6.5/10Reiko the Zombie Shop

/ Critique - écrit par juro, le 26/09/2007
Notre verdict : 6.5/10 - Zombies !!! (Fiche technique)

Tags : reiko shop zombie manga doki mikamoto tome

Un manga d'outre-tombe qui se veut totalement ludique avec tout l'attirail qui va avec : hachoir, tronçonneuse et autres instruments de torture. Que du bonheur.

Si la chair plus très fraîche ne vous fait pas peur, vous pouvez vous lancer sur les traces de Reiko Himezono pour suivre ses aventures gores aux côtés de zombies en tout genre et d'humains pas très nets. L'horreur nippone version manga a enfin trouvé un leader qui ne sombre pas dans le ridicule gothique avec Reiko the Zombie Shop de Rei Mikamoto. Entre ésotérisme terrifiant, petites enquêtes policières et surenchère sanglante, le manga trouve un ton mi-amusé mi-effrayant servi par une brillante mise en scène.


Marchande de zombies

La jolie Reiko est une lycéenne qui exerce l'originale profession de marchande de zombies : elle rend temporairement la vie aux morts pour leur permettre de s'exprimer. Son métier n'est pas sans risques, bien évidemment. Si le mort est parti la haine au ventre, il risque de se montrer violent à son retour... Le pouvoir de Reiko lui permet également de ramener à la vie des zombies pour en faire des combattants lui permettant d'affronter les forces du mal qui en veulent à l'humanité.

Reiko the Zombie Shop (c) Doki-Doki
Reiko the Zombie Shop (c) Doki-Doki
Reiko the Zombie Shop
pourrait nous réconcilier avec le kowaï car son ambiance ne laisse aucun doute sur ses motivations. Avec le parti pris de proposer du gore sous une forme amusé, le manga ne pratique pas la demi-mesure et les scénarios inégaux des premiers chapitres vont connaître un véritable coup d'éclat à la fin du premier volume pour s'envoler progressivement vers une lutte contre le mal. C'est justement cette fin de premier volume qui donne toute sa saveur au titre qui crée des rebondissements inattendus. La mise en scène de Mikamoto surprend là où d'autres seraient tombés dans le conventionnalisme. L'auteur ne prend pas de pincettes et montre tout de ses morts-vivants préférés. Et même si la suite a plutôt tendance à virer dans le combat de zombies façon Pokémon, le ton résolument absurde et le second degré complété par un humour forcément noir en font une lecture divertissante. Les carences du manga reste tout de même un scénario sinusoïdal, redescendant en intensité à la moindre occasion, le mangaka ayant bien des difficultés à développer son intrigue principale sur le long terme car la suite retombe dans de maigres histoires d'un chapitre...

Putride et servile

Évidemment, Reiko possède tous les atouts pour devenir un personnage fétiche avec son sang-froid, son attitude légèrement hautaine face aux personnages secondaires et son affliction particulière contre tous les mauvais manipulateurs de zombies. Les autres personnages ne font que des apparitions sporadiques... Leur durée étant fortement réduite dès leur rencontre avec la chasseuse... Tout est à but ludique dans Reiko the Zombie Shop, le divertissement est total et le mangaka ne cherche pas autre chose que de nous proposer un gore bien salace.

On saluera l'effort apporté à la mise en scène et la volonté de proposer des personnages désossés correspondant mieux au type horrifique qu'une grande part de manga de genre. Cependant, le trait se montre variable, notamment au niveau de du chara design pouvant se montre aussi bien séduisant que repoussant selon les chapitres. L'application de Mikamoto reste un mystère car ce sont souvent les histoires sans le moindre intérêt qui présente le meilleur traitement. Etrange. Le remplissage reste maigrichon mais le découpage s'avère brillant, le mangaka arrivant toujours à faire rebondir ses dénouements.

Reiko the Zombie Shop n'est pas un grand titre mais il comblera toute pulsion meurtrière par l'utilisation massive de zombies se foutant sur la tronche. Néanmoins, on peut rester sceptique sur l'évolution d'un manga qui doit retrouver un vrai scénario pour revivre. Car pour l'instant, il subsiste. A l'instar de ses zombies.