Premier regard sur… Last Hero Inuyashiki - Les petits vieux se rebellent !

/ Preview - écrit par OuRs256, le 20/07/2015

À 58 ans, Ichirou Inuyashiki, vieux avant l’âge, méprisé de tous, salaryman minable, est diagnostiqué en phase terminale d'un cancer. Alors qu’il pleure de désespoir dans un parc en pleine nuit, une lumière aveuglante apparaît. A son réveil, Inuyashiki est transformé en cyborg surpuissant. À nouveau corps, nouvelles responsabilités : devenir un héros ou le pire cauchemar de l’humanité.

Premier regard sur… Last Hero Inuyashiki - Les petits vieux se rebellent !

Hiroya Oku est connu en France pour Gantz, un titre qu’il est inutile de présenter (mais au cas où, hésitez pas à aller voir notre critique). Après un passage chez Tonkam, l’auteur revient chez Ki-oon avec un héros pour le moins original puisqu’il s’agit d’un vieillard. Le papy a la tremblote, une maladie incurable, un charisme proche de zéro et pourtant… c’est le protagoniste ! Oku nous avait déjà fait le coup de l’anti-héros avec Kurono qui était complètement naze dans les premiers chapitres. Cependant, on sentait chez lui une véritable volonté de changer. C’est un peu ce qui anime le vieux Inuyashiki, un très fort sentiment de changement. Alors que chez Kurono, ce ressenti était très personnel, presque égoïste, il est beaucoup plus universel chez Inuyashiki. Le petit papy veut non seulement se transformer afin de se débarrasser de sa propre impuissance mais aussi remettre la société sur le droit chemin. 

Sa « mort » (ou plutôt sa résurrection) va ainsi lui donner la possibilité d’agir dans des situations qu’il aurait évité auparavant. Plutôt que de fermer les yeux sur des agressions ou des vols, il va pouvoir s’interposer et aider les gens. Déjà dans Gantz, on sentait une violente critique de la société, elle revient ici aussi mais avec une composante supplémentaire. Le caractère jeune et impétueux ne laissait pas vraiment la place à de l’altruisme. C’est tout le contraire avec Inuyashiki. Le petit papy, contre toute attente quand on voit les traitements que lui infligent sa famille, possède une bonté d’âme qui fait de lui un parfait client pour « L’oncle Ben ». Alors que Spiderman avait eu besoin d’un mort pour comprendre qu’un grand pouvoir donne de grandes responsabilités, le héros d’Oku en prend conscience instantanément et n’hésiteras pas à se mettre en danger alors qu’il ne maîtrise pas encore totalement ses nouvelles capacités. 

Au niveau du style graphique, l’auteur reste fidèle à son ordinateur. Chercher le fait main dans un titre d’Oku tant il sublime le dessin digital. Les décors ont donc un côté ultra réaliste et très léché et les effets de flou artistique sont utilisés à outrance pour mettre en valeur les nombreuses explosions et autres effets de balles / missiles / lasers… L’utilisation de l’ordinateur permet aussi quelque chose de très propre. Pas de petit trait qui dépasse, de « repassage » ou autre, on est vraiment dans quelque chose de très (trop ?) carré. Certains crieront au génie, d’autres à l’arnaque mais force est de constater que l’auteur a clairement choisi son camp en ce qui concerne ses outils de travail. 

Vous l’aurez compris, Hiroya Oku nous propose une fois de plus un départ maîtrisé et plus qu’intrigant avec une histoire peu développée mais dont la base est posée. Les possibilités sont énormes et il est difficile de savoir où on va se diriger ensuite… Les personnages sont plutôt bien développés et l’auteur en profite même pour faire une petite pub pour Gantz (il y a un poster dans la chambre d’un jeune) ! Sachant que l’auteur a déjà une idée du nombre de volumes (il en a annoncé une dizaine), on ne peut qu’espérer que le titre aura une fin digne de ce nom, un peu meilleur que celle de sa série précédente qui avait eu le droit à un final « katastrophique »… En tout cas, avec ce premier volume, on y croit !