4/10Princesse Résurrection

/ Critique - écrit par juro, le 22/09/2009
Notre verdict : 4/10 - Résurrection pour l'absolution (Fiche technique)

Tags : princesse resurrection tome mitsunaga yasunori manga shonen

Princesse Résurrection est symptomatique du shônen fourre-tout destiné à séduire un public amateur d'ambiance gothique... de bas étage.

La journée commence mal pour le jeune Hiro qui, venant voir sa soeur en ville, trouve la demeure censée l'accueillir vide. Dépité, il erre au hasard... quand, tout à coup, il se voit violemment percuté par un véhicule. L'accident est grave et, tandis que le coup qu'il a reçu à la tête répand une large tâche écarlate sur le bitume, le garçon perd rapidement connaissance. Avant de fermer les yeux, toutefois, il aperçoit au-dessus de lui une jeune fille blonde, au look gothique, qui arbore un curieux sourire... Qui peut-elle bien être ? Le réveil, pour Hiro, est difficile. Autour de lui, tout est sombre, étouffant... Il retire un tissu taché posé sur son visage et s'aperçoit, non sans émoi, qu'il se trouve dans la morgue d'un hôpital !Rapidement, il quitte cet endroit lugubre et, la chemise maculée de son propre sang, repasse devant le manoir qui était censé le recevoir un peu plus tôt.Cette fois, des lumières sont visibles ! Il s'en approche alors, et le spectacle qui s'offre à lui le laisse sans voix : la jeune fille qu'il a aperçue avant de s'évanouir fait face, une curieuse épée à la main, à une créature ressemblant à un immense loup-garou ! Tandis que ce dernier attaque, toutes griffes dehors, et s'apprête à frapper la jeune fille, Hiro, guidé par un réflexe irrépressible, s'interpose. C'est lui qui recevra le coup, et verra son torse littéralement transpercé. Un geste qui permettra à sa protégée de porter à son tour une attaque à la créature, qui succombera. Il s'avérera que la jeune fille en question est la princesse "Résurrection", héritière d'une famille royale régnant sur les monstres et dont le sang permet de ressusciter ceux qu'elle accepte de voir devenir ses serviteurs. Car Hiro n'a plus rien d'un humain ordinaire. Déjà ressuscité par deux fois, c'est désormais un guerrier de "sang", qui doit allégeance à sa maîtresse et se verra entraîné dans un conflit mêlant conspiration et massacre.

Princesse Résurrection
Princesse Résurrection
Pika met un peu d'horreur dans votre quotidien avec Princesse Résurrection. Mais de l'horreur gentille car surtout fantastique avec un panaché de monstres et de bêbêtes pas vraiment vilaines qui se mettent sévèrement sur la tronche dans une lutte de pouvoirs fraternelle. Si le personnage principal est un Kenny en puissance, il fait juste office de présentateur aux histoires mettant en avant sa maîtresse, la fameuse princesse. Derrière des airs angéliques, celle-ci cache des racines ténébreuses, des idées démoniaques et un caractère dominateur qui mettront plus d'une fois ses « sujets » en position embarrassante lors de combats face à d'autres princes et princesses... Le scénario est mince et si l'auteur cherche constamment à proposer de nouveaux personnages venus des quatre coins de l'univers fantastique, on se retrouve rapidement avec un joyeux fourre-tout. Yasunori Mitsunaga délivre vainement quelques idées originales pour offrir des dénouements prévisibles et des conclusions sans intérêt. De même pour les personnages. Passée la surprise de leur rencontre, ils ne présentent plus que des caractères monomaniaques d'un shônen sans envergure. Seule reste l'étrange princesse dont les motivations demeurent obscures... Le mangaka tente bien d'insérer un minimum d'humour sans nous éblouir, préférant cultiver le côté gothique du titre.

Ce côté poupée gothique façon Rozen Maiden ne parvient pas à convaincre avec le style très épuré du mangaka. Les nombreux détails donnant une certaine forme de grâce au shôjo gothique perd énormément d'attrait sous sa forme shônen. Le manque de détails pour insister sur le côté baston du genre associé à un chara design primaire plombe le titre. Le dessin en général fait penser à un autre titre du catalogue Pika, surtout au niveau du Super Deformed, Sayonara Monsieur Désespoir. Pas vraiment une référence en la matière.

Princesse Résurrection se contente de ressasser les figures les plus connues du fantastique pour se constituer une base de départ définitivement mal exploitée. Le bestiaire tourne à la dérision totale, au shônen simpliste pour aboutir à un titre au long cours sans réel évolution.