4/10Nora

/ Critique - écrit par OuRs256, le 17/04/2011
Notre verdict : 4/10 - Edition baclée... (Fiche technique)

Tags : nora prenom prenoms pierre france avis revetements

Shônen agréable et sans prétention, Nora est un manga qui se laisse lire malgré une édition vraiment mauvaise.

L'éditeur Panini n'a pas l'habitude de sortir beaucoup de Shônen (comparé à la masse écrasante de Shôjo qu'ils proposent...), d'où l'idée de me pencher sur ce titre (bon, j'avoue, les yeux verrons du personnage sur la couverture du tome 1 m'avaient bien plu à l'époque). 

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Les couvertures des 4 premiers volumes en version française.

En ce qui concerne l'histoire, on est dans du classique : Nora, le cerbère, est un démon rebelle. Enrôlé dans l'armée des enfers, il n'en fait qu'à sa tête et ne se soumet à l'autorité d'aucun de ses supérieurs. C'est pour cette raison que Satan décide un jour de l'envoyer sur Terre afin qu'il se lie à un humain dans le but de lui apprendre à obéir. C'est à ce moment que l'on découvre Kazuma, un génie au sang froid capable de gérer la plus critique des situations. Il se retrouve donc à contracter un lien avec Nora qui lui permet de restreindre le moindre mouvement de ce dernier. Il lui suffit de dire "Je te l'interdis" pour que Nora soit étranglé par les perles du collier, l'empêchant d'utiliser ses pouvoirs ou de faire quoi que ce soit qui ne plaise pas à Kazuma. La trame principale du manga s'étoffera au fil des volumes notamment avec l'introduction de "La Résistance", un groupe qui n'apprécie pas la façon dont Satan dirige les enfers et qui cherche à prendre le pouvoir (par la force si nécessaire!).

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Nora, Kazuma et... Satan!

Autant le dire, l'originalité de ce Shônen réside essentiellement dans le lien qui unit les deux protagonistes. La sévérité et le sang-froid de Kazuma contrastent complètement avec le "sang-chaud" et l'incapacité de Nora à respecter les ordres. L'attitude de Kazuma fait même parfois penser que c'est lui le véritable démon (et certaines planchent n'hésitent pas à le montrer avec des jolies cornes ou encore une mâchoire de démon). Une relation qui, au départ, n'est rien de plus qu'une relation maître/chien va évoluer en une relation d'amitié et de respect profond entre les deux héros, ce qui permettra au Cerbère d'évoluer et de libérer sa véritable puissance. Autre réel intérêt du manga : Satan. Mélange de "cougar" (vous savez, ces trentenaires qui chassent des minets de vingt ans...) et de démon diaboliquement efficace, les passages la faisant intervenir sont vraiment hilarants (mention spéciale quand elle a sa tête de démon et son corps de "bombe atomique"). Les scènes d'actions qui constituent la majeur partie du manga sont plutôt bien retranscrites avec un dessin assez clair et lisible. 

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Dans la première page, Kazuma parle de la façon dont il voit Nora et son but pour lui. Dans la seconde, on voit l'armée des enfers en action.

Shônen assez court (9 volumes), Nora a bénéficié d'une "suite" en un volume nommée SUREBREC (Cerberus écrit à l'envers) qui... aurait pu (dû ?) ne pas exister. Volume presque anecdotique, il raconte l'histoire d'une fille qui est sur les traces d'une drogue nommée Surebrec qui donnerait des pouvoirs de démon à celui qui la prend. Sur sa route, elle rencontre un jeune garçon aux yeux verrons, portrait craché de Nora. Avec des personnages plats et une intrigue bancale, vous pouvez vous passez de ce volume sans trop réfléchir. Le vrai problème avec Nora, c'est son édition. Un papier plus que bof (mes pages ont déjà commencé à jaunir et pourtant, je prends vraiment soin de mes manga...), de multiples fautes d'orthographe et un format pas très agréable (l'épaisseur d'un tome de Glénat avec les dimensions d'un volume de chez Kana...) qui fait que certaines bulles sont prises dans la reliure. Résultat : un plaisir de lecture diminué et une légère frustration quand certains mots sont bloqués et illisibles. 

Au final, Nora se révèle être un shônen bien classique avec tout ce qui fait le succès du genre (combat, pouvoirs, humour et personnages décalés) mais donc la lecture s'avère gâchée par une édition de très mauvaise facture.