6/10Random Walk

/ Critique - écrit par aonako, le 26/06/2006
Notre verdict : 6/10 - Random work... (Fiche technique)

Tags : random aleatoire marche walk for probabilite loi

Yuka Kunimoto tient quelques petites habitudes de son père, qui est un "original" niveau sentimental, comme elle le dit si bien. En effet, son père est d'esprit assez libertin tout en restant malgré tout fidèle. Et, comme le dit si bien le proverbe : tel père, tel fille (si, si, ça existe !). C'est pour cela que Yuka ne voit aucun mal à enchaîner les histoires d'amour car comme le dit papounet "vivre de belles histoires d'amour fera de toi une femme bien, ma fille". C'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde et Yuka, sans se la jouer collectionneuse de beaux gosses, est devenue une adepte du proverbe "Je le veux (ce mec) alors je peux (l'avoir) !". Malheureusement, c'est pas parce qu'on a l'objet de ses désirs (le mec en question) que tout se passe comme on l'espérait. Et à force de se précipiter et d'écouter un peu trop son coeur d'artichaut, notre héroïne va connaître quelques petites désillusions. Ses amourettes vont se terminer aussi vite qu'elles ont commencé mais Yuka, pas pessimiste pour un sou est certaine que ses déboires amoureux contribueront à la forger. Et peut-être que l'amour, le vrai de vrai, est pas si loin que ça en fait... ?

Random Walk
Random Walk
Random Walk
, est, comme on l'attend d'une mangaka comme Wataru Yoshizumi, un titre tartine et chocolat. De l'amour, de l'amour et puis... encore de l'amour. Ben ouais, on ne change pas une recette qui marche (quitte à faire une crise de foie). Ce manga se centre donc uniquement sur les amourettes de l'héroïne et en supplément survole celles des personnages secondaires. Bref, une fois de plus, on a l'impression que l'épanouissement d'une adolescente ne passe que par une seule chose : l'amour. Et comme le public féminin raffole de ce genre d'histoires, cette impression se confirme. Néanmoins, avec Random Walk, la mangaka tente de se différencier un peu de Marmalade Boy, oubliant carrément les longueurs interminables sur le jeu de séduction et en allant plus directement dans le coeur du sujet. Certains trouveront le manga superficiel à cause de Yuka et de ses amourettes multiples alors que c'est justement cela qui apporte une touche de fraîcheur inattendue et une dimension réaliste à l'histoire. Tout en cassant au passage le mythe shôjo du "premier garçon c'est le bon", Random Walk fait sourire en jouant sur les tribulations amoureuses diverses de notre héroïne. Malgré tout, cela va un peu trop vite et on n'a pas le temps à s'attacher aux amoureux de Yuka que déjà, la relation est terminée. Les personnages ne sont pas vraiment creusés, et même si ils ne sont pas détestables, ils n'en sont pas marquants ou attachants. On remarque tout de même l'effort de l'auteur pour insérer un brin de psychologie mais qui reste encore au stade maternelle supérieure. Pas bien loin en somme. Et on constate aussi qu'en trois petits volumes, l'auteur réussit à ne pas faire de gros dégâts. Certes, on est loin d'avoir une petite perle en matière de shôjo mais il ne s'agit pas non plus d'un navet. En clair, Random Walk est peut-être l'oeuvre la mieux construite du catalogue Yoshizumi. Sans égaler les plus grands titres en matière de tribulations amoureuses, la mangaka arrive à faire de son Random Walk un cocktail rafraîchissant qui aère son panel déjà trop lourd de recettes écoeurantes. Et c'est tant mieux !

Niveau dessin, bah que dire ? C'est du Wataru Yoshizumi, avec tout ce que cela implique. Pour résumé, un style fluide et soigné mais un manque certain de personnalisation des protagonistes (ils se ressemblent tous à force) ainsi que beaucoup d'espaces vides (ce qui crée une impression de bâclage sur certaines pages à force). Néanmoins le tout reste assez homogène pour un dessin qui ce veut clair mais sans aucune prise de risque. L'édition de Glénat est elle aussi limpide niveau traduction, avec, comme toujours, toujours un souci de préserver l'édition originale voir de l'embellir un peu même.

Si l'on pouvait donner un petit conseil à Wataru Yoshizumi, c'est d'évoluer, tant au niveau du dessin qu'au niveau scénaristique. Et pour ce faire de changer de magazine d'édition et d'arrêter les histoires pour collégiennes shootées à l'eau de rose. Puis finalement de plier bagage et de passer à un public plus mature en choisissant un magazine de prépublication adapté comme Cookie (où est prépublié Nana d'Ai Yazawa par exemple). A moins que finalement, la ligne éditoriale n'est rien à voir avec le résultat final des oeuvres de cette mangaka, qui sait ?