5.5/10Parmi eux - Hanakimi

/ Critique - écrit par Jade, le 11/10/2005
Notre verdict : 5.5/10 - A la recherche du temps perdu... (Fiche technique)

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Il m'est arrivé quelque chose de fou, l'autre jour en ouvrant le premier volume de Hanakimi. Le manga est un objet typiquement humain, nous en conviendrons, et pourtant, il m'aura fallu quelques minutes pour me sentir familier avec ce que je lisais. Le premier contact avec ce manga risque de ne pas être aussi rude pour vous, lecteurs, mais lisez plutôt.
Parmi Eux
Parmi Eux
Hanakimi
débute comme une bonne centaine des innombrables mangas que l'on aura pu lire si, comme moi, on en cotoie depuis sa plus tendre enfance. Revoir la même scène, les mêmes répliques s'aligner une nouvelle fois fait ressortir la rengaine à un état tellement brut que l'on en est presque assommé. En croyant approcher le seuil de la folie issue de cette torpeur, l'esprit perçoit quelque chose d'abstrait, d'impossible à appréhender, et l'espace d'un instant, tout s'écroule. Pendant ce temps, le corps reste inerte, absorbe la matière littéraire de manière passive jusqu'au moment, où, enfin, le texte commence à devenir propre à lui-même et les dessins à exprimer quelque chose de tangible.
Mais pendant ces quelques pages, une nouvelle porte de l'expérience humaine s'ouvre, une sorte de NABE (Near Absolute-Boredom Experience) que l'on voudrait ne plus jamais vivre, tout en sachant qu'elle ne touche que quelques rares élus.

Hormis l'aspect scientifique, cette petite expérience personnelle n'a certainement aucun intérêt, me direz-vous. Détrompez-vous, nobles lecteurs ! Outre une introduction des plus exotiques en la matière, nous avons là, illustré de manière peut-être un peu excessive il est vrai, l'aspect tristement commun de Hanakimi. Tellement commun qu'en raconter l'histoire n'a qu'un intérêt purement folklorique. Nous nous exécuterons pourtant. Mizuki-Ashiya-est-follement-amoureuse-d'un-garçon. Elle-fait-tout-pour-se-retouver-dans-sa-classe. Peu-à-peu-ils-se-lieront-d'amitié-alors-que-leur-relation-devient-de-plus-en-plus-ambiguë, etc...

La bonne foi nous pousse tout de même à déterminer les variables du scénario, qui, sur ce coup, sont plutôt originales. En effet, l'histoire se déroulant dans une école pour garçons, la petite Mizuki devra se déguiser en homme pour approcher son idole (Izumi de son prénom), et bien entendu le séduire, ce qui complique pas mal l'affaire. Mais au final, l'on se retrouve avec un shôjo on ne peut plus normal, avec pour le sauver une bonne dose d'humour et -surprise- des dessins assez banals mais attirants.

Le lecteur verra avec joie ses personnages préférés vivre des aventures diverses et variées, bien souvent l'occasion pour qu'ils se rapprochent et vivent des instants merveilleux et plein de magie. Mizuki atteindra-elle son but tout en parvenant à cacher sa réelle identité à tout le monde ? Pas vraiment de suspens à ce niveau-là, en bon shôjo, Hanamichi s'attache plutôt à divertir le lecteur que de lui proposer une intrigue réelle. Après un démarrage extrêmement laborieux, Hisaya Nakajo arrive à capter son lecteur, sans grande originalité, mais une certaine efficacité. On rigole bien pendant certaines scènes, et les personnages secondaires n'ont pas cette lourdeur et inutilité les caractèrisant habituellement (comme le pitoyable Nakatsu, attiré par Mizuki, sans savoir qu'elle est une femme, et profondément tiraillé par l'idée d'être homosexuel).

Hanakimi est un manga de plus dans notre univers, certainement pas de la grande littérature, mais pas fondamentalement mauvais. Bien qu'étant incroyablement banal, on arrive tout à fait à le lire, ce qui n'est pas le cas de la majorité des shôjos et shônens que l'on aura eu l'occasion de lire. C'est donc avec une certaine lassitude que je dirais que Hanakimi mèrite la moyenne sans forcément s'en démarquer.