6.5/10Nonamour

/ Critique - écrit par juro, le 02/06/2009
Notre verdict : 6.5/10 - Non à l'amour (Fiche technique)

Tags : manga okazaki amour nonamour jeux kyoko love

Une platrée de personnages souffrant dans leurs amours sous la plume acerbe et tragi-comique de Kyoko Okazaki, c'est toujours l'occasion de livre un seinen social noir !

Junko est une jeune femme à la dérive. Elle entretient une relation avec un homme plus âgé qu'elle et violent et suit des cours dans une école d'art. C'est là qu'elle rencontre Santa, un apprenti peintre éconduit par sa petite amie. Sans domicile, il accepte de venir vivre chez elle et son frère Takao. Un récit qui explore le quotidien d'une jeunesse japonaise tiraillée entre amour et réalité.

 

Nonamour
Nonamour
Habitués de Kyoko Okazaki, Nonamour se trouve dans la continuité des œuvres de l'auteur. Toujours à la recherche d'une réalité noire dans laquelle la jeunesse se vautre dans les travers jusqu'à la dérive, la mangaka brosse des portraits de personnages atteints de maux sociaux incurables (indécrottable amoureux, garçon sans émotion, fugueuse invétérée...) dans lesquels ils replongent à la première occasion à travers un scénario mêlant habilement sous-entendus et révélations. Le thème central tourne autour de l'amour et ses contrariétés, à savoir amour vache, amour sans retour, amour fraternel, amour incestueux... Alors, évidemment, le rejet de cet amour et ses conséquences se traduit à travers des réactions démesurées qui donnent lieu à un dénouement un brin moins captivant que les précédents. Cependant, ce récit reflète à la manière d'autres œuvres de la mangaka la désorientation de la jeunesse nippone avec beaucoup de ferveur et de temps à autre un peu d'humour tout à fait inattendu.

Nonamour présente des caractéristiques graphiques similaires à la bibliographie fourni d'Okazaki. A première vue personne n'y trouvera pas son compte avec ses formes arrondies, laissant dénoter une grosse défaillance du chara design avec ses gros traits simplistes et peu de détails mais la mise en forme laisse montre une réelle volonté de création. Chacun s'accordera à dire que le dessin n'est sans doute pas le principal attrait de l'auteur... et on ne pourra pas le contester.

Reste alors un scénario développant des thèmes souvent inusités et dans lesquels l'auteur se réalise véritablement pour nous propose à chaque fois un grand nombre de visions différentes, soulevant des problèmes loin des légèretés shônen courantes. Nonamour se montre grave et si tant est que le lecteur parvient à s'accrocher, le destin de ses personnages prend un sens tragique dans cette morne réalité...