4.5/10Playboy Café

/ Critique - écrit par juro, le 14/01/2008
Notre verdict : 4.5/10 - Boys, boys, boys... (Fiche technique)

Tags : cafe playboy aya oda manga tome kranevo

Lorsqu'un séducteur pervers bien aidé par son physique se permet d'attirer toutes les femmes, seules les plus tenaces ont leur chance et à ce jeu-là, Sakura n'est pas la dernière...

Ce qui est formidable avec une grande partie de la production manga actuelle, c’est que vous pouvez réaliser un copier coller de l’un à l’autre en y voyant quasiment la même chose. Chez Soleil, encore plus flagrant entre tous les drama school qui s’y écoulent. Parmi ceux-ci, un titre s’est distingué auprès du public dès sa sortie, Playboy Café. Et après deux volumes, quelques éléments de réponses peuvent apparaître à la vue d’une histoire d’amour légèrement différente de toute autre par son dénouement accélérée et aux rebondissements provocants.

Sweet X Bitter = Love

Playboy Café (c) Soleil
Playboy Café (c) Soleil
Sakura tombe amoureuse d'un jeune homme au hasard d'une rencontre, et décide de tout faire pour le retrouver. Elle découvre que Chika est serveur dans un café étrange, où la clientèle est exclusivement féminine. Elle décide alors de se faire passer pour un homme et de travailler dans ce café, pour rejoindre Chika, mais celui-ci passe son temps à se jouer d'elle. Pas du genre à abandonner si facilement, Sakura aura beaucoup de fil à retordre pour se faire aimer de lui...

L’histoire d’une hystérique (une ado japonaise typique de manga, quoi) qui rencontre THE tombeur à la mentalité perverse et vous avez la comédie à succès du moment version manga. Brisons immédiatement le mythe en construction en le remettant à sa place de comédie typique, admissible comme premier manga, détestable par la suite. Les multiples courtes histoires formant un tout se montre amusantes l’espace d’un temps. Seulement un temps. Car, la suite ne peut que provoquer des questionnements sur la capacité de la mangaka à renouveler un même schéma exploité jusqu’à la lie. L’ambiance fait penser aux mangas de Mayu Shinjo (Kaikan Phrase, Love Celeb) sauf que l’homme n’apparaît pas comme un salaud admirable mais plutôt tel un petit démon s’amusant à torturer gentiment une demoiselle dingue de lui. Pas de quoi fouetter un chat mais divertissant car les situations amènent des dénouements inattendus et rapides pendant un temps avant de devenir mollasson et difficile à recycler.

Garçon !

Le lieu (le café) ne sert que d’exutoire à Aya Oda pour mettre en scène un trio amoureux dont Sakura est la lune gravitant autour de sa terre promise Chika. Les difficultés et les rapprochements se succèdent à une vitesse folle sur le ton du jeu et de la séduction. La dose de quiproquos en plus et voilà comment les adolescents s’éloignent et se rapprochent. Une bonne vieille histoire ressemblant aux gros drama school classiques et voilà comment on fait un bon produit formaté répondant aux canons du genre des magazines de prépublication nippons et exportés avec succès. C’est fou les clés de la réussite…

Epuré et fin, tel est le dessin de Aya Oda. Et c’est à peu près tout. On s’approche du shôjo le plus vil de ce point de vue avec ces gros plans sur des personnages et quasiment uniquement des personnages. Le café n’apparaît que par bribes pour passer rapidement au second plan. Playboy Café est à caser dans la norme de ce point de vue.

Un shôjo manga presque aussi classique que les autres mais avec un début réussi pour finalement s’embourber dans le conventionnalisme le plus classique. Fait pour durer, pas forcément pour être un chef d’œuvre…