4/10Orange Bubble Gum

/ Critique - écrit par Kei, le 06/09/2007
Notre verdict : 4/10 - graphiquement nauséabond (Fiche technique)

Tags : gum bubble orange manga jeunesse avis moon

Pour midinettes uniquement. Les autres, fuyez ! il n'est pas encore trop tard !

Alors tu vois, c'est l'histoire de deux djeunz, tu vois. Elle elle est super cool - fringues fashion maquillages chiadés, tu vois. Et lui c'est un dingue, tu vois. Complètement chtarbé. Pour lui le monde c'est que d'l'amour. Que des conneries dans sjenre tuvoi. Et puis pouf d'un coup il lui lache qu'il va claquer dans six mois et qusest pour ça qu'il profite à fond d'la life tuvoi. Le mec complètement speed, complètement à l'ouest. Il appelle tout le temps la fille grande soeur il passe son temps à l'agresser tvoi. Et puis bang d'un coup il comprend qula fille et ben elle est lesbienne. Alors il a trop du mal tu voi. Et puis juste après y'a la fille et sa copine elles s'engueulent - et même que la deuxième fille elle est trop bizarre pas normale tvoa. Et puis après y'a le mec on apprend ben ça il est mort. Et puis après ça continue genre il est toujours vivant mais en fait c'est normal parce que c'est des flashback tout le reste. Alors là tu comprends que le nom du bouquin là, Orange Bubble Gum et ben c'est une métaphore figure de style de tout ça. C'est pour dire que le mec il était comme ça lui. Du peps, plein de peps pas de tristesse il profite. Ca dure pas longtemps mais c'est bon comme un orange bubble gum quoi.

Orange Bubble Gum
Orange Bubble Gum
Sauf que le Orange bubble gum, comme tous ces chewing gums pour post-ados branchouilles, c'est pas très bon. C'est chimique, ça pique un peu. Si l'emballage était pas aussi classe et s'il n'y avait pas autant de pub autour, personne n'en prendrait. Figurez-vous que la bande dessinée éponyme c'est un peu pareil. L'emballage est très classe, mais au milieu c'est un peu artificiel, un peu superficiel, mais en tout cas c'est très hype. 

Le petit goût bizarre au début quand on attaque ce manhwa, ce petit goût qu'on espère sentir disparaître, c'est le dessin. Tout en longueur, tout en SD, tout en super-kawaï-shojô que même
Nana ne va pas aussi loin. Graphiquement, l'ensemble agresse l'oeil. Tout est surchargé. On reproche bien souvent aux mangas la pauvreté du character design et le peu de détail des décors, mais là on tombe dans l'excès inverse. Les décors sont vides certes, mais c'est le genre qui veut cela. En revanche, en ce qui concerne les personnages... Le concept de la bande dessinée est de présenter des gens jeunes, tombés dans la société de consommation quand ils étaient petits et qui ne peuvent résister à l'envie de s'offrir les derniers accessoires à la mode (de préférences cher et trouvés chez un fripier) qui leur permettront d'avoir un look totalement unique en accord avec leur personnalité. La représentation est fidèle mais l'ensemble fait mal aux yeux. Les couches de mascara et/ou d'eye-liner se superposent et créent chez le lecteur moyen une sorte de haut-le-coeur graphique. La technique est maîtrisée, le trait précis et les proportions respectées. Les poses sont crédibles, les personnages travaillés. Mais ils donnent la nausée à quiconque n'est pas dans la catégorie cible.

Mais on peut douter de l'intérêt de Orange Bubble Gum même pour cette soi-disante cible. Les très fréquents changements de couleur de cheveux et de tenues associés a l'apparence androgyne et générique des personnages gênent considérablement la compréhension de l'histoire. Le découpage fait de flashbacks n'aide en rien. Quant à l'histoire en elle-même, une fois que l'on a recollé les morceaux, elle ne détonne ni par sa justesse de ton ni par son originalité. On est typiquement dans une caricature de shôjo. Le travail est extrêmement soigné, mais cela ne suffit pas à rendre la lecture agréable. Il est jeune beau et exubérant. Elle est jeune belle et réservée. Il est rêveur, elle a les pieds sur terre. Un monde les sépare, et pourtant une simple passerelle improvisée entre leurs deux immeubles va les réunir dans une relation passionnelle, pure et chaste. Un conte de fée pour midinettes qui ne soulèvera pas le moindre intérêt chez les autres.