7/10Proche Horizon

/ Critique - écrit par OuRs256, le 04/11/2012
Notre verdict : 7/10 - Mots dissonants (Fiche technique)

Tags : horizon manga proche jeux ayuko tome critiques

Proche Horizon
Un graphisme sublime !Un jeune enfant prédit la fin du monde ; la connaissance du futur vient troubler les sentiments du présent ; cinq jeunes filles découvrent qu’elles ont le même fiancé et deux lycéennes décédées reviennent sur Terre afin de comprendre ce qui les rend inséparables dans l’au-delà. Ayuko décline ici les sujets explorant les méandres de l’âme humaine, par le truchement du merveilleux.

Aussi inexact qu'incompréhensible, ce synopsis ne vous prépare pas du tout à la lecture de ce one-shot d'Ayuko, nouvelle mangaka débarquée chez Glénat en septembre avec trois titres (Proche Horizon, Souvenirs de demain, The Earl and the Fairy) dont 1 série régulière (dont vous retrouverez la critique sur Krinein d'ici peu bien évidemment). En fait, Proche Horizon est un one-shot qui parle de sentiments. Au travers de quatre petites histoires, Ayuko tente de dépeindre la façon de ressentir les choses à différents âges. On commence avec l'enfance dans la première nouvelle : Nostradamus et Sakaki. On voit la petite fille se poser des questions sur cet étrange ami qui peut prédire le futur. Au début, elle est émerveillée mais elle va vite se rendre compte que ce pouvoir peut être angoissant et... s'éloigner peu à peu de lui.

Dans les deux nouvelles Trois Secrets et Keep a diary, on touche plus au collège avec un début de lycée. La première nous conte l'histoire de trois nouvelles amies qui se demandent si elles ne se sont pas rapprochées uniquement parce qu'elles étaient assises à des tables proches les unes des autres. Ce qui est bien avec cette histoire, c'est qu'elle ne s'éternise pas. Les problèmes évoqués sont vraiment très classiques et je dois avouer que j'aurais vu une fin un peu plus sombre mais quand même, celle donnée par l'auteur est justifiée, c'est déjà pas mal. Dans Keep a diary, on touche le problème de l'isolement puisque c'est le mal être de l'une des élèves de sa classe qui pousse Arisa (non, pas la sauce marocaine) à aller vers elle et commencer ce petit jeu du journal. Même si c'est ce qui la perd au final, on se rend compte que les écoliers/collégiens/lycéens peuvent éprouver un stress certain au contact de leurs pairs et avoir du mal à s'intégrer.

Proche Horizon, la nouvelle éponyme, est l'une des plus complètes. Elle commence dès l'enfance pour se prolonger au collège et au lycée. Elle suit l'évolution des sentiments de la jeune Aya envers son voisin et ami d'enfance Ryota. Quand ils étaient petits, c'est lui qui l'aimait mais elle ne savait pas ce que c'était et ne comprenait pas bien comment ça marchait. Une fois en 4e, ils se sont retrouvés dans des classes séparées et se sont un peu perdus de vue. Quand ils se retrouvent en première, Ryota a beaucoup changé mais Aya aussi et elle se rend compte qu'en fait, elle aussi, elle l'aime. Ce qui frappe dans cette nouvelle, c'est la progression. On voit bien le déroulement et la façon dont tout se met en place dans la tête d'Aya. Un peu effacée et attentiste face au problème au départ, elle décide d'y aller quand même mais rien ne dit que tout se passera comme elle le voudra.

Avec son graphisme fin et détaillé, Proche horizon est un véritable régal pour les yeux. On regrettera peut-être certaines de ses envolées lyriques dans les textes qui font un peu trop caricaturaux par moments mais cette plongée dans la tête de tous ces personnages nous permettra de comprendre un peu mieux leurs sentiments, leurs façons de voir le monde. Une chose est sûre, Glénat a dégoté une mangaka assez prometteuse.