6.5/10My Way

/ Critique - écrit par juro, le 07/05/2007
Notre verdict : 6.5/10 - Le manga préféré de Frank Sinatra (Fiche technique)

Tags : way armani parfum giorgio eau beauty chanson

L'arrivée en masse de la bande dessinée chinoise ne se fait pas sans surprise. Avec la nouvelle venue Ji Di, un nouveau fleuron est né avec cette dose de rêverie nécessaire qu'il manquait pour insuffler un vent de fraîcheur. My Way est le support par lequel cette fan autoproclamée de Benjamin tente de nous immiscer dans son univers aux doux délires de Tim Burton et avec une parenté presque incongrue avec L'Etrange Noël de M. Jack.

Un recueil et des souvenirs

My Way
My Way
Suivez le bonhomme au chapeau dans ses voyages incertains... Où va-t-il ? Il ne le sait pas vraiment, mais chaque endroit qu'il traverse lui donne l'occasion de rencontrer des personnages différents, chacun à la recherche du bonheur, de l'amour ou tout simplement de lui-même. Un recueil de petites histoires intimistes, dans un style graphique surprenant et en couleurs.

L'ensemble est à ranger directement dans la catégorie des mangas à ambiance. Plutôt que de l'action à perte de vue ou une surdose de réalité bourrée aux hormones comme en est capable son confrère idolâtré, Ji Di vogue vers un univers atypique qui se rapprocherait du rêve avec un bonheur naïf en toile de fond. Pour autant, l'auteure ne tombe pas dans l'excès comme un grand nombre de ses compatriotes. Au contraire. Une certaine angoisse peut naître de ces personnages indescriptibles car sans rétine mais avec des intentions bien humaines, s'approchant d'un idéal qui ne tient pas à grand-chose : un sourire, une parole... En suivant le magicien au coeur brodé à travers différentes aventures, la manhuaji offre un lot intéressant de saynètes courtes explicités par des commentaires permettant de saisir le sens de l'histoire développé.

Suivre le chemin

Pour autant, My Way est loin d'être exempt de défaut. Les commentaires apparaissent vagues, à moitié autobiographique, à moitié romancé, laissant le lecteur dans l'expectative concernant la finalité de l'intrigue. L'ambiance vire parfois au gothique dans cette ville étrange, à la fois pleine d'âme et vide de présence. Les couleurs rajoutent un plus non négligeable à la sobriété dont la manhuaji se fait le chantre. Une couleur, une intrigue. Et elle n'en démord pas. Chacun de ses tons évoque une émotion développée sur quelques pages, à travers des cases rares de paroles.

Le gros point fort de My Way reste son attrait graphique. Là où Benjamin se plaît à nous offrir une réalité plus vraie que nature, Ji Di dessine des personnages désincarnés, aux proportions dignes des films d'animation de Tim Burton. Le réalisateur étasunien n'est sans doute pas étranger à l'inspiration de la chinoise, son protagoniste anonyme présentant de nombreuses similitudes avec M. Jack. Plutôt douce dans son approche graphique, les courbes sont ondulantes, glissantes, flottantes dans un contexte épuré.

My Way porte les espoirs d'une auteure de se faire un petit nom avec une poésie latente entre deux bulles. Plutôt plaisant à la lecture, ce petit manga est tout léger et rappelle entre autres Kamisama et autres mangas à dévorer des yeux pour leur ensemble chatoyant plutôt que pour son intrigue. Ambiance, ambiance, quand tu nous tiens...