2.5/10Nanako

/ Critique - écrit par juro, le 05/02/2004
Notre verdict : 2.5/10 - Nanazos (Fiche technique)

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La génétique, le clonage, les expériences scientifiques sont a priori de bons sujets pour passionner le public. Ces thèmes font toujours recette et sont sans cesse exploités aussi bien au cinéma qu'en littérature ou dans les mangas. Après avoir connu le meilleur avec toute une série d'animes, voici venu le pire avec Nanako Kaitai Shinsho (Nanako en français) composé de six épisodes et développé par les studios Pioneer après avoir été tiré du manga de Taro Maki et Takumi Tsukumo. On peut se poser des questions sur l'adaptation tellement les défauts graphiques et l'intérêt de l'histoire étaient déjà faibles dans le manga. Synopsis d'un anime raté...

Le grand n'importe quoi

Nanako Shishigusa est infirmière, voire femme à tout faire, à l'hôpital Ogami situé au beau milieu d'une base militaire. Elle y coule des jours heureux à s'occuper des pensionnaires et à exercer avec passion son métier. Comme tout ecchi qui se respecte plus ou moins, la recette de Nanako contient tous les ingrédients propres au genre dont voici la marche à suivre pour la confection :
1) Prenez des personnages féminins à poitrines opulentes et bêtes comme des oies.
2) Epluchez-les de leurs vêtements au fur et à mesure du déroulement d'un épisode.
3) Ajoutez-y un semblant d'histoire d'amour.
4) Pour pimenter le tout, donnez un soupçon de sens déjanté qui se mélange sans saveur au scénario composé d'expériences scientifiques dans un univers technologique en avance sur notre temps.
5) Enfin, parsemez le tout d'un complot improbable et totalement stupide mettant en scène le Pentagone aussi bien que le Vatican et vous obtiendrez une série animée sans rien d'innovant pour un résultat qui devient gerb... euh... indigeste.

Répondant donc aux besoins des patients mais surtout accumulant les maladresses, Nanako devient la bête noire du docteur Kyoji Ogami, généticien de renommée mondiale. Celui-ci n'hésite pas à lui infliger un entraînement inhumain et toutes sortes de châtiments plus cruels les uns que les autres. Résultat, Nanako n'hésite pas à pousser des légers gémissements de douleur jusqu'aux hurlements stridents et répétitifs qui deviennent rapidement agaçants.

Le scénario minimaliste tiendrait sur un post-it et tente de montrer le petit hôpital aux horreurs dans lequel les expériences les plus bizarres touchant à la génétique vont se dérouler comme des expérimentations sur des extraterrestres ou d'autres formes de vie toutes aussi bizarres et sorties de nulle part... autant vous le dire, c'est navrant de voir jusqu'à quel point les auteurs ont pu descendre profondément dans les méandres de leurs pensées les plus vides de sens. Les flash back qui mettent petit à petit en place le scénario durant les quatre premiers épisodes ne se comprennent réellement qu'au cours des deux derniers volets... mais comme l'histoire est inintéressante dès le départ, peu importe ! En effet, le scénario joue sur le rôle caché de Nanako au sein de ce complot mondial et dont elle n'est elle-même pas au courant. Pathétique...

Hurlements en série

Clairement orienté comique, l'anime n'est pourtant pas très drôle. Sur le même thème de la génétique, des cyborgs au ton comique, je pourrais vous citer Dr Slump qui constitue la référence du genre. Contrairement à celui de Toriyama, la sauce comique ne prend pas pour plusieurs raisons. Premièrement, les situations comiques ne sont pas légions et tournent souvent autour du même sujet : Nanako a fait une nouvelle bêtise, elle se fait poursuivre, elle crie, gémit, hurle jusqu'à l'extinction de voix pour finalement recevoir la punition. Etant le personnage central de l'oeuvre, l'infirmière est présente dans toutes les situations dégénérées qui soient et laisse bien peu de place aux autres personnages pour s'exprimer. Seul le docteur Ogami a un autre vrai rôle, les autres personnages ne sont présents que pour des apparitions mineures.

L'anime peut toutefois se targuer de présenter une réalisation correcte pour répondre aux attentes des fans. Les couleurs vives correspondent bien au style mais c'est tout... car les expressions des visages des personnages sont vides de sens ou répétitives et l'utilisation de la technique en « super deformed » est pratiquement absente. La qualité graphique est sans doute le point le plus positif car même si c'est loin d'être parfait, le soin apporté à la réalisation est indéniablement présent et se constate au niveau de l'image nette, ce qui est bien peu. De plus, dur pour une oeuvre drôle de faire rire sans gags convaincants ! J'aurais préféré tirer la carte de Dr Slump de Toriyama avec laquelle j'aurais été sûr de passer un bon moment car la puissance comique est tout autre que dans celle de Nanako.

Enfin, les producteurs se sont laissés une porte ouverte à une deuxième saison avec une fin alambiquée. Nanako reste donc un raté de premier choix qui ne mérite pas la considération que lui porte pourtant un certain public. Peu drôle, pas très bien réalisé et avec une histoire sans intérêt, Pioneer a pondu un nanar qui ne dure heureusement que six épisodes.