la force de sa première histoire dont le lead est laissé au personnage de Rakûyo. Ce loup qui a réussit à dompter son côté animal par amour possède une densité que les ennemis précédents n’avaient pas. Il lance donc le lecteur dans un monde plus complexe qu’on ne pouvait le penser et où les méchants ne sont pas toujours ceux qu’on attend. 

Le tome est aussi ponctué de flashbacks sur la princesse Osekami et le petit chaperon rouge qui s’amuse à réunir les loups les plus puissants, de quoi donner un peu de piquant à un univers qui était plutôt terne et classique, ainsi que quelques renseignements sur les véritables ennemis de Sakuya. 

Si le titre continue sur cette voie, on pourrait avoir une série digne de ce nom au final ! 

Tokyo Ghoul 11 (Glénat) : Vous reprendrez bien un peu d’humain, non ?

Sui Ishida est capable de nous sortir des volumes de transition, plus calme où on se trouve généralement dans la peau des agents du CCG. Le 11 n’en est pas un… ou du moins, pas dans son intégralité. 

Pendant plus de la moitié, on suit un Kaneki désorienté, complètement paumé même qui ne sait plus vraiment ce qu’il fait ni qui il est. Les plus observateurs remarqueront même qu’à un moment, il parle au féminin pendant plusieurs bulles, preuve que Lize reprend plus ou moins le dessus. C’est clairement la goule qui est en lui qui le contrôle et qui lui permet de se déchainer contre des agents du CCG impuissants et ce, même si ce groupe d’antagonistes comportent des vétérans de la chasse aux goules… 

Après tout ce qu’il a appris dans le volume précédent, Ken ne sait pas vraiment comment exprimer son désarroi, c’est probablement pour ça qu’il laisse libre cours à sa violence. Le trait de Sui Ishida sied toujours aussi bien aux combats épiques qu’il propose. Dans ce volume, il a pourtant eu pas mal de boulot pour bien gérer les mouvements de Ken en mode scolopendre sachant que l’arrière à un mouvement influencé par l’avant et que le style de combat de ce dernier intègre parfaitement cette spécificité… 

Vers la fin du tome, il y a un petit retour au calme qui fait presque du bien après les premières pages folles, acharnées même (qui passent à une vitesse dingue). C’est le quotidien qui reprend son cours, que ce soit pour les agents du CCG ou même pour Kaneki. Un peu d’alcool par-ci, plutôt du café par-là… Bref, la routine ! 

Peu importe le camp, il va falloir digérer tout ce qui vient de se passer pour aller de l’avant et surtout tenter de retrouver le Dr Kano, véritable origine du mal. La chasse est lancée.