7.5/10Mijeong

/ Critique - écrit par juro, le 09/11/2006
Notre verdict : 7.5/10 - D'amour et de mort (Fiche technique)

Tags : manga mijeong seoul livres jeux jun byung

La mort et l'amour. Deux thèmes opposés qui se rejoignent fréquemment à travers un ouvrage signé Byun Byung Jun. Sept d'histoires entre hommes et femmes faits de sentiments étroitement liés font de Mijeong un one-shot d'intérêt globalement succinct à première vue mais très bien servi par des scénarios percutants et un trait embellissant chaque case. Encore un de ces one-shots coréens sortant au compte goutte depuis quelques temps mais qui se révèle très poétique et gratifiant à lire.

A mort, mi amor

Mijeong
Mijeong
Dans une ville qui peut sembler dure, se font et se défont les liens fragiles des relations humaines. Après
Cours, Bong-gu !, Byun Byung Jun nous invite à nous pencher sur le regard que pose une étrange jeune fille sur le monde, sur la ville... Mijeong est l'association de deux caractères signifiant "beauté pure" et "indéfini". Une beauté pure indéfinie, une quête de l'être absolu. Est-ce ce après quoi tout le monde court ?

Sept scénarios changeant du tout au tout sans véritable ligne directrice, un vrai sens de la narration maniant le non-dit avec subtilité. Le manhwaga ouvre des portes qu'ils s'empressent de refermer pour en rouvrir de nouvelles et obtenir des dénouements contre toute attente. Avec des personnages féminins souvent complexes, déstabilisées et très étranges, possédant un côté glauque à faire pâlir les personnages masculins, l'auteur rend grâce à son recueil de nouvelles et sa signification. Le côté « mystique » et gracieux de ces personnages féminins influence grandement l'oeuvre donnant un ton tragique aux premières nouvelles (Mijeong, Yeon-du, Utility), provoquant des remous nostalgiques remplis de profondeur.

« Les histoires d'amour finissent mal en général... »

Pour autant, le manhwaga ne se limite pas à cet aspect sensé de l'oeuvre en insérant aussi de l'humour par paquet (202, Villa Sinil et Courage, grand-père !) ou ajoutant comme un pied de nez à son thème dominant une dernière histoire résonnant une note d'espoir échappant au constat de l'amour et de la mort (Un petit conte à dormir debout). Après Cours Bong-gu !, l'auteur reprend ce mélange de tendresse sans le côté fleur bleue au sein duquel la violence physique ou verbale fait parti intégrante du quotidien. Les nouvelles ne sonnent pas creuses mais manquent parfois de développement, cause commune à tout one-shot fait d'histoires courtes.

Le coup de crayon Byun Byung Jun montre la diversité de style proposée par un auteur dans ses travaux de jeunesse. Affirmant à souhait son style fait de maladresses, un peu comme Matsumoto, ces personnages ne s'en révèlent que plus profond. Quelques défauts de proportions laissent un goût amer mais l'ensemble du travail laisse pantois. La force du détail et du remplissage montre une vraie mise en valeur de l'aspect citadin de haute densité avec une cohérence surprenante. Et chez Made in Kana, l'oeuvre est mise en valeur avec un grand format et du papier de bonne qualité faisant honneur aux tons pastels de la nouvelle Chanson pour toi. Une bonne habitude.

Mijeong est un ouvrage de qualité à prendre comme un bon one-shot peut-être un peu difficile d'accès mais qui parvient à charmer à chaque relecture par la grâce de ses personnages ou la qualité de sa narration globale. A lire intensément.